REMY Ronald REMY Ronald 17 juillet 2011 19:02

Re-Bjr « Deneb » : Faire disparaître le droit d’auteur lorsque l’invention est immatérielle ? Ce n’est pas aussi légitime ni aussi simple que vous le dites. 


D’abord parce que la frontière entre l’immatériel et le matériel n’est pas toujours évidente. 
Surtout avec le facteur temps et les créations en cascades -y compris industrielles- qui peuvent en découler. 
Même pour une oeuvre complètement immatérielle comme... une simple chanson, ce n’est pas évident. La simple notoriété que vous proposez... satisfait rarement les créateurs de chansons.

En marge du maigre collectif électoral des chômeurs et précaires 
(maigre parce que les chômeurs ont un peu honte de s’engager politiquement en tant que tel et préfère ensuite vite oublier cette épreuve),
je m’occupe aussi de la petite coopérative « ACCES » (aide au créateur d’entreprise ou d’association). Ce débat a eu l’occasion de revenir fréquemment dans ces deux groupes. Notamment via des porteurs de projet artistique, de spectacle musical ou de théâtre. 
Je vous assure que les arguments en faveur de la suppression des droits d’auteur et de la SACEM étaient nombreux chez les acteurs et chanteurs. 
Mais dès que nous avons abordé la protection de leur propre création musicale, artistique ou théâtrale, les attitudes devenaient paradoxalement inverses. 
Ce n’est en fait pas si paradoxale dès que l’on est à la fois écrivain et interprète musical ou théâtral. Lorsqu’à la fois on paye à la SACEM et qu’on reçoit de la SACEM, cette compléxité de situation est vite comprise. 
Les grands discours démago-bobo sur l’accès gratuit à toute la culture s’étiole face à la prise en charge nécessaire de ceux qui crée cette même culture. 
En conclusion : Tout est question de mesure, après débat vraiment républicain. C’est-à-dire après débat loyal entre l’énorme majorité des consommateurs d’un côté face à l’extrême minorité des créateurs de l’autre
Les créateurs ont besoin de revenus pour vivre 
(et pas seulement de notoriété dont un « bobo » pourrait se contenter). 
Il y a donc des débats républicains ou un homme = une voix ne suffit pas. 
La sclérose intellectuelle au sein des sociétés de type soviétique, qui se sont effondrées ensuite à cause de cela (et hélas aussi au sein des Verts), découle justement de cette difficulté à organiser le vrai débat loyal. 
Sans sombrer dans le corporatisme aveugle et donc excessif, c’est cette délicate prise en compte des corporations qui fait l’honneur et la stabilités des sociétés démocratiques avancées et qui permet ainsi de limiter les enfers collectivistes pavés de bonnes intentions libérales.

C’est notre philosophie d’écoute et de dialogue qui nous a mené à fermement défendre la cause des chanteurs ambulants travaillant au chapeau (parfois SDF !), à qui le gouvernement a décidé de faire payer la SACEM (via les restaurants qui accepteraient encore de les recevoir malgré cette taxe et paperasserie grandement dissuasive). 
Face à la SACEM, la situation sociale du chanteur (solitaire, en binôme ou trinôme) et le mode de paiement (via dons libres des auditeurs) devra être prise en compte par les partis... y compris les Verts. A+

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