Castro, un dernier souffle d’anti-américanisme
Le Time titrait il y a quelques jours : “Castro Reported to
Have Cancer”, et expliquait
que selon les services de renseignements américains, il s’agirait d’un cancer
en phase terminale. Probablement la reprise par plusieurs journaux américains
de cette perception de l’état de santé du président cubain a-t-elle compté dans
sa décision de faire une apparition publique, dopé par l’envie de montrer qu’il
n’est ni mort ni « moribond ». En quelques courtes phrases, il
explique que justement ces rumeurs le « stimulent pour
travailler et lutter ». On se souvient que fracture ou pas, perte de
connaissance ou pas, Fidel Castro ne modifiait pas son agenda. Il essaie encore
d’agir : « Je participe aux décisions les plus importantes avec mes
camarades de la direction du Parti et du gouvernement. Je fais tout mon
possible pour soutenir les camarades et être utile. » La discrétion sur sa
maladie, elle est une précaution nécessaire face aux menaces des Etats-Unis, « l’empire » :
le 3 août, à
Le jour de son quatre-vingtième anniversaire, le 13 août, il
a décidé de reporter les festivités, défilé militaire, concert gigantesque,
multiples invitations, au 2 décembre, date choisie pour commémorer le
cinquantième anniversaire de son débarquement du Granma et de la naissance de
la guérilla qui le conduira à sa victoire de 1959. Beaucoup doutent qu’il soit
en état d’y participer. Certes, ses alliés, ses amis enchaînent les
commentaires rassurants : le président vénézuélien Hugo
Chavez a déclaré il y a quelques jours que le Fidel Castro marchait bien et
effectuait « des sorties nocturnes dans la campagne ». Les images
diffusées par les télévisions ne permettent pas d’imaginer que Castro puisse
faire plus que quelques pas hésitants. Le président bolivien Evo Morales
considère qu’il pourra reprendre ses fonctions « dans deux ou trois semaines ».
Mais il leur arrive d’oublier de contrôler leurs paroles, et c’est le même
Chavez qui a répété ce qu’il venait d’entendre dans la chambre d’hôpital de la
bouche de Castro, le 1er octobre : « Moi, j’ai fait mon
temps, je peux mourir. Mais toi, tu dois vivre. Tu es un esclave de la vie, ne
les laisse pas te tuer ! »