Commentaire de L’immigré
sur Les Français étaient bons en maths


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L’immigré 16 novembre 2012 18:31

Puis-je me permettre une opinion ?

Dans votre article précédent, je parlai de l’« Effet Civilisation » : l’utilisation de la calculatrice est l’exemple type de cet « Effet Civilisation » que je dénonçais un peu. Je ne suis pas contre la calculatrice, je suis moi-même passionné de nouvelles technologies. C’est son usage au détriment de la pensée théorique qui me déplaît en ce sens qu’elle empêche toute réflexion sérieuse : pas de science sans hypothèses, pas d’hypothèse sans théorie, pas de théorie (validée) sans démonstration. Et, l’esprit mathématique dans tout cela ? Bonne question. Naïvement, je répondrais : « Je sais pas, monsieur. » Question bête (je la pose quand même !) : à quoi sert ma calculatrice si la valeur exacte est requise ? Réponse : (pratiquement) à rien !
Mais, je vois mal comment l’enseignement des mathématiques ‒je devrais dire l’enseignement, en général‒ pourrait devenir un succès sur le plan de l’échiquier international. Je vis de mes yeux l’incompétence manifeste de Luc Chatel, votre ancien ministre de l’éducation nationale, en matière de règle de trois... Minable de médiocrité. Votre ministre actuel est titulaire d’un doctorat en philosophie. Vous êtes vraiment sûr qu’il n’y a pas mieux pour un redressement productif de l’industrie et de la recherche ? On parle de compétitivité ces derniers temps... Pour tout cela, avec philosophie, je suis ravi de ne pas avoir le droit de vote : un immigré ça ne pense pas, donc, ça ne vote pas. CQFD.

Un (gros) mot sur l’algorithmique :
Son enseignement m’apparaît utile (avis personnel) :
1‒ Il stimule le cerveau, par l’émission d’hypothèses (scénarios, jeux, brainstorming),
2‒ Il favoriserait [conditionnel de prudence] l’attention et la concentration,
3‒ Il aide à articuler les raisonnements (style PERT, contraintes),
4‒ Il aide à formaliser une solution, par une prise de décisions (optimisation),
5‒ Ça fait moderne et fashion (d’accord, ce n’est pas très sérieux comme remarque).
Les limites ? L’algorithmique requiert un enseignant spécialisé, du matériel informatique et des logiciels... sans oublier l’électricité pour ces derniers et... du temps.
L’enseignement de l’algorithmique peut-il remplacer partiellement les mathématiques ? Bonne question. Si cela permet de mieux comprendre les mathématiques (application directe, études de cas, par exemple), la réponse est clairement positive, sinon, elle est clairement négative. Jusqu’à quel point ? Bonne question. Je dirais que la place de l’algorithmique par rapport aux mathématiques varie en fonction de la personnalité de l’enseignant et de son auditoire. Bref, je n’ai pas de réponse. Bien malin qui trouvera. Ça m’intéresse.

Si déjà les responsabilités sont si mal caractérisées, comment trouver la solution au problème de l’éducation ? Un problème mal défini a très peu de chances d’aboutir à la solution. J’avais seulement un début d’avis, qui n’engage que moi, sur la question (je ne vais pas réécrire, follow the link).
Je pense même que l’éducation fondamentale requiert un changement, une mutation ou une métamorphose (QCM au choix ?). Quand les politiciens se rendront compte que le reste du monde n’a que faire de vos problèmes, peut-être qu’ils se décideront à travailler de concert sur l’avenir du pays. Si on est encore en vie, d’ici là qu’ils se rendent compte...
Un sage disait : « Plus je sais, plus je me rends compte que je ne sais rien. » Je me demande vraiment de quoi on va se rendre compte en France à cette allure des réformes parce que l’article montre qu’on sait de moins en moins.
L’humain (c’est-à-dire, l’enseignant) par son génie (créativité, inventivité, s’entend) doit être au centre de l’enseignement : il est le cœur de cette éducation de qualité tant convoitée. Pire : il en est (fortuitement ?) le garant. S’il ne donne pas envie ‒voire, repousse‒, toute la plus belle technologie et logithèque du monde ne sauraient faire réussir l’éducation. Albert Einstein dit : « Imagination is more important than knowledge [because it] embraces the entire world, stimulating progress, giving birth to evolution. » Smart and wonderful. No comment. (un mouchoir, s’il vous plaît !)

J’ai trouvé trois facteurs pour définir le bon enseignant :
1‒ La compétence technique : la maîtrise de son sujet (technicité), de l’historique de la matière (comparatif entre les pays et les époques) et même dépassement de son sujet (anecdotes explicatives, susciter des interrogations par son débordement)
2‒ La pédagogie : la capacité de transmettre en langage profane et clair des concepts, des théories, des exemples et des astuces en fonction de la culture de son auditoire dans un environnement (j’ai ma définition) donné.
3‒ Se souvenir qu’on a été jeune ! On oublie (trop) souvent cet aspect.
Je laisse le soin aux autres de confirmer, d’infirmer, d’analyser, de développer, d’extrapoler, de polémiquer... Zut, je fatigue !

Ça me rappelle subitement une équation mathématique soumise par Jean-François Copé : sur combien de y dois-je taper pour avoir x pains au chocolat ? On me demande d’optimiser : un minimum de y pour un maximum de x, je crois. À moins que ce ne soit l’inverse ? Je ne m’en souviens plus. Faut-il dévier... euh... dériver pour ce faire ?

Comme beaucoup de Français font des fautes d’orthographe, je dois m’employer à en faire davantage de sorte d’être mieux intégré. C’était la rigueur orthographique qu’on m’a apprise que je me dois de remettre en cause. Quelqu’un peut-il m’aider ?
Je cause, je cause... Mais, j’ai remarqué une pauvre vieille dame que je me fais un plaisir et honorable devoir de soulager de son si lourd porte-monnaie tellement elle paraît souffrir. C’est ça la solidarité. Et, après on ose encore nous accuser d’être mal intégrés. Quelle mauvaise foi !


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