lundi 1er octobre 2007 - par

Rachid Ramda aux assises pour les attentats de 1995

Les assises de Paris ont ouvert aujourd’hui leurs portes pour que soit jugé Rachid Ramda. L’Algérien comparaît pour avoir financé et planifié une série d’attentats meurtriers en 1995 dans l’hexagone. Oeuvrant depuis Londres pour le Groupe islamique armé (GIA), le terroriste nie les charges qui pèsent sur lui. Sept magistrats professionnels sont appelés à se prononcer sur son sort. La patience a porté ses fruits. Il a en effet fallu attendre dix ans pour que Rachid Ramda soit extradé de Grande Bretagne, au terme d’une procédure qui n’a pas manqué de susciter une irritation réciproque entre Londres et Paris.

Le procès devrait durer un mois, et la réclusion à perpétuité est la sentence attendue par le plus grand nombre. Les témoins s’expriment dès aujourd’hui, et Boualem Bensaïd et Smaïn Ali Belkacem, tous deux exécutants des attentats et derrière les barreaux depuis 12 ans, seront entendus par la cour le 10 octobre prochain. Des policiers britanniques, et des dizaines de victimes et leurs familles viendront également faire entendre leur voix. L’Algérien, aujourd’hui âgé de 38 ans, est accusé de « complicité d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste ».

Il s’agit en clair de son implication directe dans les attaques des stations RER Saint-Michel et Musée-d’Orsay et du métro Blanche qui auront, par l’explosion de bouteilles de gaz remplies de clous, coûté la vie à huit personnes et fait 194 blessés. Paris était alors visé par le GIA pour son soutien aux autorités algériennes. Selon le quotidien Libération, qui s’est entretenu avec Rachid Ramda, le financier présumé du GIA regrette que l’accusation veuille lui faire porter le chapeau. « Je n’étais pas et je ne suis pas en mesure de donner des ordres à qui que ce soit car je ne possède aucun pouvoir sur quiconque », affirme-t-il, en trouvant les accusations « aberrantes ».

L’Algérien, qui fait partie de cette génération d’islamistes qui a bénéficié de la tolérance des autorités britanniques dans les années 1990, s’étonne que le France le juge « une seconde fois ». Condamné par le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs dans le cadre terroriste l’an dernier, Rachid Ramda aurait été le bras droit de l’émir du GIA Djamel Zitouni, éditeur du bulletin revendiquant les attentats de Paris. La police britannique a saisi de nombreux documents relatifs aux attentats au domicile de l’Algérien, dont un ultimatum envoyé à Jacques Chirac le 27 août 1995.




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