jeudi 11 décembre 2008 - par L’équipe AgoraVox

Jean-Claude Chermann, le Nobel oublié

Le prix Nobel de médecine a été remis hier à Stockholm à Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier pour la découverte du VIH. Mais il manque Jean-Claude Chermann pour que l’histoire soit complète. Pourquoi cet oubli ?

« Le 8 octobre 2008, au cours d’une conférence de presse au siège de l’Unesco à Paris, les deux co-lauréats du prix Nobel de Médecin 2008, le professeur Montagnier et Mme Barré-Sinoussi, ont regretté de ne pas partager leur prix avec lui alors qu’il était pourtant l’un des co-signataires de la publication de mai 1983 dans la revue américaine Science rendant compte de la découverte du VIH. Un comité de soutien pour que soit réparé cet oubli du comité Nobel a même été constitué », explique la fiche Wikipedia consacrée au professeur Jean-Claude Chermann.

 « Cela s’est passé dans mon labo, j’ai eu l’idée de la mort d’un lymphocyte par un virus, j’ai eu l’idée d’un rétrovirus et j’ai donné les consignes pour choisir les patients, mais je suis le dernier » explique Jean-Claude Chermann avec amertume. Pour lui, « le virus de Sida mérite un Nobel à lui seul ». Un Nobel que le professeur âgé de 69 ans n’a pas reçu hier des mains de l’Académie suédoise des Nobel. Un prix selon lui dévalorisé.

« L’amertume, assure-t-il à l’AFP, se mêle de joie : "on s’est battus pour que la découverte soit française", "c’est mon équipe qui a le Nobel", "c’est l’Institut Pasteur où je travaillais". Même s’il trouve bizarre qu’il ait fallu attendre 25 ans ».
Luc Montagnier était en 1983 patron de l’unité de L’Institut Pasteur qui, selon l’Afp, coiffait le laboratoire où il travaillait avec Françoise Barré-Sinoussi. Cette dernière a travaillé 17 ans avec le professeur Chermann qui l’a d’ailleurs formée.





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