jeudi 28 février 2008 - par Babar

A l’Odéon, le spectacle est encore vivant

Hier matin ce n’était pas relâche à l’Odéon. Plus de 150 personnes issues du spectacle vivant s’étaient donné rendez-vous pour exprimer leur colère face aux baisses budgétaires drastiques, à l’actuelle politique culturelle et pour s’en prendre à la ministre de la Culture, Chrsitine Albanel.

« Derrière cette réunion, un chiffre : la réduction de 4 à 6% des subventions pour les compagnies d’Ile-de-France. "4% de baisse n’est pas un pourcentage vital pour une compagnie, sachant que lorsqu’on établit un budget, on prévoit toujours une marge d’erreur d’environ 5%", expliquent les conseillers de Christine Albanel », précise 20minutes.fr.

Armelle Héliot, dans lefigaro.fr, constate : « La ministre s’en va. C’est rien ! » Ou bien encore : « Elle a été mise là pour ne rien faire. » C’était trop beau. Il fallait une victime expiatoire, responsable et coupable et ce fut Christine Albanel. Le tout-théâtre public était pourtant là, sur le grand plateau du théâtre de l’Odéon et dans les premiers rangs de la salle à l’italienne. On avait fait des photos de famille sur les marches.

Le plateau ressemble à une histoire du spectacle vivant contemporain. Sont présents Claude Régy, Patrice Chéreau, Muriel Mayette, Stéphanie Loïk, Arthur Nauzyciel, Stéphane Braunschweig, Laurence Février, Agathe Mélinand, Olivier Py, directeur de l’Odéon, Jean-Pierre Vincent, Didier Bezace, Ariane Mnouchkine...

Selon lefigaro.fr, « les communications avaient une tenue certaine. Aucune médiocrité ne s’infiltrait. Et pourtant, Jean-Pierre Vincent l’avait admis, de telles rencontres sont rares et nombre des hommes et femmes de théâtre unis hier ne se parlent que très rarement ».

Des coups de gueule, pourtant, des emportements, il y en eut dans ce « théâtre national emblématique, lié à 68 » souligne liberation.fr : « Claude Régy rougit de colère... Didier Bezace (directeur du théâtre de la commune à Aubervilliers) relit régulièrement l’article 1 du contrat qui lie son théâtre à l’Etat... Ariane Mnouchkine... est allée dans le même sens : "Une part des Français ne nous comprend pas, nous voit comme des privilégiés. Nous n’avons de chance que si nous arrivons à nous faire comprendre. J’aimerais que le public soit là. Nous tenons encore une réunion corporatiste, qu’on le veuille ou non. Nous n’avons que faire d’une victoire à la chauffeurs de taxis. Je ne crois pas aux entretiens de Valois. Il n’en faut pas beaucoup pour nous diviser. Albanel a été mise là pour ne rien faire, c’est très grave. On fait comme si ce gouvernement était normal, mais on a un gouvernement anormal. Il faudrait signer une charte entre les citoyens et les artistes ».

Selon 20minutes.fr, « c’est un faux procès, répond le ministère de la Culture. Personne en Europe ne consacre autant d’argent que la France à faire du soutien culturel. L’Etat ne se désengage pas et fait même rentrer de nouvelles compagnies dans le parc des compagnies subventionnées (6 de plus en Ile-de-France). »




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