samedi 3 septembre 2005 - par

Première hospitalisation de Jacques Chirac depuis son arrivée à l'Elysée

PARIS (AP)

Jacques Chirac hospitalisé pour la première fois depuis son arrivée à l’Elysée voici dix ans. Le chef de l’Etat se trouve depuis vendredi soir à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris pour un « petit accident vasculaire » qui a « entraîné un léger trouble de la vue ». L’Elysée et ses proches ont fait montre de sérénité face à cet épisode qui, assure-t-on, « devrait se résorber au cours des prochains jours ».

Le président âgé de 72 ans restera à l’hôpital pendant une semaine, a précisé à la mi-journée le Premier ministre qui a ajouté s’être entretenu dans la matinée au téléphone avec M. Chirac. En fin d’après-midi, le chef du gouvernement, quittant l’université d’été de l’UMP à La Baule, s’est rendu au Val-de-Grâce à son chevet, tandis que l’entourage du président se voulait rassurant : « C’est vraiment un petit accident vasculaire », assurait-on.

Le trouvant en bonne forme au terme d’une visite de 45 minutes, le chef du gouvernement a précisé que ses médecins « lui ont conseillé de rester à l’hôpital du Val-de-Grâce pendant quelques jours ». Il a même ajouté que Jacques Chirac « a hâte de sortir »...

M. De Villepin avait déclaré un peu plus tôt depuis La Baule qu’il avait évoqué au téléphone avec le président « l’agenda des prochains jours et les grands dossiers en cours ». M. Chirac, qui a également reçu la visite du secrétaire général de l’Elysée Frédéric Salat-Baroux, a demandé « d’étudier le report des activités prévues la semaine prochaine ». Le président devait notamment se rendre mardi à Rheinsberg (Allemagne) pour sa dernière rencontre informelle avec le chancelier Gerhard Schröder.

Ce dernier lui a adressé ses voeux de rétablissement, en son nom et celui de son épouse Doris. « J’espère de tout coeur que tu pourras reprendre pleinement tes activités et que nous nous rencontrerons comme il était prévu le plus vite possible », écrit M. Schröder en tutoyant le président qu’il a appelé « cher Jacques ».

La nouvelle de l’hospitalisation du chef de l’Etat a créé la stupeur parmi les dirigeants de l’UMP et les 2.000 jeunes militants présents à La Baule pour l’université d’été du mouvement, fondé en 2002 après la réélection de Jacques Chirac pour réunir ses partisans et présidé depuis novembre 2004 par son rival Nicolas Sarkozy.

Après s’être entretenu en privé avec M. De Villepin, Nicolas Sarkozy s’est rendu peu avant 14h avec le Premier ministre devant les jeunes UMP pour leur annoncer la nouvelle. « Je voudrais vous demander, cher Dominique, d’être notre interprète à tous ici pour souhaiter au président de la République un prompt rétablissement », a déclaré M. Sarkozy, très applaudi par les militants.

A l’image de l’Elysée, les dirigeants de l’UMP ont multiplié les déclarations rassurantes. Le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale Bernard Accoyer, médecin de profession, a rappelé qu’il y a « beaucoup d’affections vasculaires bénignes qui peuvent justifier des séjours hospitaliers, y compris de plusieurs jours », et « très fréquemment des problèmes oculaires liés à des affections vasculaires ».

Se déclarant « pas inquiète », la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a cru savoir que cette hospitalisation est « beaucoup plus pour faire des examens qu’autre chose ». M. Chirac est au Val-de-Grâce « pour des examens à la suite d’un problème circulatoire dans l’oeil », selon elle.

Alors que Jacques Chirac a été hospitalisé vendredi soir, le gouvernement n’a été informé que samedi dans la matinée. Dominique de Villepin a ainsi appris la nouvelle en milieu de matinée, selon son entourage, et Nicolas Sarkozy quelques minutes avant l’annonce officielle, selon ses proches.

Tout en invoquant « le respect qui est dû d’abord au chef de l’Etat et ensuite à un homme qui est atteint dans sa santé », le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande a réclamé samedi « la transparence la plus totale et le respect le plus absolu ». « Il faut savoir, c’est le rôle des médecins de nous dire, et il faut leur faire confiance », a-t-il déclaré sur France-Info, attendant des « informations indispensables sur l’état de santé réel du président ».

Depuis son élection en 1995, Jacques Chirac n’a jamais connu de problème de santé grave, du moins officiellement. Des rumeurs ont cependant couru régulièrement sur sa santé, notamment après son absence pendant la canicule de l’été 2003. AP




Réagir