Commentaire de finael
sur Comment et jusqu'où dire « non » en famille ?


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finael finael 26 avril 2010 13:56

Je ne peux que parler de mon expérience et celle de mes proches évidemment ;
Mon expérience personnelle est toutefois plutôt « hors normes ».

Pensez-vous que désobéir au modèle parental est nécessaire ? Utile ? Irrespectueux ?

Il manque la distinction entre le modèle parental et les injonctions parentales. Dans mon cas les injonctions ne correspondaient pas au modèle.

Ensuite, de quel « modèle » parle-t-on  ? Il est beaucoup plus facile de suivre un modèle ayant mené à une réussite sociale qu’un modèle ayant mené à la déchéance.

Jeune enfant, on n’a guère de points de comparaison et l’on suit inévitablement le modèle parental, de même qu’on ne peut que respecter ses parents qu’on le veuille ou non.

 On sait, depuis très longtemps, que ce n’est que vers l’âge de 7 - 8 ans (« l’âge de raison » de nos ancêtres) que l’enfant commence à faire des comparaisons et à l’adolescence que les révoltes contre le modèle parental sont le plus fréquentes. Suite à la période de respect, elles peuvent être très utiles même si elles sont souvent irrespectueuses.

Comment peut-on affirmer sa différence, sa liberté de ne pas penser ou vivre comme on l’a appris, et conserver des bonnes relations avec ses proches ?

Dans mon cas cela n’a pas été possible. Les conflits ont revêtu une violence extrême suivis d’une rupture quasi-totale à la majorité (21 ans). Et même aujourd’hui, 40 ans plus tard la famille « n’existe plus ». J’ai bien réussi, après une psychothérapie assez longue, et n’en déplaise à ses détracteurs, à me rapprocher de ma mère, mais elle est morte peu après.

Comment avez-vous affronté le désaccord avec vos proches  ?

En apprenant à supporter les coups et la violence, puis en m’éloignant d’eux dès que j’ai pu.

Quelles sont les limites à la transgression des règles établies par les parents, et à plus forte raison par les autorités ?

Pour moi ce sont les propres règles de mes parents et de ma famille qui ont formé un cadre moral dans lequel j’ai évolué. en général on transgresse les règles et fonction d’autres règles que l’on place plus haut. Pour ma part, je le répète, les injonctions parentales étaient en contradiction avec leurs propres règles, leurs actes ne correspondaient pas aux idées qu’ils professaient et ce sont ces idées (du moins en partie) qui ont guidé mes actions et en ont établi les limites.

Comment s’affranchir de la tutelle familiale sans se soumettre à d’autres conditionnements (modes, médias, publicités, web, etc.) ?

Pour moi cela a été assez facile, vivant le plus possible à l’écart de ces modes, médias et publicités. Et la psychothérapie que j’ai entrepris jeune, comme mon premier métier, m’ont appris à analyser en profondeur discours et image. Ceci étant, je pense qu’on ne peut y échapper totalement.

Dans une société de l’enfant roi, faut-il au contraire restaurer le respect de l’autorité familiale ? Comment ?

Oui ! Bien que dans mon cas c’est allé à un extrême que je ne souhaite à personne, nos sociétés sont allées beaucoup trop loin dans l’autre sens.

Mais attention ! le respect, ça ne se décrète pas, ça se mérite !

J’ai 58 ans, mon père en a 83 et je suis l’ainé d’une famille de 4 enfants. Je n’ai de relations plus ou moins régulière qu’avec une de mes soeurs et mes voisins et amis forment depuis des dizaines d’années « mes proches ».

Je dirais aussi que ce questionnaire me paraît un peu trop simpliste, les relations humaines étant extraordinairement complexes : Même si les conflits avec ma famille ont été extrêmes et extrêmement violents, j’ai toujours gardé pour eux un respect mérité ... paradoxal non ?


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