mercredi 1er avril 2009 - par Francesco Piccinini

Le triple meurtrier retourne à l’hôpital

« Très dangereux ». Il s’est finalement rendu de lui-même. Samedi vers 13 h, Jean-Claude Lacroix, 54 ans, s’était échappé du centre médico-psychologique Jean-Martin Charcot de Plaisir, dans les Yvelines. Il avait tué par le passé sa femme, l’amant de celle-ci, puis de sa propre mère. Il pourrait être transféré dans une unité pour malades difficiles.

Jean-Claude Lacroix souffre de graves troubles psychologiques. Condamné dans les années 70 pour le meurtre de sa femme et de son amant, il purge une peine de prison avant d’être libéré dans les années 80.

A sa sortie il se marginalise. En 1995, alors qu’il est hébergé dans un foyer pour SDF d’Amiens, dans la Somme, la police l’appréhende « dans le cadre, rapporte 20minutes.fr, d’une enquête sur le meurtre de sa mère ». Elle a été retrouvée morte en son domicile, à Saint-Martin-la-Garenne. Pour ce meurtre il bénéficie en 1996 d’un non-lieu pour « abolition de son discernement ». Il explique devant le tribunal que le pape lui a commandé de tuer sa mère.

Avant d’être admis en 2001 au centre médico-psychologique de Plaisir, il a séjourné à Cadillac (Gironde) dans une unité pour malades difficiles, l’une des cinq de ce type en France.

Il devrait être transféré en priorité dans une unité pour malades difficiles, selon la direction du centre médico-psychologique. Pourtant, de l’avis du directeur de l’établissement lui-même, cet homme n’a « posé aucun problème en huit ans ». Il bénéficiait même régulièrement, selon ses dires, « de permissions de sorties à l’extérieur strictement encadrées par les médecins ».Il n’a jamais profité de celles-ci pour s’évader.

Pour l’heure ce patient jugé extrêmement dangereux et, selon certaines sources proches de cette affaire, présentant « d’importants troubles psychiatriques » est « en évaluation médicale, précise la préfecture dans un communiqué, dans un établissement de soin ». On ignore lequel.
On sait qu’il se trouve en chambre d’isolement. Un agent est de garde en permanence devant sa porte.

Ce patient fugueur ne sera toutefois pas inquiété par la justice. Michel Desplan, le procureur de la République de Versailles qui avait saisi la sécurité départementale pour « disparition inquiétante », précise qu’ « il n’y a pas d’infraction pénale caractérisée par sa fugue ». L’homme n’était pas incarcéré, mais interné d’office.

Aucune explication n’est encore fournie sur les raisons de cette fuite. Selon les éléments recueillis, le centre médico-psychologique ne disposerait pas de salle fumeur. Le patient aurait profité d’une pose cigarette d’un tiers pour prendre la poudre d’escampette. L’autorité administrative devra donc déterminer s’il y a défaillance et à quel niveau.





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