vendredi 16 décembre 2005 - par ÇaDérange

Émissions de CO2 : Bush dépassé par les entreprises

Vous avez vu que lors de la Conférence de Montréal, les États-Unis "officiels" ont encore pris une position rétrograde et se sont retrouvés particulièrement isolés. Heureusement ,comme je vous l’ai signalé, l’ex-Président Clinton a "sauvé l’honneur" des États-Unis en exprimant à contre-courant son opinion : la maîtrise des émissions est compatible avec le développement économique.

Les entreprises américaines ont évolué considérablement, et sont maintenant en pointe pour promouvoir la diminution des émissions. Elles y ont un intérêt économique, car le prix de l’énergie ayant considérablement grimpé, il devient d’autant plus rentable de l’économiser. Le commerce des droits à polluer qui se développe pousse aussi à faire des efforts dans ce domaine, puisque "ça paye". Enfin, il y a un marché à inventer pour des produits et équipements plus économes en énergie, et General Electric, première capitalisation boursière mondiale, s’est lancée agressivement dans le développement de nouveaux produits. Simplement ces entreprises souhaiteraient que des règles précises soient définies par les pouvoirs publics pour que leur compétition se poursuive à armes égales.

Un autre facteur, qui pousse les entreprises américaines à s’engager dans la réduction des émissions, est l’impact des fonds de pensions américains, qui introduisent, dans leurs exigences de sélection d’entreprises pour leurs investissements, le critère de l’attitude responsable dans le domaine de l’environnement. C’est un phénomène nouveau, dont je vous avais parlé dans mon article sur les fonds de pension Calpers. Ce sont encore ces fonds californiens qui sont en pointe dans cette exigence nouvelle. Et comme ils représentent une force économique très importante aux États-Unis, les entreprises suivent leurs desiderata.

C’est pourquoi je reste optimiste sur l’attitude des États-Unis au sujet de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il n’y aura bientôt plus que GW Bush pour ne pas avoir évolué...



3 réactions


  • (---.---.146.193) 16 décembre 2005 22:02

    En complément, on peut citer l’obligation pour les entreprises américaines de se conforter à des règles internationales régies par le protocole de Kyoto dès lors qu’elles souhaitent répondre à des appels d’offre. Et être obligé de respecter 2 standards, un sur le marché intérieur et un autre à l’international n’est pas un gage de performance.


  • Emile Red (---.---.19.15) 17 décembre 2005 14:51

    Le seul problème que pourrait soulever les américains dans l’avenir, avec une possible prise en compte de Kyoto, dans leurs démarches commerciales, seraient une radicalisation envers les industries des pays en voie de développement.


    • caderange (---.---.34.55) 19 décembre 2005 09:48

      Réponse de CaDerange :

      Au contraire, la beauté du systême des droit sur le CO2, c’est que les entreprises sont incités à investir dans les pays en voie de développement pour la bonne raison qu’il est beaucoup plus facile de transformer une installation polluante et en très mauvais état comme on en rencontre partout dans le tiers monde qu’une installation moderne comme dans les pays developpés. Leurs efforts dans ces pays leur servent ensuite à couvrir leurs obligations de réduction d’émission dans les pays développés !

      Il y a un effet redistributeur dans les mécanismes de Kyoto qui est favorable aux pays en voie de développement. Par contre cela incite aux délocalisations.

      Pour les émissions de CO2 c’est égal que les émissions soient réduites dans le tiers monde plutôt que dans les pays développés puisque le problème est mondial...


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