Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 août 2011 14:43

Selon vous, depuis l’aube des temps, le pouvoir fonde sa violence sur un discours (je suis d’accord) qui consiste à dire que les choses sont complexes.

Je ne suis pas d’accord.
Depuis la nuit des temps, c’est le contraire qui prévaut : la violence a toujours été fondée sur le maximum de simplicité dans l’explication par le pouvoir des réalités de ce monde : « tout ce qui va bien, c’est moi qui l’ait fait, tout ce qui va mal, c’est la faute de ces... monstres, brutes, barbares, malades, sorciers, conspirationnistes, terroristes, salauds, pervers, etc. barrez les mentions inutiles »

La logique du bouc émissaire est celle qui domine le monde depuis la nuit des temps (cf. les travaux de René Girard).
Cette simplicité de l’accusation fait violence à la complexité et l’enchevêtrement des causes dans le monde.
Nier cette complexité c’est comme dire que la météorologie est un jeu d’enfant. Elle ne l’est pas.
Au-delà de 3 ou 4 jours les prévisions sont très fragiles.

Nous sommes des systèmes chaotiques dans un univers à la dynamique chaotique et c’est cela qui fait l’imprévisibilité de l’avenir. Cela ne nous empêche pas de savoir ce que nous voulons et de le réaliser.
Je pense que c’est cela que vous vouliez mettre en avant.
Et je suis d’accord.
Il ne faut à aucun moment nous laisser raconter qu’on ne peut rien faire.
N’accepter aucun syndicalisme de l’échec qui nous laisserait moutonner tranquillement plutôt que d’agir.
Tout au contraire, il faut voir que tout est possible.
Mais encore faut-il pour cela accepter le fait que les choses ne sont pas forcément simple de prime abord et qu’il nous appartient de les rendre telles (ce que j’essaie de faire).
Il nous faut ouvrir les yeux sur la richesse et la complexité du monde afin de ne pas se prendre les pieds dans le tapis ou se heurter à tous les murs quand il existe des voies faciles mais subtiles qui s’offrent à nous.



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