mercredi 2 septembre 2009 - par
Légionellose : l’AP-HP mise en examen
L’affaire remonte à l’hiver 2000/2001. A l’époque quatre patients décèdent d’une épidémie de légionellose à l’Hôpital européen Georges Pompidou (Paris). Près de neuf ans plus tard l’Assistance Publique/Hôpitaux de Paris est mise en cause pour homicides involontaires en tant que personne morale.
« Homicides involontaires », « mise en danger de la vie d’autrui par une violation manifestement délibérée d’une obligation de sûreté ou de prudence » et « blessures involontaires ». Tels sont les motifs de mise en examen retenus par la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy.
Quatre patients étaient morts, succombant à une épidémie de legionellose. Le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd puisque neuf cas de légionellose avaient été décelés durant la même période . En juillet 2001 trois nouveaux cas avaient été détectés causant deux autres morts dont un lié directement à la légionellose.
« La légionellose, précise France info, est propagée par une bactérie, la "legionella", qui se multiplie de façon optimale dans l’eau à 37 degrés. Elle s’épanouit notamment dans les circuits de distribution d’eau chaude et les systèmes de climatisation ».
Or le rapport d’expertise commandé par la magistrate en charge de l’affaire souligne combien l’AP-HP a manqué de vigilance lors de l’installation de son réseau d’eau chaude sanitaire. Au moment de construire l’Hôpital européen Georges Pompidou, établissement ultra-moderne, « l’AP-HP a ainsi utilisé des tuyaux en acier galvanisé, rapporte le JDD, qui présentaient le risque de s’éroder au contact de l’eau chaude.
Et ce, malgré les nombreuses mises en garde des sociétés spécialisées ». L’AP-HP n’a pas tenue compte de ces recommandations. Pire : alors qu’une « série d’ anomalies majeures, souligne le Figaro, dans le réseau d’eau lui avait notamment été signalée », la direction n’a pas réagi.
Ce sont les familles des victimes qui, en déposant plainte, ont déclenché le long processus judiciaire qui abouti aujourd’hui à cette décision de la juge Bertella-Geffroy, la première, souligne France info, depuis l’ouverture de l’enquête.