Procès d’un sous-orateur politique
Le procès de Georges Frêche a commencé hier à Montpellier, et
les juges vont avoir à distinguer ce qui relève de l’emportement langagier
coutumier de la personne et les effets de son discours dans les esprits de ses
auditeurs. Son avocat joue sur le premier aspect : il a demandé la relaxe
au motif que lorsque Georges Frêche a qualifié les harkis présents face à lui
de « sous-hommes », qui n’ont « aucun honneur », le 11
février dernier, il s’agissait de « propos personnels ». Le procureur
a fondé sa requête, 15 000 euros d’amende, sur l’appréciation suivante :
« George Frêche est-il raciste ? Je ne le crois pas. Mais je lui reproche
d’avoir tenu des propos racistes. » La plainte met en avant les « injures
envers une ou des personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à
une ethnie, une race ou une religion ». La loi du 29 juillet 1881
relative à la liberté de la presse et de l’expression prévoit jusqu’à 22 500
euros d’amende et six mois, voire un an d’emprisonnement s’il y a
« injure aggravée ». Les représentants des harkis, « déçus »,
ont exprimé « colère et amertume ». L’un d’eux commente : « Ce
sont les valeurs de
Georges Frêche ne s’est pas présenté à l’audience. Prudence
de sa part ? Il faut dire que quand il s’explique, il ne résout pas
toujours les problèmes. Ainsi quand il concède : « Le terme de
sous-homme est sorti sur la colère, je voulais dire minus ou minable »,
est-ce plus acceptable ? Le procès s’ouvre dans le contexte d’une récidive
de l’aventure langagière hors norme du responsable socialiste ; ses propos
comptables sur les pourcentages de blancs et de noirs dans l’équipe de France de
football, rapportés par Le Midi libre,
sont bien présents dans les esprits. Il
faut attendre mi-décembre pour que le Parti socialiste s’exprime sur le sujet,
après réunion de