lundi 27 novembre 2006 - par simon ferniot

L’accommodement raisonnable, modèle d’intégration québécois, est-il transposable ou même souhaitable ?

Début novembre, un centre du YMCA[1] de Montréal se retrouve sous le feu médiatique pour avoir fait sabler les vitres de sa salle de sport à la demande de la communauté hassidim[2] qui ne voulait pas que ses enfants voient des femmes s’entraîner en débardeur. Tollé parmi les abonnées du centre.

C’est un exemple des controverses que déclenchent de plus en plus souvent les mesures d’accommodement raisonnable, la réponse originale proposée par le Québec pour gérer en harmonie la vie entre communautés. Le principe et son application animent régulièrement le débat public et médiatique, même si l’accommodement raisonnable constitue un effort incontestable pour prendre en compte avec pragmatisme les particularités culturelles et cultuelles des minorités.

Une singularité québécoise

L’accommodement raisonnable, principe inscrit dans la loi québécoise, oblige les organismes d’Etat, les personnes et les entreprises privées à modifier des règles de vie en communauté pour tenir compte des besoins particuliers de certaines minorités. C’est au nom de ce principe que la Commission des droits de la personne du Québec a émis dès 1995 un avis favorable au port du voile dans les écoles, ou que, plus récemment, la Cour suprême du Canada a autorisé sous condition le kirpan[3] en classe.

L’une des particularités de cette disposition est qu’elle s’applique à une multitude de cas particuliers en recommandant à chacun de faire preuve de tolérance. Elle ne propose que les principes généraux, et laisse aux individus la responsabilité de s’entendre dans la vie quotidienne.

Bien entendu, la mécanique n’est pas toujours bien huilée. Ainsi, au mois de novembre, le Québec s’est à nouveau enflammé autour de l’accommodement raisonnable, à la suite d’une série « d’arrangements mineurs » considérés par certains comme d’insupportables passe-droits contraires aux règles de vie en communauté.

- Dans un centre de soins d’urgence, où il est courant au Québec d’attendre plusieurs heures une consultation, un membre de la communauté hassidim a demandé un vendredi après-midi à être reçu en priorité pour cause de début du shabbat.

- L’opinion publique puis les politiciens réagissent au refus d’un centre de services sociaux de Montréal d’autoriser l’accès des cours prénataux aux pères pour ne pas offusquer les femmes musulmanes qui y participent.

- Le directeur de la police de Montréal recommandait récemment dans une publication interne à ses agents féminins de laisser leur place à un collègue masculin si un membre de la communauté hassidim le demandait. Les policières ont protesté, jugeant cette mesure discriminatoire. De leur côté, les représentants de la communauté hassidim ont tenu à préciser qu’ils n’avaient jamais formulé de demande dans ce sens.

Consensus ou polémique ?

Les journaux et radios ont largement fait écho à ces incidents et aux protestations qu’ils ont provoquées dans la population. Ses détracteurs reprochent à l’accommodement raisonnable de favoriser la ghettoïsation des minorités et de fragmenter l’identité nationale. Pour ses défenseurs, au contraire, la reconnaissance de la différence et les adaptations qui sont consenties facilitent une intégration harmonieuse.

Une des questions clés est de savoir si le manque de colonne vertébrale règlementaire ne finira pas par fragiliser le système en rendant son application impossible. « La crainte, c’est qu’on atteigne un point où il sera très difficile pour la société de répondre à toutes ces demandes-là, qui seraient cumulées », déclarait récemment Jean-René Milot, islamologue, au média LCN. Une façon édulcorée d’évoquer l’exaspération croissante d’une partie de la population face aux requêtes multiples émanant presque toujours de communautés religieuses qui souhaitent modifier les règles laïques de la société pour les faire coller, au plus près, avec leurs principes de vie.

Les Québecois sont souvent beaucoup plus mesurés que leurs hommes politiques sur les dangers liés à l’application de ce principe. Pour Sébastien, directeur d’une agence de relations publiques à Montréal, l’accommodement raisonnable « fait surtout débat en période d’élections ou quand celles-ci approchent. Le reste du temps, c’est d’abord un facteur de responsabilisation de la société, laissant à chacun l’initiative pour cohabiter au mieux avec ses voisins ». Pour l’heure, le débat n’a pas fait descendre les Québecois dans la rue, signe que l’heure du ras-le-bol n’a peut être pas encore vraiment sonné, dans cette province où la protestation populaire est un digne héritage des cousins français.

En France, à l’approche de nos propres échéances électorales, la question des communautés et de l’intégration est une nouvelle fois en tête des préoccupations des Français et des programmes des candidats. L’accommodement raisonnable pourrait-il constituer une source d’inspiration pour un modèle moins jacobin, plus adapté au quotidien des citoyens ? La porte ouverte aux « petits arrangements entre amis » pour satisfaire les revendications communautaires serait-elle, au contraire, une entaille irréparable et surtout incontrôlable au contrat civil et laïque ? Une fois n’est pas coutume, voilà un vrai sujet de société au débat duquel chaque citoyen peut contribuer richement. Profitons-en, le « terrain » est à la mode en politique.



[1] Young Men Christian Association, organisation d’entraide et de promotion de la jeunesse, proposant dans ses centres des activités physiques et culturelles. Le YMCA de Montréal est le plus ancien d’Amérique du Nord.

[2] Communauté juive orthodoxe.

[3] Poignard traditionnel des Sikhs, porté par les hommes à la ceinture.



35 réactions


  • éclaireur (---.---.85.227) 27 novembre 2006 14:09

    L’accommodement raisonnable est valable dans des cas particuliers. Mais il doit toujours y avoir une limite raisonnable à ne pas franchir. C’est là que la loi intervient en distinguant bien les sphères publiques et ouvertes de la sphère privée. La YMCA étant une sphère privée, il n’est pas anormal qu’elle accède à la demande de la communauté HASSIDIM. Mais les horaires d’ouvertures de piscines municipales spécifiquement pour les femmes sont à proscrire parce que là nous sommes dans la sphère publique.


    • le sudiste (---.---.58.2) 27 novembre 2006 22:29

      « il doit toujours y avoir une limite raisonnable à ne pas franchir ». C’est bien le problème : c’est quoi la limite ? C’est quoi raisonnable ? L’accommodement raisonnable. Certes, ça sonne bien. Revenons à l’article : "C’est au nom de ce principe que la Commission des droits de la personne du Québec a émis dès 1995 un avis favorable au port du voile dans les écoles, ou que, plus récemment, la Cour suprême du Canada a autorisé sous condition le kirpan[3] en classe. Suivons le [3] « [3] Poignard traditionnel des Sikhs, porté par les hommes à la ceinture. » Là, j’ai du mal. Je ne comprends pas. Réactionnaire ? Allez, j’ai le dos large... A ce point d’incompréhension, allons-y gaiement : Le voile en France qui a tant fait débat. Le « foulard »... A l’université, OK, majeure, vaccinée... Mais à 12 ans ? C’est pareil ? Je n’y arrive pas. On accepte le voile et on condamne l’excision ? Pourquoi ? Il y a un filtre pour juger la tradition ou la coutume de l’autre ? Mais quel est ce filtre alors ? L’excision, c’est pas bien parce que c’est physique ? Parce que rien que le fait d’y penser nous fait mal ? Parce que c’est une mutilation ? Parce que c’est irréversible ? Et que sait-on du bourrage de crâne religieux en terme de développement intellectuel, personnel, psychologique, sociologique ? On accepte parce que c’est propre ? Pas de sang ? Juste des mots ? Un petit bout de tissus ? Et la circoncision ? C’est le choix d’un gosse de 6 ou 7 ans ou c’est aussi une mutilation, irréversible ? Je n’ai entendu aucune voix contre la circoncision. Pourquoi ? Réac, intolérant ? Si vous voulez. Ca commence à m’emmerder sérieusement de devoir accepter tous ces dieux, toutes ces religions et toutes ces croyances dans des trucs qui volent... On va dans le mur. Mais rassurez-vous, on y va en planant...


  • Nicolas (---.---.236.77) 27 novembre 2006 14:25

    Cet article ma laisse perplexe... Je ne connaissais pas ce principe au Québec et, d’après ce que je lis ici, on demande à l’ensemble de la communauté de s’adapter aux souhaits de ceux qui râlent le plus sous prétexte d’une meilleure entente entre les cultures... Je crois que ce qui finira par arriver à ce rythme, c’est plutôt l’exacerbation de la xénophobie. L’immigration est une bonne chose sur de nombreux plans (économie, culture, ouverture d’esprit, etc.) mais tout immigré qui signe pour entrer dans un pays le fait en connaissance de cause : si les moeurs locales ne lui conviennent pas, pourquoi vient-il ? Nul n’est forcé, dans nos pays dits « occidentaux » de pratiquer une religion ou de suivre des coutumes qui ne nous conviennent pas. Pourquoi chercher à imposer à toute une communauté des rites et une vision du monde qu’elle n’a pas, uniquement sous ce faux prétexte d’intégration ? Je connais des étrangers qui sont venus s’installer en France. Venus d’occident, d’Amérique Latine, du Maghreb ou de l’Asie, ces gens-là parviennent à conserver leurs coutumes sans chercher à nous les imposer. Il y a bien sûr des gens qui ne font pas cet effort-là et qui se communautarisent. Pourquoi n’y arrivent-ils donc pas ?

    La seule chose que notre Constitution Française et nos lois basées sur la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen imposent à ses citoyens, c’est le respect mutuel et par conséquent l’ouverture d’esprit. Ce que fait le gouvernement québécois, et dont j’espère vivement que cela n’arrivera pas chez nous, c’est crédibiliser publiquement les gens qui ne veulent faire aucun effort vers cet ouverture d’esprit. C’est pourtant la seule chose fondamentale que nous demandons.

    Le Québec cherche à faire preuve de cette ouverture d’esprit en sablant les vitres du gymnase pour satisfaire les idéaux machistes de certains, mais ils n’ont pas fini avec ce genre de requêtes qui mettent en péril ce qu’est une démocratie. A ce niveau-ci, il ne s’agit pas d’ouverture d’esprit, mais d’un excès de gentillesse qui conduit à un grand laxisme.

    Il ne faut pas oublier que les libertés sont le fondement de nos Etats.

    NB : J’espère que je n’aurai pas en retour à ce message des réponses me taxant de racisme ou de xénophobie, ce à quoi je n’adhère en aucun point, et je souligne qu’aucun de mes propos ne désignaient une communauté particulière, mais qu’il englobait toutes les communautés sans distinction.


    • Nicolas (---.---.236.77) 27 novembre 2006 14:35

      Un message tout-à-fait éclairant a été laissé pendant que j’écrivais le mien. En effet, si ceci se cantonne strictement à la sphère privée, la portée n’est pas la même. Mais cela ne s’applique vraisemblablement pas à la police de Montréal...


    • simon ferniot simon ferniot 27 novembre 2006 14:47

      Il est important de préciser que cette disposition s’applique bien au domaine PUBLIQUE et PRIVE. C’est là l’origine des difficultés d’application car les limites de son étendue sont tout à fait floues. Si vous souhaitez accéder aux disposition exactes de cette règle telles que précisées par le site de l’école de droit de lUniversite Mc Gill à Montréal, http://www.journal.law.mcgill.ca/abs/vol43/2woehr.html


  • éclaireur (---.---.85.227) 27 novembre 2006 15:28

    S’il n’y a pas de distinction claire entre la sphère publique et la sphère privée, le dialogue est intéressant, mais la loi doit trancher.

    Il faut que ce soit gravé dans le marbre pour ne pas laisser la place à des interprétations.


  • Marie Pierre (---.---.229.45) 27 novembre 2006 15:39

    L’histoire se répète. C’est d’abord une timide percée des demandes communautaristes, puis le passage à l’exigence. Que des hommes ne puissent assister aux cours prénataux pour ne pas offusquer certaines femmes intégristes, NON ! Elles ne sont pas obligées d’y aller si ça les dérange. Le coup du kirpan me laisse pantoise ! Et en avion ? ils le gardent ?

    Aussi bien les hassidim que les musulmans ne connaissent pas la sphère privée, puisque la vie de leur communauté est régie par les préceptes religieux.


    • Marsupilami Marsupilami 27 novembre 2006 15:54

      @ Marie Pierre

      Tout à fait d’accord avec toi. Ces accomodements n’ont rien de raisonnable. On donne un doigt, ils veulent la main. On donne la main, ils veulent le bras. Et puis quoi encore ? N’oublions pas qu’il s’en est fallu de peu que l’Ontario légalise la charia. Inacceptable.


    • simon ferniot simon ferniot 28 novembre 2006 00:35

      Votre question sur le KIRPAN est tout à fait justifiée. Il se trouve que la British Airways l’autorise sous certaines restrictions. Les anglais ont eux aussi un modèle partiellement accomodant pour les minorités qui pose les mêmes problèmes de définitions des limites.


  • gilbert (---.---.27.55) 27 novembre 2006 16:19

    Ce principe d’accommodement raisonnable fait effectivement beaucoup parler au Québec en ce moment. Entre une droite politique ( un peu démagogique ) qui en récupère les irritants et une gauche ( un peu idéaliste) qui réclame encore plus de tolérance pour les communautés culturelles, la population québécoise est tiraillée.

    Ce qui manque surtout au débat est ce que l’on peut appeler les principes non négociables auquel adhère massivement la population du Québec Il ne peut être question à mon avis de céder sur la polygamie, la clitoridectomie, le sexisme... Mais la liste de ces valeurs, sur lesquels on ne peut céder en tant que société démocratique, n’est pas faite ou, du moins, n’est pas connue.

    Et la population s’inquiète, à bon droit, que le gouvernement n’a pas tracé la ligne à ne pas franchir dans les cas d’accommodements raisonnables.

    Finalement, dimension importante de ce débat : l’irruption du religieux dans la sphère publique. Le Québec s’est affranchi de la tutelle pesante de l’église catholique voilà un peu plus d’une quarantaine d’années et la laïcité des institutions est justement une de ces valeurs fondamentales de la société québécoise. Alors, quand on assiste à un retour sur la scène publique à des groupes religieux qui réclament des droits, forcément ça grince des dents de ce côté de l’atlantique


  • (---.---.11.103) 27 novembre 2006 16:24

    Dans le mesure où cet article laisse encore planer le doute sur le caractére démocratique du Canada cet article est dangereux. Le Canada se présente comme un modèle en matière d’immigration notamment au niveau européen alors que sa politique migratoire est pire que celle que propose Sharkozy. Depuis ces derniers mois les choses ont encore empirées. Le Canada est maintenant de plus en plus aspiré par les Etats -Unis c’est tout dire. Voir aussi bien entendu toutes les position canadiennes sur Kyoto, l’OMC etc. Adieu donc Canada qui est un dangereux ennemi des pays d’Afrique, de l’Amérique latine, de l’Europe etc.


  • (---.---.5.68) 27 novembre 2006 16:32

    Intéressant comme article. Cela risque poser des problèmes à long terme à trop « en donner » à tous ce qui se sentent « blesser » par un évènement de la vie de tous les jours.

    On peut extrapoler sur d’autres demandes qui pourront être faite :
    - Pendant le Ramadan, on ferme les cantines des écoles pour ne pas faire de différence entre les enfants musulmans et les autres.
    - Dans une poste, quand un musulman ou certain juif orthodoxe vient retirer un colis, on doit obligatoirement avoir un homme pour le recevoir, par contre, s’il envoie son épouse cela doit être une femme.
    - Etc ...


  • docdory docdory 27 novembre 2006 16:46

    @ l’auteur

    La République n’a nullement à tenir compte des superstitions obscurantistes émanant de telle ou telle religion ou autres groupuscules sectaires .

    J’ai été très choqué d’apprendre que , lors d’un voyage scolaire de mon fils , les sandwichs , qui étaient fournis par la cantine du collège étaient à base d’infect blanc de dinde en tranches au lieu de bon jambon , sous prétexte qu’il y a deux musulmans dans sa classe ! C’est aux minorités de respecter nos coutumes et non l’inverse !!!

    L’existence de « menus musulmans » dans les écoles laïques est pour moi déjà un « accomodement déraisonnable » avec de moyen-âgeuses et grotesques superstitions alimentaires !


    • Bef (---.---.205.80) 27 novembre 2006 17:11

      Sans être aussi véhément que Docdory, je comprends le propos : si on n’y prend pas garde, on arrive à imposer à tous la règle de quelques uns au prétexte que c’est plus simple à organiser et que la majorité peut s’accomoder de la restriction, puisqu’elle ne contrevient pas à ses principes. Est-ce vraiment le but ? En clair, je ne suis pas contre des menus musulmans, hindouistes ou végétariens tant qu’ils ne s’imposent pas à tous parce que c’est plus simple ainsi.


    • gem gem 27 novembre 2006 18:43

      he, doc, vous savez très bien que l’exclusion du porc dans les rations n’a rien de déraisonnable, sur le plan sanitaire. C’étati au contraire très raisonnable.

      Et qu’il est donc très raisonnable que cette précaution légitime se soit retrouvée reprise dans des interdits religieux.

      Bon, c’est vrai qu’on arrive maintenant à trouver du porc sain. Mais soyez bien sur qu’au train où vont les choses, on va vous interdire le porc, la viande voire le poisson, pour cause d’environnement... C’est une autre religion mais le résultat bien le même.


  • (---.---.3.30) 27 novembre 2006 17:25

    La France reste aux dernières nouvelles un pays laîc.

    Je me souviens avoir appris que la laîcité avait été initiée il y a bien longtemps déjà par un prêtre Anglais. L’idée générale était de réserver la pratique religieuse au domaine de la vie privée et d’établir une neutralité formelle dans la sphére publique. Ce prêtre n’avait pas été pris d’une illumination soudaine, il n’était pas plus devenu athé. Non tout simplement, l’angleterre cherchait à sortir de guerres de religions sanglantes, tout comme l’europe.

    Il n’y a donc pas pour moi « d’accommodement raisonnable », pas plus que de « compromission acceptable ». Nous devons persister dans la voie de la laîcité, non par conservatisme ou tradition comme certains voudraient le faire croire, ni par athéisme chronique, mais pour permettre à tout un chacun de pratiquer sa religion en privé, en restant neutre dans sa vie publique, tout en garantissant la paix civil.

    Je reste plus que jamais persuadé que c’est la seule voie possible, et que toute communautarisation de la société n’apportera que des larmes et du sang. Suis je pessimiste ? Pourtant les Anglais commencent à s’interroger sur leur approche plus communautaire de la société. Les attentats qu’à subit Londre n’y sont pas étrangés.

    Plutôt que de tenter de s’adapter vainement aux souhaits des uns et des autres, dans une impossible et improbable quadrature du cercle, concentrons donc nos énergies à expliquer à tout un chacun que la plus stricte des neutralités dans la vie publique permet la plus libre et plus ample expression de ses croyances dans la vie privée.


  • iskander (---.---.207.230) 27 novembre 2006 17:43

    un seul principe doit prévaloir : A ROME, VIS COMME UN ROMAIN. Quand je voyage, je me plie aux coutumes locales.

    Ceux qui viennent chez nous doivent se plier à nos coutumes, et s’il y a du cochon à la cantine et que cela ne leur convient pas, qu’ils le laissent, ça en fera plus pour les autres.

    la laicité, c’est la religion confinée à la sphère privée.

    Et ceux qui ne sont pas d’accord, qu’ils s’en aillent, on ne retient personne !


    • gem gem 27 novembre 2006 18:47

      et oui, mais ça, ça marche bien quand les romains ont tous un seul et unique mode de vie. Mais quand il y a déjà des variations importantes au sein des romains, quand certains romains veulent du Hallal et du Kasher et du sans gluten et du bio et ... du cochon etc. Alors on fait comment pour interdire ça aux nouveaux arrivants ?


    • (---.---.141.147) 28 novembre 2006 13:22

      Pourquoi parlez vous du bio ? Cela me fait penser à certains musulmans qui parlent d’intégriste de la laicité... Peut être cherchez vous à lier un groupe de personnes (s’il existe) aux religions, pour mieux justifier vos requêtes ?


  • gem gem 27 novembre 2006 18:31

    information très interressante.

    Un sablage de vitre ne dérange personne : c’est une action sur des objets. Le propriétaire des vitres peut bien faire ce qu’il veut. Idem à propos des offres alimentaires, on peut bien faire du Hallal ou du kasher dans le cadre d’une cantine : pourvu que ça ne change rien au cout et à la qualité de l’offre, il est raisonnable de contenter ceux qui ont des exigences particulières « raisonnables ».

    Par contre l’histoire avec les policières ou les pères interdit d’accès aux cours prénataux ou les heures réservées à certaines catégories de gens à la piscine appliquent des contraintes à des gens et ne me semble donc pas raisonnables.


  • mars (---.---.164.31) 27 novembre 2006 21:48

    "- Dans un centre de soins d’urgence, où il est courant au Québec d’attendre plusieurs heures une consultation, un membre de la communauté hassidim a demandé un vendredi après-midi à être reçu en priorité pour cause de début du shabbat.

    - L’opinion publique puis les politiciens réagissent au refus d’un centre de services sociaux de Montréal d’autoriser l’accès des cours prénataux aux pères pour ne pas offusquer les femmes musulmanes qui y participent."

    Je pense qu’il est temps de rappeller que la liberté religieuse s’arrête ou commence la liberté de chaque citoyen ainsi que l’égalité entre-eux,pour moi c’est ça être dans un pays laïque...


  • (---.---.192.187) 27 novembre 2006 22:46

    Moi ma religion impose que je sois servi dans les services publique en premier et par de jolies femmes nues qui disent oui à toutes mes demandes...

    C’est un accomodement raisonnable non ?

    Comment ça non ?

    C’est un exemple un peu poussé certes (encore que autorisé les gamins à se balader au collège avec des couteaux (fussent-ils de cérémonie) est sans doute du même accabit).

    Je ne suis pas contre les aménagements pour certaines catégories de personnes, mais certainement contre le fait que ce soit la majorité qui en fasse les frais... du grand n’importe quoi smiley


  • Yvance77 (---.---.65.203) 27 novembre 2006 23:57

    Une femme intervenant en Afghanistan, dans le cadre d’une ONG, pour des raisons médicales, portait le foulard. Rien de plus normal, elle s’adapte aux us et coutumes locales même si cela heurte ses intimes convictions laïques.

    Mais de retour sur le sol national, en vertu de quoi elle doit accepter cela. La république laïcisée n’a point à s’effacer devant le religieux, et là ce n’est plus à elle de m’adapter.

    Dans quelle trappe passe, ce qui fait son identité dans ce cas là, qu’advient il de ce qu’elle croit et respecte profondemment ?

    Et pourquoi pas, la fin de la mixité scolaire, la femme musulmane doit elle passer à trépas, s’il n’y a pas de doctoresse pour la soigner en cas d’urgence... et j’en passe l’inventaire serait trop long.

    Et puis il y a une simple chose : si untel n’est pas d’accord avec les regles, rien ne l’empêche de rester. Le monde est assez vaste et pluriel, pour y trouver la place de ses revendications et choix de vie.

    A peluche


  • Thalcave (---.---.95.215) 28 novembre 2006 11:36

    Les Hassidim doivent représenter une part extraordinaire de la population québécoise puisqu’ils fournissent plus de la moitié de vos exemples de revendications. A Paris j’en vois de temps à autre dans la rue mais je n’ai pas encore rencontré de problèmes me touchant de leur fait. Ni d’ailleurs d’autres communautés qui sont finalement très diverses à Paris. En revanche j’ai lu dans la presse qu’on peut se faire agresser quand on porte des signes distinctifs religieux, notamment dans les banlieues comme Sarcelles. On a l’impression à vous lire que la France et le Canada vivent leurs problèmes d’immigration de façon très différentes. Quels privilèges ont conservés les aborigènes indiens au Canada ? Ont ils du beaucoup céder aux immigrants ?


  • Fab (---.---.143.172) 1er décembre 2006 11:51

    Bjr,

    Moi je trouve que c’est vraiment le delire de l’incapacité a toutes ces religions a s’adapter a la modernité. Si je me rappelle bien, les extremistes avaient même essayer de faire passer la charia au canada pour que les maris puissent battre leurs femmes ..... Comme c’est culturel on va y acceder mais vraiment n’importe quoi.... Pour le moment les morts dans le monde sont souvent sujet a la religion et au pouvoir comme quoi l’histoire se repete... fp


  • krokodilo (---.---.84.159) 2 décembre 2006 09:53

    Ce type de demandes de diverses religions n’a pas de fin, car la volonté sous-jacente est un contrôle total de la pensée et de la vie de ses membres, et même de la société toute entière. Plus on cède, plus les extrémistes demanderont, autant résister le plus tôt possible à toute revendication de cette nature.


  • Stéphane Waffo 4 décembre 2006 16:42

    Bonjour à tous et permettez moi d’ajouter ma petite contribution à ce débat. On a beaucoup parler de cette histoire d’accomodement raisonnable ces dernières semaines au Québec et à Montréal précisement. Je suis tout a fait d’accord avec vous sur les abus et autres machinations de certain groupes (voire groupuscules, voire individus), mais de grâce ne mélangeons pas les oeufs et le marteau dans le même sac.

    Voici plutot ce qu’on devrait qualifier d’accomodement raisonnable. Les exemples sont ceux d’Yves Boivert, journaliste au quotidien La Presse de Montréal et qui résumme assez bien la situation : "Un employé a un accident et devient handicapé. Il ne peut plus remplir ses anciennes tâches. L’employeur au lieu de le licencier, doit lui offrir un autre poste. Si c’est possible bien sûr. Si cele ne représente pas une « contrainte excessive » pour l’entreprise. Ce qui veut dire : Si ca ne coûte pas trop cher.

    Une entreprise n’est pas systématiquement obligée d’offrir du temps partiel à tous ses employés pour les accomoder. Ni à créer un poste nouveau. Mais si ce poste existe et qu’on peut le faire occuper par la personne victime de la discrimination, l’employeur sera obligé de lui offir. Ca depend de l’entreprise, de sa taille, de sa nature ; ca depend des capacités de l’employé. Bref ca depend des « circonstances » "

    Voila ce que j’appelle accomodement raisonnable et j’adhère complètement à cette vision de Mr Boisvert. Il s’est passé un faux débat de près de deux semaines sur quelques individus qui ont outrepasser des droits. Est ce que ce sont tous les hassidim qui demandent des vitres teintées ? NON. On ne va pas généraliser les pervertions d’un individu qui repond aux inconhérences d’un autre pour défaire un concept aussi simple et claire.


  • erickk (---.---.3.71) 5 décembre 2006 18:28

    L’accomodement raisonnable, ca donne quelque chose du style : 15 personnes dans une réunion d’une entreprise francophone dans les nouvelles technologies. 10 personnes sont francophones quebecois, 2 sont francais, 2 sont magrebins francophone et 1 seul est asiatique anglophone. Résultat ? une réunion de 2h entièrement en anglais...

    En fait l’accomodement raisonnable, c’est l’art pour les québécois de se faire marcher dessus sans n’avoir à rien dire. Venant d’un projet qui vient de Trudeau, c’est pas tellement étonnant.

    E.A.


  • Antoine Diederick (---.---.236.133) 10 décembre 2006 22:52

    désolé...aucun « accommodement raisonnable ».


  • moebius (---.---.56.150) 14 décembre 2006 10:34

    Non pas de ça chez nous ! C’est contraire à nos options et si je m’installe au Canada (c’est envisageable) je me conformerais aux votres.


  • fifine1500 (---.---.27.19) 1er janvier 2007 19:31

    Cela fait plus d’une heure que je lis et relis ce débat, et j’en viens à comprendre, et heureusement, certaine chose. Mais étant donné que je n’ai que 15 ans, je demanderais quelques précision. Du fait même, je pourrai participer au débat, et aussi approfondir mon travail scolaire.

    Tout d’abord, je soulignerai que je suis contre. Le fait de devoir se plier aux exigences de pays étranger me dégoute. Étant donner que je conçois voyager bientôt, j’envisage de suivre les coutumes de pays étrangés. Alors pourquoi les québécois devrais se plier aux exigences d’autres lieux, en plus d’accorder les caprices des immigrants et minorités ici ? Et que eux, en toute logique, ont le droit aux cinq faveurs, et aussi facilement ? C’est intolérable !

    Comme l’a dit certaines personnes plus tôt, s’ils ne veulent pas se plier à nos exigences, alors pourquoi ont-ils voyagés jusqu’ici ? Pourquoi ne s’en aille-t-ils pas ?

    De plus, une précision que je m’empresserai d’ajouter à mes arguments plus tard ; Doivent-ont ce plier à leur coutumes, ou non ? j’ai lu et relu des tas de documents, ils n’en parlent pas beaucoup, mais j’ai bien cru un moment donner, voir que nous devions nous plier au coutumes exterieurs. Est-ce vrai ? Si oui, alors voici un autre argument vis-à-vis les minorités ; Vous nous exiger vos coutumes, à notre tour, ont vous exigent NOS coutumes !


  • Candy Girl (---.---.191.18) 13 janvier 2007 22:51

    SAlut ! je suis en secondaire et jai un debat a faire sur laccomodement raisonable...et j’ai piger pour....je ne sais pas vraiment quoi dire car je suis plutot contre...si vous avex des idees ce serais aprecier !!!


    • pierre djella (---.---.255.39) 13 février 2007 08:00

      t’as raison p’tit gar. je suis un étudiant étranger et je suis au québec depuis juste 6 mois. j’ai également un débat sur les accommodements raisonnable, mon groupe a choisi le oui alors que je suis tout a fait contre:résultat je n’ai non plus pas d’argument pour le oui. Je trouve que les québécois ont plutôt raison, c’est a nous de nous accommoder et non eux. On a eu le même problème dans mon pays, maintenant c’est la catastrophe et où je vous parle,nous sommes en guerre « rébelion », il faut commncer à banir les accommodements. « Un pays averti en vaut un continent »


  • Veritas (---.---.30.76) 6 février 2007 06:19

    Veritas...La Voix du Peuple Encore une connerie accomodante... chu pu capable !!!

    À l’hôpital général juif, un ambulancier expulsé à cause d’un sandwich au jambon !

    À quel moment l’accommodement raisonnable pour les minorités religieuses devient déraisonnable ?

    Un ambulancier estime que l’Hôpital général juif de Montréal a franchi la ligne. L’employé d’Urgences-santé a été expulsé de la cafétéria parce qu’il mangeait du jambon, ce qui est interdit dans la religion juive.

    Il a porté plainte à la Commission des droits de la personne.

    L’Hôpital général juif est, malgré son nom, non confessionnel. Par contre, il applique à la lettre les valeurs du judaïsme. Ainsi, ses cinq aires de restauration sont toutes désignées comme casher. Cette consigne est clairement affichée. C’est ce qu’a appris à ses dépens un ambulancier qui a voulu manger son lunch dans une de ces aires de restauration.

    « Ici, on dit qu’on prie les employés de ne pas apporter de la nourriture de l’extérieur », explique le directeur des ressources humaines de l’hôpital, Jean-Marie Mallet.

    L’institution prétend qu’on a offert à l’ambulancier de se restaurer au local des employés, qui a été désigné par un rabbin comme la seule zone non casher de l’hôpital. L’ambulancier aurait refusé et aurait adopté, selon l’hôpital, une attitude de provocation. Faux, de rétorquer le syndicat : son membre a été carrément expulsé sans qu’on lui propose une alternative. Urgences-santé n’a pas voulu commenter cet incident, sous prétexte qu’il s’est déroulé sur l’heure du lunch.

    Ben voyons donc !!!

    A-t-on bientôt fini de se laisser imposer les us et coutumes des minorités envahissantes ? Va-t-on mettre ses culottes, un jour prochain ?

    La Voix du Peuple (du Québec)


    • Veritas (---.---.30.76) 6 février 2007 06:26

      Veritas...La Voix du Peuple Accomodement raisonnable : Le paramédic Yvon Verreault gagne et reçoit 10,000$

      OYEZ, OYEZ, OYEZ !!!

      Nous aussi (les Québécois) on a des dents et nous aussi on peut mordre... la preuve :

      Expulsé de l’Hôpital général juif

      Un ambulancier reçoit 10 000$

      Une histoire d’accommodement raisonnable, survenue il y a deux ans, connaîtra son dénouement sous peu...

      TVA a appris que l’Hôpital général juif de Montréal devra verser 10 000$ à Yvon Verreault, un ambulancier qui avait été expulsé de l’établissement parce qu’il voulait manger un spaghetti non casher dans une zone casher.

      Selon la Commission des droits de la personne, l’hôpital a manqué à son obligation d’accommodement raisonnable.

      Elle juge que l’expulsion d’Yvon Verreault a porté atteinte à sa liberté de religion et de conscience, son droit à la sauvegarde de la liberté et au respect de sa vie privée.

      De son côté, le président de la section québécoise du Congrès juif canadien, Jeffrey Boro, espère que l’hôpital en appellera de cette décision.

      Évidemment, BEN VOYONS...

      Pensez-y à deux fois avant de faire des dons à l’hôpital juif de Montréal. En effet, ces sommes pourraient bien être utilisées pour attaquer les paramédic qui osent manger leur lunch sur les tables de l’hôpital.

      Un ambulancier d’Urgence Santé, Monsieur Yvon Verreault, est jeté dehors pour avoir voulu manger son lunch à l’hôpital Juif de Montréal après y avoir conduit un patient. La commission des droits de la personne condamne l’hôpital à verser 10,000$ de dédommagement au paramédic. L’hôpital Juif veut en appeler de cette décision qui brime leur liberté, sous prétexte qu’il a fallu nettoyer la salle à manger cachère devenue sale et souillée par le paramédic. Mais où se termine donc la liberté des uns et où commence donc la liberté des autres ?

      « Décontaminer » l’espace cachère.. ? FOUTAISE, faudrait quand même pas charrier ! Régulièrement de la nourriture cachère est servie aux voyageurs juifs dans les avions alors que les autres passagers mangent des sandwichs au jambon ou encore des déjeuners avec saucisse de porc... et on ne décontamine pas les avions pour autant... et tout ce beau monde est bien content de voir arriver le lunch et les juifs qui voyagent n’en font pas un plat !!!

      Bizarre cette attitude de l’hôpital Juif... anti-gentil ? Pas gentil du tout !!!

      La Voix du Peuple.


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