911 jours après les attentats de New York, c’est à Madrid
que les bombes ont explosé, visant des trains de banlieue, le 11 mars 2004. Les dix bombes qui ont explosé ont fait 192
morts et plus de 1900 blessés. La
Justice espagnole a étudié pendant deux ans les dossiers de
116 suspects, a prononcé 29 inculpations : sont visés quinze Marocains
résidant en Espagne, deux Syriens, un Libanais, un Egyptien, un Algérien, et
neuf Espagnols qui auraient fourni les explosifs. José Emilio Suarez
Trashorras, fournisseur des explosifs, a été inculpé à ce titre pour 192
assassinats.
Les Espagnols attendent avec impatience le procès ;
deux tiers d’entre eux déclaraient au printemps dernier ne pas savoir ce qui s’est
vraiment passé le 11 mars 2004.
La Justice
s’apprêterait à requérir des peines de milliers d’années de prison, 40 000
pour chacun des sept inculpés majeurs, selon le Parquet de l’Audience
nationale, en charge des affaires de terrorisme (cependant la durée effective d’une
peine de réclusion criminelle est limitée en Espagne à quarante années). L’acte
d’inculpation compte 1471 pages, le procès devrait durer environ six mois. Selon
le juge d’instruction en charge du dossier, Juan del Olmo, les attentats ont
été commis par une cellule islamiste locale « inspirée d’al-Qaida », du Groupe islamique combattant marocain
(GICM), « principal représentant du
mouvement salafiste djihadiste » en Espagne.
La Justice
italienne a déjà condamné à dix ans de prison un Egyptien, Rabeï Osman Sayed
Ahmed, surnommé « Mohamed l’Egyptien », pour « conspiration
subversive et terrorisme international » : il a reconnu avoir
participé à la préparation des attentats de Madrid.