mardi 12 février 2008 - par

Ségolène Royal prend la tête de la révolte

On se croirait revenu un an en arrière. Au plus fort des élections présidentielles. On ne dirait pas que Nicolas Sarkozy vient d’être élu, mais qu’il traverse un trou d’air pendant sa campagne. Pourtant c’est bien lui le chef de l’Etat et pas sa concurrente Ségolène Royal. Face aux sondages catastrophiques qui s’accumulent, la pimpante ex-candidate socialiste affiche une santé débordante et ne mâche pas ses mots.

Ségolène Royal aurait tort de se priver. Nicolas Sarkozy n’est pas aimé des Français qui se sentent trompés par ce président qui leur promettait la rupture et qui n’a fait que gesticuler jusqu’à présent. Sa baisse significative de popularité augure mal de l’avenir. Quand ça va mal on sait bien que les hommes politiques sans scrupule jouent avec le feu. Pour l’instant Nicolas Sarkozy envoie ses francs-tireurs comme Michèle Alliot-Marie qui n’hésite pas à nous faire peur avec une pseudo menace intérieure. Ou alors, autre technique bien connue, jouer avec sa vie privée pour masquer les réalités. Et ensuite s’en plaindre, comme dans la grotesque affaire du SMS à Cécilia.

Face à cette démission inattendue du chef de l’Etat, Ségolène Royal tire tous azimuts : « Le choc de confiance promis a laissé place à un choc de défiance, qui dégénère aujourd’hui en vent de révolte, explique-t-elle au Monde. L’urgence du pouvoir d’achat n’a pas été traitée, l’avenir n’a pas été préparé, la désinvolture publique a tenu lieu de morale politique.
Pour remplir les caisses qu’il a contribué à vider, Nicolas Sarkozy est devenu Monsieur taxes, accuse la présidente de la région Poitou-Charentes, qui cite la "taxe sur la santé" avec les franchises médicales, la hausse du rendement de la TIPP et de la TVA, la création d’un impôt sur les séjours hôteliers, la taxation de la publicité et "le retour en clair-obscur de la TVA sociale". Le gouvernement demande aux revenus moyens et modestes de rembourser un bouclier fiscal qui a notamment rapporté 350 millions d’euros à 16 000 contribuables privilégiés ». Enfin, conclut-elle, « si rien n’est fait pour construire la confiance, les injustices criantes déboucheront sur une violence ouverte ».

Sur RMC-Info/BFM-TV où elle était invitée aujourd’hui, Ségolène Royal a encore déclaré à propos de Nicolas Sarkozy : « Nous nous faisons une image, à juste titre, du rôle du chef de l’Etat : ce n’est plus être un homme ou une femme comme les autres (...) on attend de la tenue, de la distance, une certaine allure.
Comme il y en a encore pour quatre ans, j’espère pour le pays qu’il va se ressaisir. Nous sommes inquiets de ce qui se passe dans le pays, quand un chef d’Etat fait perdre ainsi un certain prestige à notre pays, c’est aussi des dégâts économiques. Quand un pays est bien représenté, dignement, qu’il pèse sur la place européenne et internationale, ce sont aussi des mouvements économiques qui s’enchaînent. C’est porteur de valeurs, l’attitude personnelle et institutionnelle ».




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