Vers la fin du squat place des Vosges

Le Tribunal de Paris a décidé lundi de l’expulsion des jeunes militants du collectif Jeudi Noir qui occupent depuis fin octobre un hôtel particulier du XVIIe siècle place des Vosges à Paris. Selon les militants pour le droit au logement, l’hôtel particulier était vide depuis plus de 40 ans.

 

Sa propriétaire de 87 ans, Béatrice Cottin, vit aujourd’hui en maison de retraite. Même si elle n’a quasiment jamais vécu dans l’immeuble occupé, elle considère cette demeure, qui vit naître la marquise de Sévigné, comme sa "résidence principale". C’est sa tutrice qui avait demandé au tribunal d’instance du Ve arrondissement l’expulsion des squatteurs, ainsi que près de 140.000 euros d’indemnités.

 

Les juges ont finalement ordonné aux squatteurs de Jeudi Noir de payer 3.500 euros par mois d’indemnités, soit environ 10.000 euros au total pour la période durant laquelle ils ont occupé l’immeuble. Si les jeunes gens n’ont pas quitté les lieux sous huit jours, la sanction passera à 25.000 euros par mois, précise le jugement.
 
Si l’avocat de la propriétaire invoque le respect du droit à la propriété, celui du collectif, Me Pascal Winter, invoque le droit au logement opposable. Celui-ci donne aux sans-logis le droit de contester en justice l’impossibilité d’accéder à un foyer.
 
A Paris, on dénombre près de 136.000 logements vides, selon le recensement de 1999. Dans le même temps, la Fondation Abbé Pierre recense en France 100.000 personnes vivant dans la rue, 493.000 "privées de domicile personnel" et vivant en foyers, habi tats de fortunes, chez des tiers ou à l’hôtel, ainsi que plus de deux millions de personnes habitant dans des logements précaires, insalubres ou surpeuplés.