jeudi 6 août 2009 - par L’équipe AgoraVox

Nicolas Sarkozy, cible d’un mystérieux corbeau

Mardi une lettre menaçant de mort le président de la république a été intercepté au centre de tri postal de Montpellier (Hérault). Un courrier dactylographié, truffé de fautes d’orthographe et signé par de mystérieux « combattants de la cellule 34 », assorti d’une cartouche de fusil de chasse de gros calibre. La sous-direction antiterroriste (SDAT) de la Direction centrale de la police judiciaire, la section antiterroriste de la PJ parisienne et la DRPJ de Montpellier enquêtent. Aucune piste sérieuse ne se profile.

L’information a été donnée par LCI. La police ne la confirme ni ne l’infirme. Le courrier, posté de la ville voisine de Béziers, contenait une balle de calibre 9mm et commençait ainsi : « Coucou, on ne vous oublie pas ». Nicolas Sarkozy en est le destinataire le plus prestigieux. Mais « la vieille garde de l’Ump » est également prise pour cible ainsi que des personnalités telles que Jean-François Copé, Frédéric Lefebvre, Frédéric Mitterrand, Christine Albanel et Michel Rocard.
 
De précédents courriers signés de la « cellule 34 » visaient François Fillon, Alain Juppé, Michèle Alliot-Marie, Rachida Dati, Christine Albanel, les journalistes Jean-Pierre Pernault et Jean-Pierre Elkabbach, Nonce Paolini, le PDG de TF1, la direction de France Télévisions, l’Agence France Presse, plusieurs élus du département de l’Hérault comme Raymond Couderc, le sénateur maire UMP de Béziers. « Ministres, députés, sénateurs, pourvoyeurs de lois liberticides (…) vous n’êtes que des morts en sursis », proclamait notamment le corbeau.

« Vous avez cru à des fous et bien le temps de la libération avance. Le roi et son clan vont disparaître de la surface de la terre (...) Nous avons le fils du roi comme cible prioritaire avec 3 sénateurs, 4 députés, 1 ministre et un juge dans le top ten et des alertes à la bombe fréquentes dans divers magasins. La peur vous alles (sic) l’avoir », peut-on lire dans un fragment publié sur le site de LCI.

Le 25 juillet dernier, Ségolène Royal avait reçu une missive de la même teneur. Son avocat, Jean-Pierre Mignard, avait alors déposé une main courante.

Le 4 mars dernier le corbeau semblait avoir été neutralisé. Mais il s’agissait d’un innocent, un informaticien originaire de Montpellier qui, après une garde à vue, avait été relâché. Le véritable auteur des correspondances avait alors adressé un courrier de deux pages à l’avocate de l’homme incriminé à tort où il se disait « désolé » de cette arrestation.
 
Le Figaro rapporte qu’il y donnait « des précisions techniques sur les munitions qui avaient accompagné ses lettres de menaces », des 9 mm par full metal jacket 12.4g et 8.00 g d’ogive blindée de marque GECO, « afin de prouver, précise la même source, qu’il en était bien l’auteur ».
 
Dans ce même courrier, le corbeau annonçait « la phase 2 de l’opération » où il réclamait entre autres « l’arrêt des reconduites à la frontière » ainsi que « la remise en liberté de Jean-Marc Rouillan » [cofondateur d’Action directe], celle de Julien Coupat et « l’arrêt de la parodie de justice contre Yvan Colonna ».

L’expéditeur de telles menaces doit savoir qu’il risque jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.

 



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