philippe frioud philippe frioud 29 novembre 2010 12:23



cambrioleurs
et dealers doivent être expulsé de Suisse. D’autre part, les dictateurs,
mafiosi et brasseurs d’affaires, dont l’argent est souvent d’origine douteuse,
sont accueillis avec un « Gruezi ». Cette mentalité, qui consiste à ne prendre
que la cerise sur le gâteau, fait apparaître cette initiative comme un geste
effronté, observe le quotidien viennois. La commentatrice de « Der Standard »
considère comme inquiétant que pour la deuxième fois après l’interdiction des
minarets, la xénophobie trouve place dans le droit et la loi. « Il se pourrait
qu’ici, la démocratie directe a échoué sur la haine de l’étranger », a-t-elle
relevé



Le signal des Suisses appelle
une réponse, affirme dans un commentaire la « Süddeutsche Zeitung », car « les
Suisses ont cru pouvoir passer d’un coeur léger sur les accords avec l’UE et
les conventions internationales ». La communauté européenne est aussi une communauté
de droit ; elle ne devrait pas accepter qu’un pays, avec lequel elle est
étroitement liée, se place aussi délibérément en dehors de cette communauté,
estime le quotidien allemand.



« La Suisse vote pour le
renvoi », titre la « Frankfurter Allgemeine ». Le quotidien allemand explique les
Suisses ont voté dimanche de dures mesures contre les criminels étrangers. Ils
ont souten« Die Presse » à Vienne mentionne une « certaine schizophrénie ». D’une
part, les meurtriers, u « à une nette majorité une initiative du parti
nationaliste conservateur UDC ». « Die Welt » souligne que l’abus de l’aide
sociale ou un cambriolage suffit pour faire expulser un étranger et que l’UDC a
utilisé une recette éprouvée pour parvenir à ses fins : elle promettait plus de
sécurité et une sorte de contrôle sur les étrangers vivant en Suisse.



En Italie, « La Repubblica » a
noté que le projet de la droite populiste a été accepté et résume brièvement
les résultats de la votation. « The New York Times » annonce que la droite a
gagné une votation en utilisant l’affiche controversée du mouton noir. Le
quotidien américain rappelle que cette affiche avait été condamnée par les
associations de défense des droits de l’homme comme un poster raciste. Il cite
également le politologue Lukas Golder, de l’institut Gfs.Bern, qui explique que
l’UDC a utilisé cette campagne de votation comme un test en vue des élections
fédérales de l’an prochain.



Dans toutes les parties du pays, la presse suisse de lundi déplore
l’acceptation de l’initiative pour le renvoi des criminels étrangers. Les
commentateurs y voient surtout un vote marquant un repli identitaire motivé par
la peur de l’avenir et instrumentalisé par la droite conservatrice.



Expulsion automatique
des criminels étrangers : Bruxelles veut que Berne s’explique





 
 

29
 novembre 10 - La Suisse doit une nouvelle fois se justifier devant les
 instances européennes, où l’initiative de l’UDC est jugée incompatible avec
 la libre circulation


 





Bruxelles, Richard Werly/Le Temps - Nouveau coup de
poignard dans les renégociations bilatérales entre la Suisse et l’UE : l’initiative
sur le renvoi des criminels étrangers va encore une fois obliger la
Confédération à se justifier face aux Vingt-Sept.



Même si la Commission européenne s’est
gardée dimanche de réagir à chaud, l’ambassadeur de l’Union à Berne, Michael
Reiterer, a confirmé à l’ATS que la balle est « maintenant dans le camp du
parlement et du gouvernement suisses ». Plusieurs journaux européens
soulignaient, dimanche, les « six victoires en sept ans » obtenues
par le parti de Christoph Blocher. « La Suisse, paradis des lubies
populistes », s’inquiétait, dès la confirmation des résultats, le
quotidien polonais Gazeta Wyborcza.



Incompatible avec l’accord sur la libre circulation, qui interdit
les expulsions automatiques d’étrangers – les délinquants ne pouvant être
renvoyés que s’ils présentent un danger grave pour l’ordre public –, le texte
défendu par l’UDC (droite populiste) est d’autant plus un casse-tête que le
contre-projet a été rejeté.



Le piège est d’autant plus redoutable pour Berne que plusieurs
pays de l’UE se plaignent d’une « application incohérente » par la
Suisse de cet accord. Le projet de conclusions sur les relations avec la
Confédération, que les Vingt-Sept doivent finaliser ce lundi, dénonce même
« l’introduction de mesures législatives et de pratiques incompatibles, en
particulier, avec la libre circulation ».



La Suisse
n’est plus un partenaire fiable selon Bruxelles



Le résultat de la
votation de dimanche remet en question des accords bilatéraux et
internationaux. Pour les représentants de l’UE interrogés par l’ATS à
Bruxelles, « trop de démocratie peut conduire la population suisse à se garder
les meilleurs morceaux ».



En mettant aux voix
cette initiative, la Suisse a mis en danger en connaissance de cause ses
engagements envers l’UE, a déclaré un observateur à Bruxelles. Berne n’est dès
lors plus un partenaire digne de confiance pour l’UE. Ce qui va conduire
Bruxelles à hausser le ton dans les négociations, selon ce proche du dossier.




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