dimanche 1er mars 2009 - par

« Séraphine », bienvenue au ch’ti film !

Séraphine, le film de Martin Provost avec Yolande Moreau dans le rôle-titre a raflé la mise lors de la 34ème cérémonie des Césars. 7 compressions ont été attribuées à ce film sorti en octobre 2008 et qui est encore en exploitation dans les salles. Les récompenses sont allées à l’actrice principale, aux décors, à la musique, à la photo, au scénario original aux costumes. Avec un tel palmarès il est logique qu’il ait été sacré, également meilleur film français. Pourtant le réalisateur n’a reçu aucun César. Un oubli mérité ?

Dany Boon a remis un César à Sean Penn, mais n’en a obtenu aucun pour Bienvenue chez les Ch’tis. Son film le classe pourtant, avec plus de 20 millions d’entrées, comme le plus grand succès du cinéma français. En revanche Séraphine, histoire véridique de la peintre Séraphine Louis qui est morte de folie en 1942 n’a attiré que 500.000 personnes dans les salles. Un succès relatif, à côté du blockbuster made in ch’tiland.

Mais un succès entièrement du au bouche à oreille et donc, finalement, populaire. Et un succès qui va toujours au Nord, puisque la peintre Séraphine était de Senlis.
Mais comme cette année les Césars n’ont guère été polémiques, n’eut été la semaine dernière la grogne de Dany Boon vexé de n’être nominé qu’une seule fois. Il faut bien inventer une raison d’être mécontent. Elle commence à pointer le bout de son nez, cette grogne, sur certains forums, comme sur celui du monde.fr.

Extraits : « Séraphine est certainement un très bon film. Certainement. Mais j’ai un mal fou à croire que c’est un chef d’oeuvre ! Il n’a été porté ni par la critique, ni par le public. On a juste l’impression que "la profession" a décidé de se donner des airs en choisissant un film un tout petit peu original. Remarquez, j’adore Yolande Moreau depuis les Deschiens. Mais, "meilleure actrice" ??? Yolande est un personnage qui sera toujours plus "elle-même" que quelqu’un d’autre. Bizarres, ces Césars... »

Certes d’autres estiment que « sa performance d’actrice est extraordinaire dans ce film parfois lent, mais superbe à tous points de vue ! » ou que « Yolande Moreau césarisée, ça a plus de gueule que Kate Winslet ;-) ».

Pourtant, il faut bien admettre que cette moisson de Césars est révélatrice. Car si elle récompense le talent de nombreux corps de métiers que le spectateur ne remarque généralement pas ou peu (décors, photo, musique, costumes), elle va principalement au scénario original et à l’actrice principale. C’est effectivement Yolande Moreau qui porte le film. Et c’est elle, plus que la caméra de Martin Provost que l’on suit.

Malgré un scénario bien écrit, mais bien pensant et n’évitant pas les longueurs, le film n’est pas vraiment réalisé. Il n’y a pas de direction d’acteurs. Martin Provost aurait raté son film s’il n’avait procédé à un casting rigoureux et récompensé par le jury des Césars.

De fait, Martin Provost n’a pas obtenu le César du meilleur réalisateur. Il est allé à Jean-François Richet pour Mesrine.
 





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