mercredi 22 novembre 2006 - par

Modernité de la société de modération

Le jour même de la signature du traité installant le réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, hasard du calendier, MM. Barroso et Hulot donnaient en commun une conférence de presse, destinée à réactiver les engagements de l’Union européenne dans la lutte contre le réchauffement climatique. Nicolas Hulot a déjà souligné, à diverses reprises, ses inquiétudes sur la politique européenne en matière d’énergie, dont on retrouve une trace sur le site de sa fondation : « M. Barroso [...] semble penser que des prix bas sont une bénédiction pour l’avenir [...] Cette vie à crédit ne va pas durer ». Néanmoins Nicolas Hulot a affirmé qu’il avait « foi en l’Europe » pour « éviter une société de rationnement » et aller vers une « société de modération », l’échelle européenne étant « la plus adaptée » pour atteindre ce but.

De son côté M. Barroso a pris une position nuancée au sujet d’Iter : de sa présence sur le sol français le jour de la signature : « Cela ne veut pas dire que je cautionne Iter », mais aussi une des fonctions d’Iter est « de réduire, voire d’éliminer la dangerosité » de l’utilisation à venir des énergies. Voyant en Nicolas Hulot un Al Gore pour l’Europe, il a défini comme objectif une réconciliation « entre deux courants de pensée : la pensée écologique moderne et la pensée économique moderne » et souligné le dynamisme de l’Europe dans la lutte contre les émissions à effet de serre, regrettant que le reste du monde « n’accompagne » pas toujours ces efforts.

Probablement que pour chacun des orateurs, cette conférence de presse devait avoir lieu, comme étape mécaniquement nécessaire dans la communication de leurs objectifs. Sans plus.




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