lundi 19 mai 2008 - par

Lutte contre l’alcoolisme : vers la fin de l’open bar ?


La MILDT, ou Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, renforce ses actions anti-alcool. "Les actions de prévention et d’éducation à la santé ne suffisant pas à infléchir ces tendances, plusieurs propositions issues d’états généraux de l’alcool sont à l’étude", écrit-elle dans une lettre de convocation adressée aux professionnels du secteur.

La mesure la plus spectaculaire préconisée par la MILDT concerne "l’interdiction de la promotion des boissons alcoolisées par tarif incitatif dans les lieux de vente et de consommation (happy hour, open bar)".

La MILDT veut aussi en finir avec la "vente à la bouteille des boissons de groupes trois à cinq dans les établissements qui bénéficient d’une autorisation de nuit". La vente à la bouteille constituant l’une des principales rentrées d’argent des discothèques, on comprend l’impact économique désastreux qu’aurait pour elles l’application d’une telle mesure.

La MILDT propose aussi "l’augmentation des taxes sur les boissons alcooliques, en fonction du degré", dont la TVA est aujourd’hui fixée à 19,6 %.

La riposte du lobby des alcooliers ne devrait pas se faire attendre. Patrick Malvaës, président du Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL), a déjà indiqué que "si [les mesures] étaient appliquées, ce serait catastrophique pour la profession qui a déjà vu son activité chuter de 25 %". Et de renchérir : "Supprimer les happy hours est ridicule, ce sont des moments de convivialité qui permettent aux bars de faire venir la clientèle. Quant aux ventes de bouteilles d’alcool dans les boîtes, elles représentent entre 30 et 40 % du chiffre d’affaires et, pour certains établissements, jusqu’à 70 %."

Face à cette riposte, qui devrait s’amplifier, le président de la MILDT, Etienne Apaire, justifie de nouveau sa position : "Si la consommation moyenne a baissé en France, les rapports problématiques à l’alcool augmentent chez les jeunes. Et les alcooliers ont conscience que le binge-drinking, l’alcoolisation massive en soirée des jeunes, nuit à l’image de convivialité qu’ils défendent, qui ne peut se satisfaire d’excès."




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