mercredi 18 octobre 2006 - par

Jeux en ligne, appâts dangereux !

En marge des jeux autorisés en France, ceux qui sont sous le contrôle de La Française des jeux (loteries, grattage, paris sportifs), du Pari mutuel urbain (PMU, courses hippiques), et des casinos (machines à sous, jeux de table), se sont développés des systèmes de jeux proposés sur Internet, hors de toute légalité. Selon le cabinet Lexsi, cabinet d’audit et de conseil en sécurité informatique, les revenus frauduleux s’élèveraient à 300 à 400 millions d’euros, drainés par 14 000 sites de jeux, dont 1200 s’adressent directement à 500 000 joueurs français. Les chiffres augmentent régulièrement, le pourcentage de jeux illégaux parmi les jeux en ligne atteint 75 %.

Le gouvernement annonce, par la voix de Jean-François Copé, qu’il met au point un « plan d’action interministériel » pour endiguer le phénomène, ainsi qu’un « observatoire des jeux d’argent liés aux nouvelles technologies ». Le porte-parole du gouvernement indique que « des poursuites judiciaires systématiques seront entreprises contre les personnes se livrant à de la publicité en faveur de sites de jeux illégaux ». Des actions en Justice ont été engagées : le patron de Bwin.com, une société de paris en ligne autrichienne, et son directeur général ont été mis en examen en septembre par un juge d’instruction de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour avoir violé le monopole de La Française des jeux.

Le manque à gagner de l’Etat, qui ne perçoit rien des revenus de ces jeux illégaux, est loin d’être le seul argument justifiant la volonté gouvernementale de maîtrise de ces jeux. Jean-François Copé précise : « Le jeu n’est pas une activité économique comme les autres et comporte, par nature, un certain nombre de risques [...] Il est un vecteur privilégié pour le développement de la fraude ainsi que du blanchiment d’argent, et il peut provoquer des phénomènes d’addiction chez les personnes les plus fragiles. » Il s’agit donc aussi de « garantir un contrôle des flux financiers et de favoriser une pratique du jeu raisonnée. » Un millier de sites de jeux illégaux seraient gérés par des groupes considérés comme criminels. De récentes études ont montré par ailleurs quelle exploitation, grâce à des campagnes massives de spams d’incitation au jeu, on pouvait faire de l’accroissement du nombre de joueurs « compulsifs ».




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