Spinoza a dit ceci (je préfère l’original à la citation moderne de Lordon avec ses « opérateurs de valorisation ») : « nous ne tendons pas vers une chose parce que nous la jugeons bonne mais au contraire nous jugeons qu’elle est bonne parce que nous tendons vers elle. » La joie et la tristesse, qui sont la conséquence du désir, induisent des valeurs. Mais le Beau est à part. On ne le juge pas en fonction du gai ou du triste.
N’oublions pas qu’un philosophe n’est ni plus ni moins qu’un « amoureux de la sagesse » (étymologiquement et dans l’esprit de son inventeur, Pythagore). Ce beau nom ne le prémunit pas contre l’erreur. Bien au contraire, il se trompe souvent puisqu’il creuse des questions risquées.