Ségolène Royal prend la tête de la révolte
On se croirait revenu un an en arrière. Au plus fort des élections présidentielles. On ne dirait pas que Nicolas Sarkozy vient d’être élu, mais qu’il traverse un trou d’air pendant sa campagne. Pourtant c’est bien lui le chef de l’Etat et pas sa concurrente Ségolène Royal. Face aux sondages catastrophiques qui s’accumulent, la pimpante ex-candidate socialiste affiche une santé débordante et ne mâche pas ses mots.
Ségolène Royal aurait tort de se priver. Nicolas Sarkozy
n’est pas aimé des Français qui se sentent trompés par ce président qui leur
promettait la rupture et qui n’a fait que gesticuler jusqu’à présent. Sa
baisse significative de popularité augure mal de l’avenir. Quand ça va mal on
sait bien que les hommes politiques sans scrupule jouent avec le feu. Pour
l’instant Nicolas Sarkozy envoie ses francs-tireurs comme Michèle Alliot-Marie
qui n’hésite pas à nous faire peur avec une pseudo menace intérieure. Ou alors, autre technique bien connue, jouer avec sa vie privée pour masquer les réalités. Et ensuite s’en plaindre, comme dans la grotesque affaire du SMS à Cécilia.
Face à cette démission inattendue du chef de l’Etat,
Ségolène Royal tire tous azimuts : « Le choc de confiance promis a laissé place à un choc
de défiance, qui dégénère aujourd’hui en vent de révolte, explique-t-elle au
Monde. L’urgence du pouvoir d’achat n’a pas été traitée, l’avenir n’a pas été
préparé, la désinvolture publique a tenu lieu de morale politique.
Pour remplir
les caisses qu’il a contribué à vider, Nicolas Sarkozy est devenu Monsieur
taxes, accuse la présidente de la région Poitou-Charentes, qui cite la
"taxe sur la santé" avec les franchises médicales, la hausse du
rendement de la TIPP et de la TVA, la création d’un impôt sur les séjours
hôteliers, la taxation de la publicité et "le retour en clair-obscur de la
TVA sociale". Le gouvernement demande aux revenus moyens et modestes de
rembourser un bouclier fiscal qui a notamment rapporté 350 millions d’euros à
16 000 contribuables privilégiés ». Enfin, conclut-elle, « si rien n’est fait pour
construire la confiance, les injustices criantes déboucheront sur une violence
ouverte ».
Sur RMC-Info/BFM-TV où elle était invitée aujourd’hui, Ségolène Royal a
encore déclaré à propos de Nicolas Sarkozy : « Nous nous faisons une
image, à juste titre, du rôle du chef de l’Etat : ce n’est plus être un homme
ou une femme comme les autres (...) on attend de la tenue, de la distance, une
certaine allure.
Comme il y en a encore pour quatre ans, j’espère pour le pays
qu’il va se ressaisir. Nous sommes inquiets de ce qui se passe dans le pays,
quand un chef d’Etat fait perdre ainsi un certain prestige à notre pays, c’est
aussi des dégâts économiques. Quand un pays est bien représenté, dignement,
qu’il pèse sur la place européenne et internationale, ce sont aussi des
mouvements économiques qui s’enchaînent. C’est porteur de valeurs, l’attitude
personnelle et institutionnelle ».