Commentaire de Patrick Gaudray
sur Les Shadoks sont-ils au pouvoir ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Patrick Gaudray Patrick Gaudray 18 décembre 2008 09:55

Cher Voltaire,

Je ne commenterai pas votre "appréciation envers l’actuel ministre de la recherche (qui) concerne son action envers l’université, qui bien imparfaite, a le mérite d’exister".
Exister est-il en soi un mérite ?
Je vous renvoie à la lettre ouverte aux Présidents d’universités publiée aujourd’hui sur le blog de Sylvestre Huet (Libération).

Par contre, je ne crois pas que "son action envers la recherche proprement dite (soit) assez réduite, si bien qu’elle ne mérite à mon avis guère de commentaire". Certes, cette action semble pilotée du "château", mais elle en assume la responsabilité. C’est bien Mme Pécresse qui a dit, écrit et répété que la recherche scientifique devait être au service de l’économie.
Mais, peu importent les hommes (ou les femmes) : il s’agit de la politique du pouvoir. D’ailleurs, celui qui est aujourd’hui en place fait suite, et c’est encore plus vrai en matière de recherche, au précédent qui, c’est un fait, a été responsable de la révocation de Bernard Larrouturou.
La continuité des attaques des pouvoirs de droite envers le CNRS, en particulier, est peut-être une constante ... Cela ne l’excuse pas, à mon avis.

Je me permets de ne pas partager votre opinion sur le fait que la présidente du CNRS ait "su préserver l’essentiel malgré une pression politique non négligeable". La dislocation du CNRS qui a commencé et qui a de bonnes chances de se poursuivre s’il n’y a pas un vrai sursaut (peut-on imaginer un CNRS amputé d’un quart, celui des sciences de la vie, et probablement d’une autre fraction essentielle, celle des sciences de l’homme et de la société, et prétendre que l’essentiel aura été préservé ?) ne plaide pas en faveur de la gouvernance actuelle de notre pauvre CNRS. Seule une opposition frontale au nom de grands principes de la science et de la recherche pouvait créer les conditions d’une remise en cause des oukases du pouvoir. De ce point de vue, les personnes ne comptent pas.

Je suis heureux que nous soyons d’accord sur le reste.


Voir ce commentaire dans son contexte