Commentaire de armand
sur Comment et jusqu'où dire « non » en famille ?


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armand armand 27 avril 2010 10:26

Ce qui est difficile à admettre pour ceux qui ne raisonnent qu’en binaire, c’est l’utilité fondamentale à la fois de l’autorité et de la critique, voire la transgression. L’autorité sans contestation c’est la chape de plomb. La contestation comme valeur unique c’est le n’importe quoi nihiliste, et la porte ouverte à la saturation consumériste.
Un enfant se construit en s’opposant à ses parents, mais pour cela encore faut-il que les parents acceptent d’incarner l’autorité et les limites.
C’est lorsqu’on érige la provocation, le n’importe-quoi et l’« interdiction d’interdire » en principes fondamentaux qu’on fausse le jeu.
Comme lorsqu’on érige la provocation en classicisme en matière artistique (sans pour autant reconnaître au « vrai » classicisme un statut contestataire).

J’aime beaucoup en référer à ce classique de la littérature de jeunesse, « Le Grand Meaulnes », dans lequel le héros, et , à une moindre mesure le narrateur, sont dans une transgression fructueuse (Augustin Meaulnes serait poursuivi de nos jours et emmené au poste entouré de douze agents !) sans que cela ne devienne le n’importe-quoi nihiliste qui s’est établi de nos jours.

Pour rebondir sur une remarque, ce « génocide spirituel » est à la base un génocide culturel, décrété par l’élite démissionnaire de notre pays, qui s’est employé à anéantir non seulement la culture d’« en-haut » (objet de tous les ridicules) mais aussi la culture populaire, remplacée par des ersatz avant-gardistes et des sous-produits commerciaux d’origine nord-américaine.
Les méfaits de cette politique sont d’autant plus grands que la France, bien loin d’être ce pays conservateur qu’on brocarde, a toujours adopté avec servilité les signes de « modernité » et les a imposés d’autorité à la population toute entière. Voir tout lebattage autour des nouvelles technologies à l’école, qu’on « doit » adopter au plus vite sans le moindre esprit critique.


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