Commentaire de JL
sur Le mariage Gay est-il un leurre ?


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Francis, agnotologue JL 28 octobre 2012 16:03

@ Waldgänger,

passionnant, ce lien.

Je lis : " La preuve qu’un mouvement est plus passionnel que rationnel, plus idéologique que transparent, c’est qu’il est renforcé plutôt qu’affaibli par les contradictions qu’il charrie."

C’est très vrai, et je pense à Bastiat - petit père spirituel d’Ayn Rand -, et la place qu’il occupe chez nos libéraux : pourtant, ses ’démonstrations’ ne sont que de vulgaires sophismes qui ne résistent pas à une analyse sérieuse, comme je l’ai souvent démontré ici, au grand dam de ses ’rejetons’.

Pour aller un peu plus loin dans l’analyse de cet article de Jacques Dufresne, je relèverai ceci : "Le produit intellectuel le plus typiquement américain fut sans doute la psychologie béhavioriste, laquelle postule qu’à sa naissance l’être humain est une table rase, que tout en elle se construit par la suite par voie de conditionnement"

A cette affirmation j’opposerai la "La génétique néolibérale : les mythes de la psychologie évolutionniste", de Susan McKinnon, publié aux Editions de l’éclat, théorie très en vogue aujourd’hui.

"La psychologie évolutionniste (ou évopsy) se veut être la science autoritaire de la « nature humaine ». Ses défenseurs (qui commencent à sévir en France depuis quelques années) ont réussi à construire une tour d’ivoire tout en gagnant une large audience et une influence notable sur les discours publics. Mais quelle réponse propose réellement la psychologie évolutionniste en ce qui concerne le langage, la sexualité ou les relations sociales ? « Aucune… » répond Susan McKinnon.

Rappelons que la psychologie évolutionniste est une branche de la psychologie culturelle qui pense l’être humain à partir de la théorie de l’évolution biologique darwinienne, supposant donc que le cerveau, tout comme le corps, est le produit d’une évolution. Elle a pour objectif de démontrer que l’être humain raisonne en fonction de « modules mentaux » innés, et qu’il existe une seule nature humaine universelle formattant les diverses cultures du monde. Or, le fait de considérer qu’il existe une nature humaine unique (et que la culture soit fabriquées par l’homme) est théoriquement suspicieux, notamment aux yeux des anthropologues (cf. les travaux de Marshall Sahlins, Eduardo Viveiros de Castro, Philippe Descola).

Susan McKinnon démontre que la psychologie évolutionniste est une « pseudo-science » qui transforme la génétique évolutionniste en un mythe sur les origines de l’homme ; plus grave, ce mythe est modelé par des valeurs néo-libérales et repose sur une compréhension ethnocentrique des concepts de genre, de relations sociales, de parenté. Un ouvrage indispensable pour lutter contre certaines idées pseudo-scientifiques qui n’ont aucun fondement anthropologique, mais qui arrivent néanmoins à produire leurs effets néfastes dans les appréhensions du monde et des autres qui sont les nôtres.« 

Pour conclure, je dirai que ce n’est une façon américaine de penser comme ceci ou comme cela : c’est une façon de penser très binaire, en tout ou rien. Un besoin de croire.

Au fond, c’est encore Chomsky et Charles dogson, alias Lewis Carrol, qui a eux deux, ont le mieux résumé la chose :

 » Les gens sont libres de croire ce qu’ils veulent du moment qu’ils obéissent.« 

 » Le problème dit Alice, c’est de savoir si tu peux faire en sorte que les mots signifient des choses différentes. Le problème, dit Humpty Dumpty, est de savoir qui commande, c’est tout ! "


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