mardi 28 juillet 2009 - par L’équipe AgoraVox

Ecoutes téléphoniques : l’explosion

Les Français sont très écoutés. Depuis 2001, les écoutes téléphoniques en France ont augmenté de plus de 440%. Les échanges de mails, de SMS et de télécopies sont également très surveillés. Ce chiffre, révélé par le Figaro, provient d’une étude universitaire du professeur de droit Claudine Guerrier qui regrette qu’aucun organisme indépendant ne contrôle ces interceptions qui selon elles représentent une menace pour la vie privée. Une menace moindre que chez nos voisins européens, mais qui coûte cher au contribuable.

Les écoutes téléphoniques, effectuées notamment à la demande des juges d’instruction, sont passées, entre 2001 et 2008, de 5.845 à 26.000. Sans compter les 5 906 interceptions administratives qui ont été effectuées l’an passé, affirme Claudine Guerrier.
 
Professeur de Droit, docteur en en sciences politiques, cette dernière est une spécialiste de la sécurité et du droit des Technologies de l’Information et de la Communication, des questions liées à la biométrie et à la vie privée, et de l’interception de télécommunications ou de communications électroniques dans le domaine privé. 
 
Elle estime dans son rapport que ces interceptions sont, selon le Nouvel obs, « pratiquées par différents services de renseignements comme la DGSE, DCRI (contre-espionnage), la Direction nationale de recherches des enquêtes douanières (DNRED) ». Aucun organisme indépendant ne contrôle ces interceptions, précise Claudine Guerrier qui estime que, de fait, elles représentent une "menace pour la vie privée".

Selon le Figaro, qui évoque ce rapport, « les services de police captent désormais les SMS à "un rythme industriel : 800 textos par semaine pour plus de 40.000 par an ».

Pourtant la France n’est pas la championne des écoutes. On y relève quinze fois moins d’interceptions qu’en Italie, douze fois moins qu’aux Pays-Bas et trois fois moins qu’en Allemagne.

Cette surveillance a un prix. Les opérateurs de téléphonie et les fournisseurs d’accès à Internet facturent en effet 497 euros hors taxes pour une ligne fixe et 88 euros hors taxes pour une ligne mobile.

 



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