Commentaire de timiota
sur Les Shadoks sont-ils au pouvoir ?


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timiota 17 décembre 2008 23:28

Minimisons le débat "glandeur / pas glandeur"

Si il y a un commentateur sur ce fil qui connait le public ET le privé, pour l’aspect "je glande" ou "je glande pas", qu’il le dise clairement.

Mon expérience, plus outsider du coté privé mais quand même, porte sur les métiers ou il faut effectivement se casser un peu le ciboulot (ingé, recherche).

Dans le privé, il y a tout ce qu’il faut pour "pseudo-glander" mais peut être pas "vraiment glander", c’est là la nuance.
On peut notamment faire de l’inflation de papier inutile dans le privé, se couvrir de logiciels qui sont censés
mettre au carré la gestion de ceci ou cela (ISO 900x merci), et on se "couvre le cul de papier", pour ne pas se colleter les taches vraiment créatives ou utiles (l’info dont a besoin l’équipe d’à côté, l’équipe du dessus, celle du collaborateur, du client, l’info pour le bureau de brevet ou de marque,...).

Si pour des raisons X,Y , on n’est pas licencié malgré tout, on doit finir par caser qqs moments de glandes "style-fonctionnaire-suivant-le-cliché" dans les trous. Mais quand même le regard des autres et l’idée que le futur de la boite est en jeu pèsent sur l’apparence à donner, au moins.

Puiblic :
Le CNRS n’est pas exempt de critiques. Mais prenons l’exemple de l’opération "nationale" décidée à Orsay. Si vous cherchez l’intersection de l’organisme "fac d’Orsay" avec son secteur "innovation", vous tombez sur un ensemble très modeste, un service rikiki, qui peine à appliquer les lois sur l’innovation, ne parlons pas d’une politique active de taille décente. Ceci alors que le pool de chercheurs (-enseignants chercheurs) est quasiment le plus gros de France, des milliers sans problème. Or, mis à part un petit effet de génération (papy boomer) qui explique l’atonie et la culture en faible partie, il faut se demander ce qu’on a dit à ces gens en 1974, 1984, 1994, 2004. 
JAMAIS on ne leur a dit clairement que c’était une GRANDE mission d’innover& valoriser, ou si on l’a annoncé réthoriquement, on n’en a pas fait voir de vrai effet concret. 
Certes, cela a dépendu notamment de l’enseignement supérieur, ministère qui a congénitalement du mal à se bouger les fesses, mais qu’on ne s’étonne pas d’un déséquilibre si on a laissé le bateau courir sur son erre. Quand aux efforts de valo du CNRS, ils subissent force effets de balancier, accord-cadre pour les grands groueps et autres. Pas très près des deux vrais mondes (acad ou privé). FIST doit avoir une liste longue de gens reconverti des cabinets de conseils en innovation, circuit commode mais pas toujours dans le vrai non plus.

Un peu dans la même veine, je suis attristé de voir que le foncier (le bâti) d’Orsay suit à peu près la même pente dans la dégradation que celui de Jussieu vers 1990. Si on regarde Jussieu aujourd’hui et qu’on extrapole, hélas, Orsay en 2020 ne sera pas vraiment rutilante.

BREF BREF
C’est donc une absence de vision des évolutions de missions que nous payons, ou du moins qui nous affaiblit au moment ou le Divin Plombier a déglingué son jeu Super Mario.

OR
Il est vrai que nous expérimentons chaque jour que l’écran d’ordinateur qui nous captive trop, nous empêche hélas la formation d’une empathie réelle avec beaucoup de nos collègues. Ou d’une empathie raisonnée, et "déléguable". Un physicien pur jus voit-il de déléguer ses intérêts à un biochimiste qu’il n’a jamais croisé que de très très loin ? C’est pourtant ce qu’il faudrait savoir faire pour réossifier la recherche.

DONC
A la fois vertébrer sa mission "output" (imprévisible, etc. mais valorisable, et où il faut trouver comment éviter les ilots de gens qui n’ont plus de sujet intéressant entre 50 ans et leur retraite), et vertébrer sa capacité à répondre de sa mission, en formalisant davantage non pas l’évaluation, mais la simple déclinaison des doléances, souvent trop ras du sol et facilement taxable d’égoïste par les adversaires...

Pensées un peu éparses. Je vais chercher ma colonne vertébrale pour le coup suivant...


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