jeudi 3 novembre 2005 - par

Grippe aviaire : une simulation en Bretagne

La Bretagne accueille une simulation de grippe aviaire. Ce test grandeur nature a pour but de mettre à l’épreuve les différents scénarios qu’il faudra appliquer en cas d’épizootie.

Des poulaillers du Finistère vont avoir un aperçu de ce qu’il leur arrivera peut-être, si la grippe aviaire les touche. Plus précisément, c’est la commune de Kergloff, proche de Carhaix, qui va connaître le dispositif de crise les 3 et 4 novembre.

En quoi va consister ce test ? Les autorités sanitaires veulent tester les différents scénarios à mettre en œuvre en cas d’épizootie, afin de trouver le scénario le plus efficace pour cibler et cerner un éventuel foyer de grippe aviaire, qui toucherait plus de 60 000 volailles.

Cet exercice régional en Bretagne va utiliser un élevage de Kergloff dans le Finistère. La Bretagne est une zone où le nombre d’élevage avicoles est très important. Ce test permettra donc d’évaluer les capacités de réactions des éleveurs et des autorités en cas de crise aviaire. Le but premier des organisateurs de la simulation est de s’entraîner afin d’anticiper. Les volailles ne seront pas abattues pour les besoins de l’exercice. Celui-ci reste donc partiel.

Le test a débuté à 08h05 jeudi 3 novembre : le point de départ est la constatation par un éleveur d’une mortalité supérieure à la moyenne depuis deux jours dans son élevage. Les vétérinaires spécialisés sont prévenus et les autorités préfectorales également. Les gendarmes font évacuer la environs proches et bloquent tous déplacements dans la zone. Une chaîne d’alerte et de prévention doit être mise en place rapidement. Un périmètre de sécurité doit être mis en place ainsi qu’une protection maximale des personnes chargées d’intervenir dans la zone contaminée.

Le test fera appel à des gendarmes, qui seront protégés de combinaisons spéciales, et qui auront à diriger les foules hors du secteur sensible. Toutes les volailles susceptibles d’avoir été contaminées par le virus de la grippe aviaire seront systématiquement abattues. Toutes les mesures de sécurité devront être prises pour effectuer ces opérations, qui demandent une véritable vigilance humaine afin que le virus ne se transmette pas à l’homme (jusqu’à maintenant la maladie a tué environ 66 personnes, surtout en Asie depuis 2003). En effet, si le virus vient à muter, le risque est de voir une évolution de la grippe aviaire en une véritable pandémie humaine. Il faut donc cerner tout foyer primaire.

L’opération test a donc pour dessein d’anticiper les actions qu’il faudra mettre en œuvre si la situation de crise vient à se réaliser, et de pouvoir inventorier tous les moyens nécessaires au traitement de l’épizootie.

Le risque actuel, pour les volailles européennes, est d’être contaminées par les oiseaux migrateurs. En effet, ces derniers sont susceptibles de transporter le virus H5N1 et de le transmettre aux oiseaux, volailles etc. (quasiment toutes les espèces d’oiseaux sont vulnérables au virus) d’une autre contrée.

De nombreux petits foyers isolés de grippe aviaire provoqués par le virus mortel H5N1 ont été trouvés sur le continent européen, en Russie, en Roumanie, en Croatie ou en Turquie. De nombreux sites français sont donc mis sous haute surveillance, afin de détecter toute contamination des oiseaux sur place. Ainsi, le lac de Grand Lieu, en Pays de Retz, est activement surveillé par le biais de multiples contrôles. Le climat tempéré de la côte atlantique attire les oiseaux migrateurs, qui ne descendent pas tous vers l’Afrique. Il est donc possible que des contaminations soient découvertes avant la fin de l’hiver et le début du printemps, quand les oiseaux migrateurs reviennent d’Afrique vers l’Europe.




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