Commentaire de vigie
sur Sanglot de l'homme blanc ou crachat de l'homme blessé...


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vigie 13 octobre 2006 11:46

@ saint sébastien

« Je comprends pas bien votre position » ha ! Bon alors je vais vous donner mon sentiment.

Je pense que des débats il y en a eu suffisamment depuis de nombreuses années, et que la société francaise doit pas faire de l’histoire une expiation quotidienne et mortificatrice. Tout a été dit et surtout le pire. j’en ai assez des donneurs de leçons des yaka faut kon ! de l’histoire qui nous donnent leur vision parcellaire et simplificatrice sur un problème aussi complexe. Je n’ai aucune envie de crier avec la curée par qu’il est de bon ton de jouer au justicier de l’histoire, m’appropriant au passage la bonne conscience ambiante et m’érigeant en référence de valeurs dont je serai le détenteur. C’est un peu facile d’arriver en hérault des injustices du passé, et quelques années après distribuer des bons points, quelle autorité morale représentons nous ? Je m’interroge sur les erreurs, mais je ne n’admoneste pas mon contemporain tant qu’il respecte une certaine neutralité ou plutôt bienveillance intellectuelle. Je ne m’érige pas en docteur honoris-causa de l’histoire, je donne mon avis en toutesincérité, avec ma sensibilité en essayant d’être humble et mesuré en espérant une certaine réciprocité.

Si le pays ne s’était déjà beaucoup (trop) interroger je trouverais cela grave, mais il l’a déjà largement fait, et en sous main il y a des relents d’odeurs pécuniaires qui dérangement mon odorat. Certains ne veulent pas d’une reconnaissance morale. Vous dites « reléguer le citoyen, l’enseignant ou l’historien au rang de simple consommateur de la vérité historique ? Je trouve cette position condescendante vis à vis de vos compatriotes ! »

Le problème c’est que chez certain il y a une volonté falsificatrice de l’histoire, et de consommateur on passe facilement a manipulateur, l’historien ne peut être le comptable de l’histoire par procuration, son rôle c’est d’avoir une vision globale, et non partisane, ce qui est déjà avouons le pas si facile.

pascal blanchart disait a ce sujet : « Le métier d’historien n’est pas de faire la comptabilité des éléments positifs et négatifs pour s’attacher à une période ou à un moment de l’Histoire. Personne n’aurait, par exemple, l’idée de s’intéresser à la présence romaine en Gaule ou aux grandes explorations en Afrique à travers une lecture positif/négatif. Ce genre d’appréhension de l’Histoire renvoie plus à un débat idéologique qu’à une réelle posture d’historien. La notion même de « positif » ou de « négatif » induit un jugement de valeur a posteriori sur une histoire extrêmement complexe, ambiguë et paradoxale. Certes, parler des écoles, des hôpitaux ou des routes donne un sentiment d’action positive, mais il convient aussi de rappeler qui a construit ces routes, le faible nombre d’enfants dans les écoles et la nature de la construction de ces services de santé, qui, en dehors même du champ colonial, auraient pu tout autant exister. Cela signifie tout simplement que le simple fait aujourd’hui d’appréhender de cette manière le passé colonial n’est déjà plus faire œuvre d’historien. »

Quand a la condescendance que je pourrais avoir pour mes compatriotes, je vous en laisse juge .

Doit-on demander pardon d’avoir colonisé ? Pascal Blanchard : Non. Car nous ne sommes pas aujourd’hui les héritiers « génétiques » de ceux qui ont colonisé hier. Les « valeurs de la République » sont-elles à renouveler au vu de l’héritage paradoxal qu’elles charrient ? Pascal Blanchard : « Les valeurs de la République sont par définition tout le temps à renouveler, à la fois pour s’adapter au temps, pour s’adapter aussi à la diversité de la nation, et pour tout simplement se renforcer chaque jour sur des principes fondateurs. Sinon, la République se condamne elle-même à un repli identitaire. Il n’y aurait rien de pire que de voir émerger un « communautarisme républicain ». » Donc si nous continuons comme ca nous allons exacerber les communautarisme, quand les francais se sentiront constamment et perpétuellement agressé de toutes part, par leur histoire, la réaction n’en doutons pas sera à la mesure de l’attaque, aussi point n’est besoin d’en rajouter comme dirait maxwell( le café bien sur ) les générations qui suivent ne sont pas les liquidateurs pour solde de tout compte d’un passé qu’elles n’ont pas connu ou du moins de manières parcellaires, de toutes façons cela ne leur donne pas de quitus moral.

S’interroger pour mieux comprendre oui ! , Mais se flageller à longueur d’années en tentant de réécrire l’histoire pour faire de chaque francais un martyr en puissance, il y a un monde. Ce qui est important c’est l’unité de la nation et sa capacité a se tourner vers l’avenir, refaire le monde a rebours en recherchant les responsabilités est illusoire, ou nous marchons ensemble malgré nos erreurs, ou nous nous déchirons il n’y a pas de juste milieu.


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