Commentaire de charlie
sur Histoire, mémoire et politique que de confusions


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charlie charlie 7 octobre 2016 11:49

Article remarquable, merci. 

J’ai failli ne pas le lire. Votre profil de « catholique et royaliste » a eu tendance à me faire fuir. A quoi ça tient de se laisser aller au surf numérique ? très bêtement, à la mini-polémique de vos 2 intervenants ci-dessous qui a attisé ma curiosité, et je me suis mis à lire votre article.


Je conseille à tout le monde d’y aller, d’oser se plonger dans sa complexité car il est en réalité d’une grande clarté et non seulement nous instruit, mais nous fait réfléchir.


Instruit ? votre première partie sur l’histoire de l’histoire à la fin du XIX et la naissance de l’histoire scientifique. J’y ai appris beaucoup et cette émergence de la pensée historienne dans ce contexte est un aspect passionnant.


Réfléchir ? déjà, cette première partie fait réfléchir en explicitant l’emboîtement des pensées et des causalités de l’enseignement de l’histoire, entre passé et présent, rôle politique et interprétations scientifiques. Mais la deuxième m’a conduit à une réflexion où je ne serais pas allé facilement : à quel point la « mémoire » s’oppose à l’histoire, même si elle lui est indispensable.

Un petit résumé de mon propos par une citation : 

« Elle est basée sur l’oubli d’une partie de la réalité. La mémoire est sélective. Elle aboutit à des commémorations, à des « journées du souvenir » (6) à des moments collectifs de la vie d’un pays ou d’une communauté. La mémoire contient un jugement collectif sur les faits. La mémoire a besoin de l’histoire car elle doit reposer sur des faits établis, sinon il s’agit de rumeurs plus que de mémoire. La mémoire est indispensable pour construire le présent alors que l’histoire est indispensable pour comprendre le passé  »

Je n’avais pas assez pris en compte leur opposition. Pour moi, la « mémoire » était inclue dans l’histoire, son versant politique et culturel, en quelque sorte. Ce n’est donc pas si simple. Brandir la « mémoire », c’est aussi oublier le reste, laisser dans l’ombre la complexité du contexte et le savoir.


Un point, pour finir : votre conclusion de la première partie : « C’est par le rôle qu’occupèrent ces historiens au sein de la communauté historienne de l’après guerre, leur percée institutionnelle et la diffusion de leur façon de faire et de penser l’histoire, que 1945 constitue une césure dans la méthode enseignante pour notre plus grand malheur »

J’entends. D’abord, je m’amuse des déclinistes qui font remonter le « déclin » à un passé très proche (« de mon temps, etc »), alors que la mutation est tellement plus ancienne : 1945.

Voilà un thème que je souhaiterais vous voir approfondir. Je reste sur une certaine incompréhension ce cette « césure » et son mécanisme.

Et pourtant, cette compréhension serait fort utile aujourd’hui.


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