lundi 5 septembre 2005 - par

Suspension de la tenue du congrès de la Ligue tunisienne des droits de l'homme

TUNIS (AP)

Le tribunal de première instance de Tunis a décidé lundi de suspendre la tenue du congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), suite à une plainte déposée par des membres de cette organisation proches du parti au pouvoir et contestant la légalité de ces assises, a-t-on appris de sources concordantes.

Ce jugement rendu « en procédure d’urgence » et « avec exécution immédiate », exige aussi « l’arrêt de toutes activités préliminaires ou préparatoire audit congrès, que ce soit à cette date ou à toute autre date ultérieure, et ce jusqu’au réglement, quant au fond, du litige objet de l’affaire en cours auprès du tribunal de première instance », précise-t-on de mêmes sources.

Pour les dirigeants de la Ligue, cette action engagée contre le comité directeur est un « coup de force judiciaire » visant à « mettre à genoux » la LTDH.

L’affaire doit être examinée au fond le 1er octobre par le même tribunal.

Les plaignants avaient introduit leur recours jeudi dernier, arguant d’ « abus et violations des statuts et du règlement intérieur » de la LTDH par l’actuel comité directeur. Ils accusent ce dernier de « manoeuvres arbitraires et illégales visant à exclure les membre de la Ligue qui ne sont pas dans leur camp et qui ne partagent pas leurs points de vue ».

Pour les dirigeants de la Ligue, il s’agit là d’« assertions tendancieuses qui ne résistent pas à un examen objectif de la réalité ». Ce jugement « ne nous surprend pas », a déclaré sa vice-présidente, Souhair Belhassen, « car il va dans la ligne des pressions et des harcèlements exercés ces derniers temps sur le comité directeur ». Elle s’est dite en revanche, « surprise par la célérité de l’exécution d’une plainte », dénonçant ce qu’elle appelle « l’instrumentalisation, voire la domestication de la justice ».

Ridha Mellouli, l’un des plaignants, estime pour sa part que cette décision du tribunal « nous rendu justice, les juges ayant été convaincus du bien-fondé juridique de nos arguments ».

C’est la deuxième saga judiciaire dans laquelle est engagée la LTDH, la plus ancienne organisation en charge des droits de l’Homme dans le monde arabe et en Afrique, après celle qui avait suivi son 5ème congrès, en décembre 2000.

A l’époque, ces assises avaient débouché sur l’émergence d’un comité directeur composé exclusivement d’éléments représentant les courants de la gauche radicale, d’où avaient été écartés les représentants du parti au pouvoir pour la première fois depuis la création de la Ligue en 1975. AP




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