La télévision par Internet : enjeu convoité
Un bouquet gratuit de chaînes de télévision devrait être lancé, selon le Figaro du lundi 26 décembre , début 2006 par France Télécom. L’opérateur traditionnel annonce ainsi un complément au service MaLigne TV qui est déjà une offre payante de vidéo à la demande et d’abonnements aux bouquets CanalSat et TPS (ces différents bouquets vont vraisemblablement fusionner à terme ; un accord de rapprochement entre TPS et Canal+ vient d’être signé par Vivendi Universal et a pour objectif principal de renforcer le groupe sur le marché de l’audiovisuel, qui connaît une concurrence accrue avec l’arrivée des opérateurs Internet).
La nouvelle offre de France Télécom serait disponible pour le lancement des jeux olympiques d’Hiver se déroulant cette année à Turin en Italie (du 10 au 26 février prochain). Les amateurs de sports seront ravis puisque cinq canaux retransmettront les compétitions grâce à une offre complémentaire. Cette dernière information n’est pas encore confirmée par France Télécom, mais France Télévision aurait conclu un accord avec France Télécom afin de lui vendre des images.
Quelles seraient les chaînes proposées dans la bouquet de France Télécom ? A priori, France Télécom proposerait une vingtaine de chaînes dont les chaînes de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) et des programmes internationaux de sport, de divertissement et d’information.
Les bouquets de chaînes gratuits ne sont toutefois pas nouveaux dans le secteur véloce de l’Internet : Free, Alice et Neuf Cegetel sont des Fournisseurs d’Accès à Internet (FAI) proposant déjà des bouquets de chaînes gratuits via leur Box respectives Freebox, AliceBox, NeuBox et la LiveBox pour France Télécom. On peut donc comprendre la nouvelle offre de France Télécom comme une réponse à la concurrence qui évolue très vite et qui tend vers une fusion des différents médias. France Télécom serait suivi par d’autres FAI : AOL et Club Internet prévoient de lancer des offres similaires avec des bouquets de chaînes de télévision par ADSL en 2006.
La bataille des télécoms n’est donc pas terminée. L’enjeu est désormais la télévision. Internet dans cette acception rend possible, via le haut débit ADSL, la diffusion de chaînes de télévision par le réseau téléphonique. Chaque FAI peut donc décider d’offrir un bouquet de chaînes qu’il a préalablement choisi par son propre réseau. Techniquement, les particuliers ont peu de chose à faire chez-eux : un boîtier branché sur leur prise téléphonique leur permet de décrypter les chaînes numériques. Ce nouveau marché est très prometteur : le nombre de chaîne dont disposent les français pourrait évoluer grâce à ces bouquets. Les offres "triple play", intégreraient ainsi Internet en haut débit ADSL, la téléphonie (souvent illimité vers les fixes) et le bouquet de chaînes de télévision ; et bientôt les offres évolueront vers le "quadruple play" avec la téléphonie mobile (prochain défi concurrentiel que devront relever les opérateurs). Les usagers auraient donc à leur disposition une palette élargie de chaînes comprenant des chaînes nationales et internationales. Certaines offres proposent des chaînes optionnelles payantes pouvant être achetées au détail en plus de l’offre gratuite de base. C’est le cas de la Freebox par exemple.
Internet est sans aucun doute le lieu futur des développement de la télévision et de la vidéo : en témoigne l’accord récent concernent la Vidéo à la Demande qui fixe à 33 semaines, après la sortie en salles de cinéma, la diffusion des œuvres cinématographiques sur Internet, soit sous forme de location (streaming), soit à la vente (dématérialisée). En revanche, seuls les films qui sont sortis des salles de cinéma depuis plus de 36 mois (films dits de catalogue, et qui peuvent donc avoir déjà été diffusés à la télévision) pourront être commercialisés via un abonnement à un service de cinéma à la demande. Renaud Donnedieu de Vabres, le ministre de la culture, vient donc d’entériner l’accord concernant la diffusion des œuvres cinématographiques sur Internet (via la location ou la vente dématérialisée -VOP, vidéo à la demande) avec les différents partenaires : les organisations professionnelles du cinéma français (BLIC, BLOC, ARP, SACD), l’Association des fournisseurs d’accès à Internet (AFA), les groupes audiovisuels Canal+ et France Télévisions, France Télécom et l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA). A priori, l’accord, qui fixe la sortie des films en Video On Demand à 33 semaines (8 mois environ) après leur diffusion dans les salles obscures, propose que les prestataires VOD financeront en partie les œuvres cinématographiques françaises et européennes.