Commentaire de easy
sur Garde à vue : Réforme insuffisante dans les affaires de mœurs


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easy easy 16 avril 2011 09:55


Je doute qu’il y ait beaucoup de commentaires à venir sur de fil.


Faites l’amour avec qui que ce soit, de la manière la plus bête ou banale qui soit et apprenez qu’on vous en accuse, vous serez inquiet, forcément inquiet et vous serez conduit à réfléchir à votre situation en son aspect juridique.

Le sexage est le seul domaine où, au-dessus de Dieu, il y a le partenaire. Dieu serait d’accord mais le partenaire dirait, le lendemain, un mois après, 20 ans après, qu’il ne l’était pas, on se sentirait coupable.

Alors, les conditions d’interrogatoire en GAV, qui sont déjà perverses dans tous les cas d’espèce, révèlent toute leur perversité quand le flic interroge un accusé sur son sexage, sa manière de sexer, son style, sa durée, sa longueur, sa fréquence. Et encore, s’il interrogeait précisément, ce serait un moindre mal. Mais non, pervers au possible, le flic laisse supposer des réponses qu’il déguise en questions, sans aucune limite de genre ou de style. Alors l’accusé se torture tout seul et s’invente toutes sortes de culpabilités, à l’infini. Il répond à des question qu’on ne lui pose pas et tresse ainsi sa corde...
 
On aurait, de sa vie entière, sexé avec celle qu’on a épousée à partir de ses 30 ans, de la manière la plus petit bateau qui soit, on se retrouverait devant un flic insinuant qu’il y aurait une accusation sur ce plan, on réfléchirait automatiquement à son cadre juridique en « Ouf, ça s’est produit dans un cadre légal ». Ce qui veut exactement dire que seul ce cadre juridique, s’il est parfaitement petit petit petit bateau a quelques chances de sauver de la prison ou du suicide.

Or faire l’amour est, en plus de tout son sous-jacent sentimental, un geste que chacun essaye de personnaliser (surtout à notre époque très compliquée). Chacun, dans ce domaine comme dans les autres, essaye de faire quelque chose de singulier pour valoir attirance ou attachement ou amour de la part de son partenaire. Chacun, sans trop savoir ce que serait exactement le petit petit petit bateau, essaye de servir du paquebot, du yacht, au minimum du hors-bord. 

Le fait d’être interrogé par la machine policière, sans savoir sur quoi porte l’accusation mais en sachant seulement qu’elle porte quelque part sous la ceinture, produit un effet de panique envoyant directement à des pensées suicidaires qui ne peuvent plus jamais être écartées. 

Le flic sait parfaitement la perversité de son jeu où il isole l’accusé de la personne avec qui il a le plus d’intimité, avec qui il a partagé tous ses secrets. En matière de torture psychologique et de déstabilisation traumatisante, il n’y a pas de situation plus vicieuse que celle qu’il crée en lançant à l’accusé son principe de culpabilité sans dire quel est exactement l’infraction qui aurait été commise à bord du bateau. 

Tout se passe comme si, à la faveur d’une opportunité de fouiller à bord d’un bateau, la Police cherchait à tout, absolument tout déballer de son contenu. Le type paniqué se met à avouer tout, jusqu’à la couleur de son anus, jusqu’au calibre de ses couilles, jusqu’à la largeur de sa langue, jusqu’à son goût pour les blondes, jusqu’à sa manière de se raser, tout. 

Chacun serait parfaitement conscient des risques qu’il encourt sur ce sujet d’extrême vulnérabilité à la Police des moeurs, il ne devrait jamais, absolument jamais sexer autrement que selon une notice certifiée conforme, devant trois juges et avec enregistrement vidéo + électro encéphalogramme + prises d’empreintes génétiques. 


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