mercredi 28 décembre 2011 - par Scribe

Débat démocratique, programme politique et carrières des élus

 Ne serait-ce pas le premier rôle d’un parti d’organiser le débat permanent en son sein, y compris en dehors des périodes électorales et même en auditionnant des personnes extérieures afin d’établir sa ligne politique, son programme ou projet sans se préoccuper du choix du candidat qui aura à l’appliquer ? Les partis n’ont-ils pas l’obligation morale de proposer des projets politiques adaptés aux problèmes du moment et de l'avenir ? Est-ce démocratique pour établir un projet politique de s’en remettre à tel ou tel candidat, même très brillant, mais aussi très ambitieux ? De la même façon, n’est-ce pas le rôle du parlement d’établir au moyen de débats et de votes la ligne politique du futur gouvernement, et ce avant l’élection d’un nouveau président de la République ?

 Ne devrait-on pas, que ce soit au sein des partis, ou au parlement voter, une par une, les différentes propositions élémentaires d’où qu’elles viennent qui vont permettre d’établir la ligne politique ?

 Ne faudrait-il pas que les candidats fassent campagne sur la conduite qui sera la leur, sur les principes moraux qui guideront leur action devant les situations imprévues qui se présenteront inévitablement et s’engagent à respecter et appliquer la ligne politique choisie pour le mandat auquel ils postulent ?

 Dans une démocratie indirecte digne de ce nom, est-il acceptable qu’un député ou un sénateur s’exprime et vote au parlement exactement comme les centaines d’autres qui sont du même parti que lui, sans exercer à aucun moment son mandat de représentant des citoyens du territoire qui l’a élu ? Ne devrait-il pas au contraire s’engager à rester indépendant dans ses prises de position, indépendant du gouvernement, des groupes de pression et des partis, y compris de celui dont il est adhérent ? Ne devrait-il pas jurer qu’aucun de ses votes ne sera contraire aux intérêts des citoyens de sa circonscription ?

 Ne faudrait-il pas interdire l’investiture et rendre illégal tout financement d’une campagne électorale d’élu du peuple par toutes personnes morales ? C’est déjà le cas pour les entreprises, il ne reste qu’à l’étendre aux mouvements politiques. Cela n’interdirait pas au candidat d’avoir des opinions, ni de mentionner son appartenance à un parti pendant la campagne, par contre il n’aurait pas l’exclusivité et ne serait pas le candidat du parti, il serait donc libre. Le financement des campagnes électorales serait, de ce fait, limité et moins inégalitaire et coûterait donc moins cher au citoyen. Peut-être faudrait-il aussi supprimer les groupes parlementaires afin de “déglacer” le fonctionnement du parlement et instituer un placement dans l'hémicycle en fonction de la géographie du territoire ou, tout simplement, par ordre alphabétique et non plus par sectarisme politique (gauche, droite, vert, rose bleu...).

 Ne pensez-vous pas aussi que l'intérêt général doit primer sur l'intérêt particulier et en l'occurence sur le soucis qu'ont les candidats politiques d'assurer leur carrière ? Ce qui militerait pour des mandats uniques, assez long mais non renouvelables. Mais surtout il faudrait remettre dans l’ordre les élections : législatives d’abord, présidentielles après que le nouveau parlement ait défini la nouvelle ligne politique que devra faire appliquer le futur président.

 Pour conclure, il me semble malsain d'associer idées (ou ligne politique) et candidat à la mise en application de ces idées. A ce sujet notons que chaque fois qu’il faut choisir parmi des idées, le juste scrutin est la proportionnelle, par contre pour choisir une personne représentant un ensemble de citoyens le scrutin uninominal est irremplaçable. Encore faut-il assurer à cet élu(e) une indépendance suffisante et l’obligation de représentation de “sa circonscription”.

 Peut-être alors les votants auront-ils moins le sentiments d'être "cocufiés" par leur élu(e) ? Peut-être verrons-nous les taux d’abstention diminuer et une certaine fierté démocratique exprimée par les citoyens ?

Scribe



7 réactions


  • Ptetmai 28 décembre 2011 15:48

    Mais surtout il faudrait remettre dans l’ordre les élections :législatives d’abord, présidentielles après que le nouveau parlement ait défini la nouvelle ligne politique que devra faire appliquer le futur président.


    Vu notre régime bâtard que De Gaulle a fait fabriquer à sa main, votre proposition ne tient pas

    Un mandat de député non cumulard unique et non renouvelable et l’impossibilité d’aller au Sénat si on a été au Palais Bourbon et réciproquement serait déjà un gros progrès . 

    • Catart Catart 28 décembre 2011 20:57

      Bonjour

      la proposition est excellente et pour l’appliquer il faut TOUS les mettre à la porte par la démocratie et sans violence.
      Redonner les fondations au Pays et construire du solide sur un plan simple de proximité. il faut mettre un axe central qui doit être le Maire ou la Mairie. supprimer toute l’administration mille feuille, celle volontairement compliquée pour pouvoir y installer les copains, diminuer le nombre de députés et supprimer le palais royal scandaleux des Sénateurs. Nous travaillons sur notre site à l’èlaboration d’un programme pour 2012, celui que les français aimeraient. la suite y est dessus... Certes cela surprend mais il faut savoir ce que l’on veut...2 mesurettes de plus pour tuer encore plus de monde ou un véritable changement, il y a du travail et il faut s’y mettre avec nous.

      Indignés nous le sommes Tous Proposer c’est un devoir de le faire.

      http//www.indigne-je-propose.fr/

       



  • 36600 COMMUNES A SUPPRIMER

    100 CONSEILS GENERAUX A SUPPRIMER

    500000 CONSEILLERS A VIRER

    36600 MAIRES ET 84400 MAIRES ADJOINTS..A VIRER

    ET 3000 communautés de communes a mettre en place.........

    le deputs sera aussi député CEE..100 SUFFISENT

    SUPPRESSION DU SENAT


  • Dolores 28 décembre 2011 18:23

    En fait votre article pose le problème de la représentation des électeurs par les élus.

    Le peuple accepte bêtement de voter pour gens qui ne représentent que leur propres idées de l’état, de leur parti, des lobbys, de leur petits camarades, de leur caste... mais jamais les siennes.
    Résultat : on fait comme si le peuple n’existait pas et n’avait pas d’aspirations autres que celles qu’ils proposent et qui ne vont pas forcément dans le sens de l’intérêt général..
    Le peuple compte tellement peu à leurs yeux qu’ils jugent que son vote ne compte pas quand il ne va pas dans le sens qu’ils souhaitent : ils se sont assis sur 55% des voix du peuple pour voter le traité de Lisbonne. Voyez aujourd’hui le résultat !

    Lorsqu’ils sont amenés à voter dans les Assemblées, ils obéissent à la « discipline du parti », abolissant toute conscience individuelle. L’exemple des « godillots » de Sarko, le doigt sur la couture du pantalon, en est un parfait exemple et donne une image de leur souci du peuple. De même que les« éléments de langage » donnés par le même Sarko et répétés à satiété en font des marionnettes débiles.

    Il faudrait faire des cahiers de doléances et trouver le moyen de les contraindre à y puiser leur programmes. Ce qu’ils ne feront jamais pour ne pas aller à l’encontre de leurs intérêts.

    Si vous n’êtes ni de droite, ni de gauche , ni du centre, vous n’êtes donc pas à même d’avoir des idées sur la société que vous pourriez souhaiter.


    • gogoRat gogoRat 18 février 2012 14:38

      Oui ! : « Il faudrait faire des cahiers de doléances et trouver le moyen de les contraindre à y puiser leur programmes »

      @ Dolores , Scribe :

      autres arguments, en vrac 

      ( proposés quand même ici maintenant pour illustrer l’avantage de pouvoir voter et contribuer « dans la durée » ... smiley  :
      • Dans la constitution française (du 4 octobre 1958 ) :
        ARTICLE 5. 
        Le Président de la République veille au respect de la Constitution. 
        Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État.
        Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités

        ---------
      • fondements rationnels et intuitifs de l’adoption des systèmes de scrutin :
        théorème du jury de Condorcet ( cf http://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2011/04/28/democratie-loeil-mathematiciens  )
        « ... dans la mesure où le citoyen moyen à moins d’une chance sur deux de se tromper, la somme de tous les votes des citoyens a très peu de chance d’être erronée. ... »

        ---
         de la nécessité d’indépendance entre votants  :
        * « ... de récents travaux tendent à souligner l’importance au moins aussi grande de la diversité cognitive : c’est la variété de points de vue, même limités, sur une question donnée qui fait la qualité de la décision globale. ... »
         : cf http://www.raison-publique.fr/article311.html

        * cf JJ Rousseau ; « Du contrat social » ( quand l’intuition rejoint la théorie !) :
        « ... Si, quand le peuple suffisamment informé délibère, les citoyens n’avaient aucune communication entre eux, du grand nombre de petites différences résulterait toujours la volonté générale ...
        Mais quand il se fait des brigues, des associations partielles aux dépens de la grande .... Les différences deviennent moins nombreuses et donnent un résultat moins général. Enfin quand une de ces associations est si grande qu’elle l’emporte sur toutes les autres, vous n’avez plus pour résultat une somme de petites différences, mais une différence unique ; alors il n’y a plus de volonté générale, et l’avis qui l’emporte n’est qu’un avis particulier. » 
         

        -----

      • limites du scrutin :
        « ... Pire, il est mathématiquement impossible de concevoir un système électoral permettant de choisir le candidat le plus populaire à coup sûr. ... »

        ---------

      • Remarque au sujet de l’idée de tiage au sort : 
         si l’idée est séduisante, les ouvrages envisageant sa mise en application témoignent d’une technicité à maîtriser et à adopter consensuellement, et démocratiquement ...
         cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Stochocratie#Voir_aussi&nbsp ;
        -----------------

      suggestions :

      • votes « par assentiment » , « par valeur » / votes pondérés ...
      •   http://gonic.lyon.free.fr/vote_a_eau.html&nbsp ;&nbsp ; =>
          principes de base d’un « vote à eau » 

          ♦ technique de l’arrosoir

          ♦ cahiers de doléances permanents et temps réel


           ∑ • += vote pondéré de propositions spontanées constructives 
          • += vote dans la durée, ciblé au mieux par chaque électeur, sur ses propres sujets de prédilection
          • += vote de chacun à tout moment, au moment où sa décision est mûre, ou quand on estime le moment propice ...♦  mesurer officiellement la distinction entre « vote pour » et « vote contre »,
            cette mesure étant assortie d’une contrainte proportionnelle pour les élus 

         


  • Scribe Scribe 28 décembre 2011 18:54

    D’accord sur votre réaction sauf sur la dernière phrase. Il n’est pas besoin d’être sectaire, de gauche de droite ou d’ailleurs pour avoir des idées sur la société, au contraire être libre de toute entrave partisane permet d’analyser les situations et les événements sereinement et d’en débattre sans a priori avec qui que ce soit. Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais il y a des gens et des analyses intéressantes dans toutes les tendances politiques, partiellement au moins et ni la vérité, ni le salut ne sont intégralement à gauche (on aurait été sauvés en 1981), pas plus à droite (on le saurait depuis longtemps), même pas au centre (Giscard serait resté en 81) il ne nous reste qu’une option c’est de rassembler les meilleures idées communes à tous sur chaque thème.


  • ddacoudre ddacoudre 28 décembre 2011 23:19

    bonjour scribe

    je vais être dur un citoyen qui n’a pas en démocratie de pensé politique est bon pour la dictature.
    notre démocratie n’est pas parfaite mais donne la parole aux citoyens, et la parole aux citoyen c’est les écouter dans des lieux où ils peuvent exprimer ce qu’ils pensent, ce sont les partis politiques.
    le droit d’association permet à tout un chacun de se regrouper pour échanger discuter proposer, mais il semble évident que la loi du nombre impose de regrouper les points de vues pour former une pensé politique et ensuite de choisir celui qui sera mandaté pour se présenter aux différentes élections pour les mettre en application, mais comme il n’est pas seul au monde les autres en feront tout au tant d’où la confrontation des idées et le débat nécessaire et la constitution des structures d’oppositions qui viennent dans un antagonismes des idées et des intérêts s’entrechoquer se paralyser parfois.
     la démocratie c’est cela le contraire est la dictature.
    ddacoudre.over-blog.com .
    cordialement


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