hommelibre hommelibre 29 juin 2011 22:38

@ Loatse.

Je partage le point de vue de ne pas être enfermé et reclus à vie dans un stéréotype.

Je me demande aussi comment les choses se sont constituées : le culturel devenant cellulaire par répétition et imprégnation ? Ou le culturel serait-il l’émanation de la biologie ? La question reste ouverte. Je pense que l’on ne peut exclure que les archétypes, puis plus tard les stéréotypes (système moins profond et plus contraignant que les archétypes) aient eus un fondement lié à notre construction cellulaire, neuronale. Ils ont aussi forcément servi à faire progresser l’espèce. Jusqu’où peut-on s’en passer ou les rendre non-fixes ? C’est un des enjeux de notre époque.

Je propose aussi les pistes de réflexion suivantes :

Je ne suis pas du tout sûr que l’on puisse laisser des enfants, surtout si petits, déterminer quelle identité ils veulent développer. Cela me semble juste un pari ou un challenge d’adultes avec des rats de laboratoire. Sans balises l’enfant ne se construit pas tout seul. Du fait de l’importance qu’a prise la culture dans notre espèce, il y a besoin de définitions extérieures pour poser une première identité. Ensuite, il sera possible de s’y opposer. Et c’est là où je pense que l’on doit être très libéral : ne pas forcer un individu à suivre et reproduire la définition qu’on a fait de lui s’il ne la veut plus. Ne pas l’empêcher de sortir de cette définition.

Je suis certain qu’il faut une marque initiale, une forme initiale, pour en changer ensuite. On ne part pas de rien. Ce mythe du paradis perdu, cette pureté originelle, lisible dans l’idéal du monde sans stéréotypes d’Egalia, me paraît au mieux théorique. Au pire, digne des courants prônant l’être parfait dans les années 20.

La déculturation passe par le reniement de ce dont nous sommes pétris, que ce soit biologiquement ou culturellement. Pris dans un labyrinthe, il ne suffit pas de dire qu’il n’existe pas pour en sortir.

Je pense donc que l’enfant a besoin qu’on le définisse. Un jour il dira oui ou non à cette définition. Toutes les femmes ne sont pas des poupées obéissantes parce qu’on leur a lu des contes de fée. Tous les hommes ne sont pas Rambo parce qu’ils ont joué à l’épée. On transporte un passé. Pour le dé-passer, il faut le digérer et aller plus loin. Pas faire comme s’il n’existait pas.

Il me paraît important que les enfants identifient le monde où ils sont. Ils en feront ce qu’ils veulent par la suite. Dans ce monde ils ont besoin de repères qui viennent d’abord de l’extérieur. Comme le langage.

Je pense que l’identité est un long processus. Les identités collectives en font partie. Le passé en fait partie. Les archétypes, long processus d’élaboration de l’organisation sociale, sont fondamentalement complémentaires les uns aux autres. Ils participent à la construction d’identités fonctionnelles. S’en priver c’est comme se priver de ses yeux.

Qu’en pensez-vous ?


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