(---.---.2.41) 28 avril 2006 18:03

Quels sont aujourd’hui vos rapports avec le Collectif des Musulmans de France, l’UOIF (l’Union des Organisations islamiques de France), et notamment avec Hassan Iquioussen ?

Mes rapports avec des musulmans sont difficiles parce que j’ai apostasié l’islam. Et le sort réservé aux apostats dans l’islam est peu enviable. Par ailleurs, je suis actuellement en procès avec les disciples les plus proches de Tariq Ramadan pour diffamation. J’ai gagné mon procès en première instance mais ils ont fait appel. Le procès aura lieu le 6 mars, vous comprendrez que je ne souhaite pas en parler dans le détail.

Selon vous, Nicolas Sarkozy s’est-il fourvoyé en confondant un peu vite islam et « beurité » ? Cette confusion ne sert-elle pas en dernier ressort les intérêts des fondamentalistes ?

Il va bien falloir que Nicolas Sarkozy et le CFCM nous disent ce qu’ils entendent par islam de France qu’ils prétendent mettre en oeuvre en France.

Je partage absolument l’analyse de Anne-Marie Delcambre, auteure de « L’Islam des interdits »(Ed Desclée de Brouwer) lorsqu’elle écrit que les musulmans suivent des règles qui sont définis par la loi (charia) et dans la jurisprudence de cette loi (fïqh). Le droit musulman est à la base de la culture islamique. La norme est au coeur du comportement du musulman en ce qui concerne le culte, mais aussi le mode de vie. Cet attachement à la règle s’explique par le fait que l’Islam est à la fois normatif et profondément ritualiste. Le son non-respect de la loi ferait du musulman un « déviant », un « égaré », sur le chemin de la perdition. Du berceau jusqu’à la tombe, le musulman est ligoté dans un réseau de prescriptions dont il ne saurait se libérer. Ses actes sont examinés toujours en fonction du licite et de l’illicite. Et la recherche du licite fait que les musulmans scrutent à la loupe le comportement du Prophète, ce qu’il faisait, comment il le faisait. L’islam est une Loi et cette loi repose sur des interdits.

L’islam peut difficilement s’intégrer à la France (et à l’Occident) à cause de ses interdits définis par sa Loi. De plus il ne veut pas s’intégrer mais veut intégrer les autres en les convertissant. En fait l’islam en France ne veut pas être français mais se sert de la France pour progresser. L’islam ne se modernisera pas mais cherche à islamiser la modernité.

Certaines associations françaises dénoncent le racisme à l’oeuvre dans les caricatures de Mahomet. Selon vous, comment expliquer qu’elles ne protestent pas également, toujours au nom de cet antiracisme dont elles se font les chantres, contre d’autres caricatures, antisémites celles-là, qui montrent par exemple Anne Frank dans le lit d’Hitler ?

Il s’est passé dimanche 7 novembre 2004 quelque chose de fondamental dans le mouvement antiraciste. Des associations comme la Licra et Sos-racisme avaient a refusé de manifester ce jour la « contre le racisme et toutes les formes de discriminations ».

En effet, la Licra et Sos-racisme ont refusé, contrairement au Mrap et La LDH, de défiler en compagnie d’organisations dont la clarté par rapport à l’antisémitisme n’est pas évidente.

Quelles étaient ces organisations avec lesquelles la Licra a refusé de défiler ?

Il s’agissait de L’UOIF (Union des Organisations islamiques de France), du Collectif des Musulmans de France et du collectif une école pour tout(es). Les éléments ci-dessus reprennent le débat et la polémique qui se sont développés à cette occasion : Dominique Sopo, Président de SOS Racisme, Journal du Dimanche du 31 octobre 2004 : « Ces trois associations sont infréquentables. Elles cherchent à acquérir novembre 2004 une légitimité en prenant part à un rassemblement progressif. Ils s’en serviront après pour mieux troubler le débat public »

Dominique Sopo, Président de SOS Racisme, La voix du Nord 6 novembre 2004 : « Parmi les signataires, des organisations comme l’UOIF, le Collectif des musulmans de France, le collectif « une école pour toutes », ne sont pas claires sur les questions de l’égalité entre les hommes et les femmes, la lutte contre l’homophobie et sur l’antisémitisme. L’UOIF participe à cette manifestation pour trouver une respectabilité à des fins qui ne sont pas antiracistes ».

Michel Tubiana, président à l’époque de la Ligue des Droits de l’Homme, journal du Dimanche, du 31 octobre 2004 : « Le rejet de la présence de ces associations n’est qu’un prétexte. Tous ceux qui ont approuvé et signé ce texte adhèrent au message de tolérance qu’il véhicule. Il n’y a pas de raison d’en douter ».

Michel Tubiana, président à l’époque de la Ligue des Droits de l’Homme, Le Parisien du 6 novembre 2004 : « L’initiative est ouverte à tout le monde, à l’exception de l’extrême-droite, qui a été condamné en justice pour ses positions. Chaque association ou organisation qui participe adhère totalement au texte d’appel de la manifestation. C’est un texte très clair qui fait référence à la laïcité. L’UOIF, le collectif des musulmans de France et le collectif Une école pour tou(tes) l’ont approuvé. A partir de là, on ne leur fait pas un procès d’intention. Je n’ai pas à me transformer en tribunal »

Mouloud Aounit, Secrétaire Général du MRAP, Journal du Dimanche du 31 octobre 2004 : « C’est un texte très ferme sur les principes et rassembleur. Nous avons tout fait pour rechercher l’unanimité ».

Mouloud Aounit, Secrétaire Général du MRAP, La voix du Nord 6 novembre 2004 : « La manifestation est bordée par un texte sans ambiguïté, les gens qui signent se sont engagés sur ce contenu ».

Or je ne crois pas à la sincérité de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), du Collectif des musulmans de France (proche de Tariq Ramadan) lorsqu’ils prétendent militer contre toutes les formes de discrimination, en particulier l’antisémitisme. La aussi, les masques tombent et il conviendrait d’en tirer les enseignements sur l’escroquerie de certains rentiers de l’antiracisme.

Ce sont les mêmes qui ont harcelé juridiquement le professeur d’histoire, Louis Chagnon et tenté de détruire sa carrière parce qu’il a eu l’outrecuidance de rappeler des faits historiques relatifs à l’islam et le prophète Mahomet comme par exemple le fait qu’il a versé le sang, assassiné et pillé au nom de la parole qu’Allah lui a révélée.

Assiste-t-on à un retour de l’antisémitisme en France, qui serait non plus le fait d’une certaine extrême droite mais bien celui des islamistes ?

Le coran est judéophobe. Prenez la sourate 5, la table servie (Al-Mâ’ida) verset 69/64 « Les Juifs ont dit : » La main d’Allah est fermée. Ce sont leurs mains qui sont fermées et ils ont été maudits à cause de ce qu’ils ont dit. Les mains (d’Allah), tout au contraire, sont ouvertes. Il accorde subsistance comme Il veut. Ce qu’on a fait descendre de ton Seigneur accroît pour beaucoup d’entre eux leur rébellion et leur impiété. Nous avons excité entre eux l’hostilité et la haine jusqu’au Jour de la Résurrection. Chaque fois que fut allumé un feu pour la guerre, Nous l’éteignîmes. Ils s’évertuent a semer le scandale sur la terre alors qu’Allah n’aiment pas les semeurs de scandales. "

Dans une fatwa édictée le 6 novembre 2005 par l’UOIF (l’Union des Organisations islamiques de France, concernant les émeutes de banlieue, il est dit au début : « Dans plusieurs versets du Saint Coran, Dieu blâme la destruction et le désordre et rejette ceux qui les accomplissent. Il dit au verset 64 de la sourate 5 « Allah n’aime pas les semeurs de désordre » Il dit au verset 60 de la sourate 2 « Ne semez pas de troubles sur la terre comme des fauteurs de désordre » ( voir également 2/27 ;7/56 ;28/77etc..)

Cette démarche de l’UOIF pour que cessent les émeutes a été dans l’ensemble bien perçue en France ou du moins peu commentée.

Pourtant cet avis juridique (fatwa) de l’’UOIF a pris un verset qui condamne les juifs mais il n’a cité que la fin du verset. Et les musulmans connaissent le début du verset et savent que ce verset stigmatise les juifs.

Et si on les lit dans leur intégralité les autres versets cités dans cette fatwa de l’UOIF (Sourate 2, verset 190), cela confirme clairement le message adressé aux musulmans : « Ne soyez pas comme les juifs, ce sont eux qui complotent et qui ont provoqué cette situation, ne tombez pas dans leur piège ! ».

Par ailleurs les islamistes ont ajouté à la judéophobie religieuse un antisémitisme forgé en occident.

Par exemple, le négationnisme copié de l’occident s’est admirablement amalgamé avec cette haine viscérale des Juifs qui se trouve absolument dans tous les textes religieux de l’islam, que ce soit dans le Coran, dans le récit du comportement du prophète (Sunna), dans la biographie (sîra) du prophète :

L’aggravation du mal est bien sûr venu de la création de l’Etat d’Israël qui est une véritable insulte pour un pieux musulman .Pour l’islam Les juifs avaient des textes sacrés, qu’ils ont falsifiés, ils avaient une alliance avec Dieu qu’ils ont rompue, ils avaient des prophètes qu’ils ont tués ou refusés. Alors Allah a purifié ces prophètes (Abraham, Moïse, etc.) et il en a fait de purs musulmans.

Voila le sort qui est réservé aux juifs, la même sourate 5, verset 37/33 : « la »récompense« de ceux qui font la guerre à Allah et à Son Apôtre et qui s’évertuent à semer le scandale sur la terre sera seulement d’être tués ou crucifiés, ou d’avoir les mains et pieds opposés tranchés, ou d’être bannis de leur pays (...) ».

Voici ce qu’on peut lire par exemple dans l’abrégé de la biographie de Mahomet telle qu’elle a été définie par Ibn Hichâm qui est un auteur incontesté dans le monde musulman (Fayard, 2004, traduction Wahib Atallah).

Page. 232 : « Exécution des Banû Quraydha (Sîra, II, 58-60). Le Prophète recommanda à ses compagnons : « Tout juif qui vous tombe sous la main, tuez-le » Ainsi, lorsque le Prophète l’emporta sur les juifs des Banû Quraydha, il prit près de quatre cents prisonniers et donna l’ordre de leur trancher la gorge ».

Page 277 : « (Sîra, II, 240-241) il est question de la même tribu, six cents à neuf cents hommes, qui cette fois fut égorgé par le Prophète lui-même :« (...) Il alla (...) sur la place du marché de Médine (...) et y fit creuser des fossés. Puis il fit venir les Banû Quraydha par petits groupes et leur coupa la gorge sur le bord des fossés. (...) Ils étaient six cents à sept cents hommes. On dit huit cents et même neuf cents. (...) Le Prophète ne cessa de les égorger jusqu’à leur extermination totale ».

Or le prophète est un modèle pour les musulmans. Et l’antisionisme des musulmans a à voir avec cette judéophobie contenue dans le coran et tous les textes de l’islam.

Vous êtes l’auteur d’une lettre ouverte à Yann Wehrling, Secrétaire National des Verts. Pourriez-vous rappeler brièvement ce que vous lui reprochiez ?

Après des années de tergiversations, la direction des Verts a décidé, le lundi 30 mai 2005, l’exclusion définitive de Ginette Skandrani pour « atteinte à l’image du parti ».

Cofondatrice des Verts, en 1984, Ginette Skandrani s’est souvent affichée aux côtés d’antisémites et de négationnistes notoires. J’ai tout simplement signalé d’autres cas similaires. J’ai aussi dénoncé l’entrisme des islamistes dans ce parti ainsi que l’implication de nombreux responsables des Verts dans le mouvement des Indigènes de la République.

Que répondez-vous à ceux qui prétendent qu’il ne faut voir derrière les émeutes de novembre qu’une saine et juste rébellion d’une certaine jeunesse contre le « racisme français » et les difficultés économiques qui en seraient la conséquence ?

De la même manière que les bien-pensants ont affirmé pendant de nombreuses années que l’insécurité n’était qu’un mythe et qu’il s’agissait de sentiment de sécurité, je leur réponds que les jeunes éprouvent certes un sentiment de révolte mais que pour moi, ils sont surtout des casseurs victimes de l’idéologie des Indigènes de la République.

Dans Libération du lundi 28 novembre, on a pu lire, la philosophe et pédagogue Sophie Ernst développe une analyse particulièrement lucide des causes psychologiques de l’activisme destructeur de certains jeunes des cités. « Les études révèlent des êtres qui sont moins intrinsèquement violents que perturbés et gravement immatures au sens où ils n’ont pas intégré des apprentissages minimaux de maîtrise de l’émotivité, de l’impulsivité et ne sont pas à même de se poser comme sujets si peu que ce soit autonomes. ». Projeter sur l’univers de cette « jeunesse déjantée » le discours « simpliste, manichéen, victimaire et vindicatif qui consiste à présenter tout ex-colonisé comme un indigène de la République victime du néocolonialisme républicain » a provoqué des dégâts terrifiants ».

Êtes-vous d’accord avec Alain Finkielkraut lorsqu’il parle du « pogrom antirépublicain » à l’oeuvre ?

Oui. Je l’approuve également lorsqu’il affirme que l’antiracisme sera le totalitarisme du 21 ème siècle. L’idéologie de l’Autre fait des ravages

Êtes-vous favorable à l’entrée de la Turquie en Europe ?

Non. Restons entre mécréants.

Les religieux musulmans (pas seulement les fondamentalistes) multiplient les prétextes (loi contre le voile à l’école, caricatures du prophète.) pour faire la guerre à l’Occident. Croyez-vous que nous sommes déjà entrés dans ce que Maurice G. Dantec appelle la « Quatrième Guerre Mondiale » ?

Cette quatrième guerre mondiale n’est pas tout à fait la guerre entre les civilisations mais la guerre contre la civilisation. L’Islam pose en effet problème parce qu’il est dans l’impossibilité absolue d’échapper à ses textes fondateurs. Or en se repliant sur ses textes, l’islam ne peut que condamner le monde moderne dans lequel nous vivons. Il convient de lire le dernier livre paru très récemment de l’islamologue, Anne-Marie Delcambre « La schizophrénie de l’islam »(Ed Desclée de Brouwer).

Comme l’affirme Anne-marie Delcambre dans un autre livre remarquable, « L’islam des interdits », « l’intégrisme n’est pas la maladie de l’Islam.c’est l’intégralité de l’Islam. Il en est la lecture littérale, globale et totale de ses textes fondateurs. » Autrement dit, « celui qui veut s’en tenir au texte, à la lettre, à la lecture littérale du Coran, peut trouver de quoi justifier une action guerrière et même terroriste. Or on ne pourra pas éternellement faire comme si le Coran ne comportait que des versets de paix et de tolérance et comme si le Prophète de l’Islam n’avait jamais appelé à la vengeance, jamais versé le sang.

Dans l’affaire des caricatures, selon beaucoup d’ « experts », c’est le fait que les dessins publiés en Europe assimilent islam et terrorisme qui explique la réaction violente des musulmans, bien plus que le fait d’avoir représenté le prophète. Or l’assassin du cinéaste néerlandais Theo Van Gogh, Mohammed Bouyeri, qui comparaissait le 2 février 2006 au procès de treize membres du groupe Hofstad - la cellule terroriste dont il était l’inspirateur -, a justifié l’usage de la violence contre ceux qu’il appelle les infidèles,.c’est à dire tous ceux qui ne sont pas musulmans, en déclarant que « ceux qui affirment que Mahomet était pacifiste sont des menteurs et des incultes. Il a usé de la violence et l’a prêchée ». Or il a raison si on tient aux textes et aux faits historiques.


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