vendredi 28 juin 2019 - par VOMCANDIDE

Pourquoi je suis Gilet Jaune !?!

Pourquoi je suis Gilet Jaune !?!

Première partie

Les Gilets jaunes : un mouvement unique et inattendu ou une révolution ? !

Je ressens au plus profond de mon cœur que les Gilets Jaunes écrivent des pages exaltantes et importantes de l’histoire de notre pays ; histoire qui a été tellement malmenée, falsifiée par les vainqueurs mais qui, si on cherche bien et avec sincérité, devient accessible, tout au moins, pour une certaine partie grâce à des vrais journalistes d’investigation, aux documents enfin déclassés. Aujourd’hui, grâce aux réseau sociaux, au citoyen lambda témoin d’évènements qui filme tout ce qui peut éclairer l’actualité et montrer la vérité dissimulée par les mass-merdias aux mains de quelques milliardaires à la botte de l’Etat comme courroie de transmission indispensable à leur propagande politique et à leurs intérêts financiers.

Les Gilets Jaunes sont arrivés dans la scène politique et sociale de nulle part ; comme une génération spontanée. Personne ne les attendait et en tout premier lieu Macron qui les a pris comme on dit en pleine gueule ! Ils sont apparus dans un France accablée, à genoux, désespérée par des décennies d’austérité et des reculs sociaux constants avec des syndicats de tout poil impuissants devant les différents gouvernements de gauche comme de droite.

Ils ont pris profondément conscience de la faillite à la fois des « corps intermédiaires » - syndicats de travailleurs et patronaux, partis politiques…- qui devaient logiquement les représenter et les protéger, mais également du dysfonctionnement de la démocratie représentative, des institutions nationales de droites comme de gauche complétement incompétentes et hors-sol qui ne songent qu’à se mettre en avant sur la scène en se multipliant les privilèges de l’argent, du pouvoir et des honneurs.

Les Gilets Jaunes expriment une colère avec un double aspect : économique et moral. La majorité sont des personnes qui travaillent et ont du mal à « joindre les deux bouts ». Ce n’est pas juste et ils demandent justice pour tous et surtout pour les plus démunis et les oubliés !

Ils savent que leur colère est légitime et qu’elle repose sur les besoins impérieux, les attentes quotidiennes de millions de citoyens qui profondément veulent en finir avec un système républicain aristocratique des élites qui multiplie les injustices dans une arrogance proclamée au plus haut-niveau par le chef de l’Etat lui-même.

Alors, ils sont arrivés subitement mais également avec une particularité qui effraie la classe politique en général et surtout Macron avec son pouvoir dictatorial et on ne peut vertical.

— Ce mouvement oppose à la verticalité macronienne l’horizontalité démocratique.

— Ce mouvement révolutionnaire agit, il bloque les routes, occupe les ronds-points, les péages laissant passer les voyageurs gratuitement. Quel sacrilège pour Vinci !

— Ce mouvement, dans les ronds-points en particulier, délibère, propose des solutions et des actions pour plus de justice sociale, plus de solidarité, plus de démocratie.

— Ce mouvement crée un esprit d’unité, de fraternité, de solidarité, la mise en commun de leur précarité, de leur souffrance sociale, de leur besoin d’exister et de ne plus être les éternels oubliés.

— Ce mouvement leur donne une assurance nouvelle ; celle du fameux Tiers-Etat les héritiers des Sans-culottes, des citoyens-combattants de février 1848, des communards de 1871 si durement réprimés dans le sang par Adolphe Tiers. Ils prennent conscience qu’ils veulent être des citoyens prenant part à la gestion du pays. Ils ne veulent plus être des électeurs signant un chèque en blanc à des politicards qui ne tiendront pas leurs promesses et continueront à piller la maison : le foyer France. Ils sont le peuple et ils veulent une la vraie démocratie : le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Tout simplement et comme cela devrait être !

— Ce mouvement veut mettre un terme à cette république aristocratique ; république des élites, des riches qui les écrase, les étouffe inexorablement. Il cristallise sur ce président des ultras-riches, arrogant, méprisant, manipulateur toutes leurs revendications, leurs souffrances, leurs exaspérations. Au fil des jours et des actes qui se déroulent inexorablement, samedi après samedi, ce mécontentement devient pour la majorité de la haine. Quel sacrilège pour Jupiter qui aime tellement qu’on l’adore ! Ils veulent une sixième république ou une première vraie démocratie où le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple ne sera pas de la NOVLANGUE mais une réalité !

Incroyablement, cette nouvelle construction démocratique se met en place : aux péages, sur les ronds-points, aux bords des routes, aux abords des zones industrielles et commerciales. Les Gilets Jaunes s’approprie l’espace public, installent des lieux sociaux comme des. « Cabane jaune », « QG jaune », « Maison du peuple jaune ». Ils organisent leurs parlements et débats locaux d’où ils lancent leurs actions et mettent noir sur blanc leurs cahiers de doléances qui rappellent ceux de 1789 et qu’ils transmettent aux mairies. Ils développent un nouveau lien social qui brise l’isolement, le mépris et créent une véritable solidarité voire fraternité prêt à en découdre avec le pouvoir de l’argent et son État dont ce président des riches en est la caricature la plus détestable et détestée.

— Ce mouvement n’appartient à personne ; En tout premier lieu, se caractérise par le refus d’élire ou de choisir des « dirigeants ». L’histoire a démontré que souvent ils sont prêts à trahir à la première occasion ou aux suivantes chaque fois la tentation devenant trop grandes avec les avantages qui pourraient en résulter.

— Ce mouvement a inventé une action totalement inédite à laquelle ni les sans-culottes, ni les communards y pensèrent ou mirent en application. Ils ne veulent pas de chefs, de représentants, de porte-paroles qui finiront par les rendre inactifs, passifs, attentistes. Ils veulent agir, devenir citoyen à part entière. Ce principe si précieux de la démocratie représentative des élites qui nous gouvernent depuis plus de 200 ans, ils n’en veulent plus. Ce serait remettre le doigt, puis le coude, puis le corps entier dans cet engrenage de la démocratie représentative. Ce processus qui finirait par reproduire parmi eux le même système pyramidal, vertical qui existe et avec représentants qui baissent les bras, finissent par se faire acheter et s’en mettent plein les poches car le pouvoir, les honneurs finissent toujours corrompre.

— Ce mouvement perturbe les partis politiques classiques de droite comme de gauche et également les syndicats. Mais tout particulièrement Macron qui découvre un gros pavé dans l’engrenage de sa machine infernale conçue pour casser le peuple jusqu’à la lie, selon les directives de Bruxelles et les injonctions de la Mondialisation.

— Ce mouvement est insaisissable, incorruptible car on ne sait pas qui corrompre ou du moins qui adoucir pour mieux mettre dans sa poche et l’affaiblir jusqu’à son extinction.

— Ce mouvement affole les élites au pouvoir car pour eux les moins que riens, les gaulois réfractaires, les gueux doivent rester en bas et eux planer en haut complètement déconnectés des réalités. Dans ce mouvement l’inconcevable prend forme. Salariés, employés, chômeurs, SDF, hommes, femmes, jeunes ; Français issus également de la classe moyenne et périphérique, rurales et des petites villes prennent part à la lutte et veulent affirmer leur légitimité souveraine pour un nouveau contrat social et une véritable démocratie.

— Ce mouvement s’est doté d’un drapeau, un symbole : le gilet jaune. Objet rendu obligatoire par l’état à bord des véhicules depuis 2008. Il signale une situation de détresse : une panne ou un accident. Génialement les Gilets Jaunes se sont saisis de ce symbole pour signifier une urgence sociale, démocratique, humaniste, fraternelle ; écologiste, résumée simplement efficacement par ce simple slogan : « Fin du monde, fin de mois, même combat  ». Le gilet jaune avec sa couleur chaude, lumineuse, éblouissante rend les « invisibles », « visibles » ; les « oubliés », « inoubliables ».

— Ce mouvement ne draine pas que les hommes. Les femmes dans les ronds-points, dans les actes successifs en font partie. Elles participent dans les nombreux espaces de discussions, de communauté, de fraternité et surtout de décision organisés dans les ronds-points ou autres lieux improvisés. Egalement à la télévision. Elles sont les premières concernées car les plus fragilisées et victimes de la précarité, du chômage, du temps partiel qui fait loi. Par le fait aussi de se retrouver seule avec des enfants et des pensions qui ne sont pas toujours honorées par leurs anciens conjoints. De ce mouvement, elles en sont une force essentielle et la grande inspiration.

— Ce mouvement ne draine pas que des hommes et des femmes mais également des jeunes inquiets pour leur avenir incertain menacé par le spectre du chômage, des emplois sous-payés après de nombreuses années d’étude ou non. Ils contestent dans les lycées et dans la rue. La jeunesse a toujours fait peur aux gouvernements quels qu’ils soient. On se souvient de mai 68. Les dirigeants savent qu’il ne faut pas toucher aux enfants ; leurs parents toutes sensibilités politiques confondues n’aiment pas ça !

— Ce mouvement ne veut plus que les solutions sociales, humanistes, viennent d’en haut : des politiques, de Bruxelles, de la finance, de la Mondialisation. Ils ont compris que le but de ces « complexes » : étatiques, agro-alimentaire, pharmaceutiques, militaro-industriel avec toutes leurs organisations et leurs homme de paille à leur solde sont là pour les exploiter, les robotisé ; faire d’eux des travailleurs-esclaves et des consommateurs à outrance…

— Ce mouvement, ce nouveau pouvoir populaire, à partir du soutien entre 75¨et 80 % de la population française, a pris conscience de son pouvoir légitime et impose son calendrier au gouvernement à partir des actes qui se succèdent chaque samedi dans de nombreuses villes dans l’hexagone et autres manifestations.

— Ce mouvement ne se contente de protester contre l’augmentation des taxes du carburant et de leur baisse. Cette goutte d’eau ou de Gas-oil qui aurait fait déborder le vase ! Prenant conscience de sa force, le peuple, le « moins que rien » réclame ni plus ni moins le pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple. Rien que ça ! Et ça affole Macron. Reprendre le pouvoir sur les riches et ultra-riches, les puissances de l’argent. Sur « l’Etat profond » qui tire les manettes de l’Etat apparent avec tous ceux qui se gavent du système. Ce mouvement aspire à la justice et à la liberté. Et tout cela doit partie de la base et dans une totale horizontalité !

— Ce mouvement, le jeudi 29 novembre 2018, a envoyé aux médias et aux députés un communiqué comprenant 42 revendications qui désormais dépassent uniquement l’augmentation du prix du carburant.

Consciemment ou non, ils ont pris modèle des « Cahiers de doléances », des Sans-culottes en 1788, de l’insurrection des ouvriers en 1848, de la Commune en 1871. Malheureusement, les nobles aspirations sociales et humaines de ces révolutions du passé furent inachevées ; pire, elles finirent par être récupérées et utilisées à leur profit par le machiavélisme des possédants jusqu’à ce jour.

Vaincre ou périr !

La situation des Gilets Jaunes se résume à rester dans l’histoire comme un simple mouvement de protestation, une révolte ou une révolution durable transformatrice de notre société. J’ose de tout mon cœur espérer en la seconde !!!



13 réactions


  • Laconique Laconique 28 juin 2019 13:05

    Man, I’ve read that one year ago, and Macron is stronger than ever !


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 29 juin 2019 10:39

      @Laconique

      Bonjour, laconiquement, vous pourriez peut-être écrire en Français ce genre de phrase en dehors de la réalité. Sinon des élections truquées et un score tout aussi truqué !


  • foufouille foufouille 28 juin 2019 14:23

    article assez exagéré. les premiers reportages montraient plus des classe moyennes descendre d’un cran leur niveau de vie comme ne pas pouvoir payer de poney à ses enfants.


  • Fergus Fergus 28 juin 2019 19:28

    Bonsoir, Vomcandide

    « Pourquoi je suis Gilet jaune ? »

    Oui, pourquoi ? Ce mouvement  intéressant au départ  a démontré son incapacité à faire bouger significativement la ligne politique néolibérale du pouvoir en place, lui même dans la continuité de ses prédécesseurs.

    La faute : 1) à une absence de mutualisation des énergies dans le cadre d’une structure ; 2) à une absence de plateforme de revendications sur les éléments consensuels ; 3) à une absence de porte-paroles crédibles, démocratiquement élus dans le cadre d’un processus transparent via le web.

    Dommage !!!


    • sirocco sirocco 28 juin 2019 20:29

      @Fergus

      Non. La faute aux responsables syndicaux nationaux corrompus (tous syndicats français confondus), achetés par le gouvernement et le patronat pour empêcher les travailleurs de se joindre aux Gilets jaunes dès le début du mouvement.


    • Fergus Fergus 29 juin 2019 09:15

      Bonjour, sirocco

      Je pense que vous faites erreur : si les Gilets jaunes s’étaient structurés, ils n’auraient pas eu besoin des syndicats pour aboutir. Au lieu de cela, ils ont tiré dans tous les sens et laissé mettre en avant des porte-paroles autoproclamés, porteurs de graves dérives complotistes ou factieuses !


    • JulietFox 29 juin 2019 09:38

      @sirocco
      Mais bien sûr !
      Qu’entendait ’on : « On veut pas de syndicats »...« On veut pas des partis politiques »---(Sauf le FN)
      Il y eut plein de petits Gaido autoproclamé
      De plus personne ne veut plus des grèves « presse bouton » partant des centrales.
      Avez vous oublié que même Berger (gardien des moutons) ,n’ a pas été reçu par le Roy, malgré ses gémissements ?


  • Clouz0 Clouz0 28 juin 2019 23:23

    Bref, nous voici donc avec une révolution sans révolutionnaires. smiley


  • zygzornifle zygzornifle 29 juin 2019 09:59

    Le jaune devant sur les rond points le brun derrière après le passage de Macron .....


  • claire1549 claire1549 29 juin 2019 13:02

    « La majorité sont des personnes qui travaillent et ont du mal à « joindre les deux bouts »  »

    Est-ce que ce sont les mêmes qui se rassemblent aujourd’hui avec des intermittents du spectacle,malgré la canicule,Porte de Clichy à Paris ?
    On ne sait plus ce qu’ils revendiquent et qui ils représentent quand on entend les commentateurs dire qu’ils vont rejoindre la manif de la gay pride,je ne suis pas sûre qu’il y ait parmi eux beaucoup de gilets jaunes qui déclaraient au début du mouvement qu’ils voulaient vivre dignement de leur travail !


  • microf 29 juin 2019 13:24

    Toute personne normalement constituée ne peut qu´être Gilets jaune, car ce phénomène Gilets jaunes dépasse aujourd´hui la France.

    Écoutez.

    https://youtu.be/O7E8oJ_BUJ0


  • Lambert 30 juin 2019 14:10

    Merci les Gilets Jaunes. Vous m’avez pas mal embêté dans les ronds-points, mais vous avez raison de vous dresser contre des mesures iniques. Je suis fier de vous. Les commentateurs vous reprochent de n’être arrivés à rien. Pas étonnant ! Ils sont tellement avilis qu’ils ne savent plus ce qu’est lutter pour sa dignité et réclamer le plus élémentaire respect de la part de ceux qui sont censés les représenter, au lieu de quoi ces derniers leur crèvent les yeux et leur arrachent les mains ! Fidèles à leur histoire trouble, les dirigeants français !


  • eddofr eddofr 3 juillet 2019 14:53

    Je crains que les gilets jaunes ne soient qu’une Jacquerie, une révolte campagnarde sans avenir.

    Peut-être auront-ils contribué à éveiller quelques consciences, mais même ça j’en doute.


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