Rounga Roungalashinga 20 avril 2011 11:17

Il ne s’agit pas d’empêcher de s’exprimer tous ceux qui défendent des idées nuisibles, seulement de les laisser à la marge, parce que leurs idées sont, justement, nuisibles. 

Et qui c’est qui décide ?
Doux euphémisme de dire « laisser à la marge ». Il s’agit donc bien de censure, puisqu’on juge a priori de ce qui mérite d’être dit ou pas. Dans un système démocratique, tout le monde a le droit de s’exprimer au départ, ensuite, la différence se fait au niveau de l’intérêt suscité par les différentes idées. En théorie, si les règles sont respectées, les idées nuisibles devraient effectivement rester à la marge.
Mais dans la réalité, qu’est-ce qui se passe ? C’est tout le contraire : les médias décident d’avance qui ils mettent en avant et quelles idées ils veulent absolument taire. Et quand ils font participer un défenseur de ces idées qu’ils ont jugé nuisible (parce qu’il faut bien avoir l’air de respecter le jeu démocratique, quand même), eh bien le traitement est totalement différent. Le journaliste se fait beaucoup plus agressif, coupe la parole, pinaille sur des détails, diabolise, tronque, mésinterprète, etc. L’interlocuteur n’a alors le choix qu’entre se justifier sans cesse, ce qui paraît suspect, soit répondre de face, ce qui le rend aux yeux du téléspectateur agressif et odieux. Quand en plus, énervé, il se laisse pousser au « dérapage », alors c’en est fait de lui. Mais c’est à double-tranchant, car si cette méthode de dénigrement systématique est efficace dans un premier temps, elle peut se retourner contre son utilisateur quand les citoyens lassés de ces méthodes commencent à se demander si une telle hostilité médiatique ne cache pas quelque chose, et finalement s’éprennent de certains courants qu’ils n’auraient jamais suivi si les médias avaient fait leur boulot de présenter les idées et de les confronter à d’autres idées. Bref, dans les faits, tout est mis en oeuvre pour ne pas aborder le fond, et ces pratiques sont contre-productives, faisant augmenter la popularité de ceux qui sont « laissés à la marge ». 


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