La démocratie expliquée aux godillots
Faites-donc un nœud à vos lacets.
Depuis quelques temps s’élèvent des cris d'orfraie venus des gorges étranglées de quelques députés qui ont vu leur permanence outragée. Même si la violence, les dégradations, les menaces ne sont pas acceptables, je n’en disconviens pas, il faudrait néanmoins rappeler à ceux-là, le sens du mandat qui leur a été confié avant qu’ils nous brisent le cœur en évoquant un déni de Démocratie alors que justement, c’est ce qu’ils font au quotidien.
La Démocratie il me semble, c’est une délégation confiée à quelques-uns par le corps électoral pour gouverner au nom d’un Peuple que l’on prétend Souverain. C’est donc, dans le seul intérêt du plus grand nombre que doivent être prises les décisions. C’est du moins ce que les gogos que nous sommes pensions jusqu’alors, même si à maintes reprises nous avions le sentiment d’être bernés, grugés, trompés, leurrés, et pire encore.
Cette fois, à n’en plus douter, la liste s’allonge inlassablement des choix politiques qui vont toujours dans le même sens et profitent aux banquiers, aux grands groupes, aux puissants, à tous ceux qui peu ou prou contribuent toujours aux financements des campagnes électorales. Nous autres, nous sommes devenus quantité négligeable dans les décisions prises.
Nos propriétés collectives sont ainsi octroyées à des sociétés qui feront fortune sur notre dos. L’aéroport de Paris n’est que le dernier avatar de cette escroquerie maintes fois réitérée dans ce joli Royaume de la Finance. Le référendum suggéré est à ce titre une formidable farce puisque la barre a été imaginée si haute qu’elle restera à jamais impossible à obtenir. Et nos godillots de s’exclamer qu’ils défendent le peuple !
Alors à l’heure de la prise de conscience générale ou presque de l’urgence climatique, de la grande catastrophe qui se profile dans un avenir beaucoup plus proche qu’ils veulent bien l’avouer, le traité de libre-échange avec le Canada apparaît comme la trahison de trop, la goutte d’eau qui fait déborder la haine. À qui la faute ? Les députés en appellent à la légitimité de leur mandat, au respect du suffrage parlementaire tandis que les condamnés de ce choix s’indignent, s’insurgent et finissent par sortir du cadre.
Naturellement ce sont eux, les paysans qui vont mourir à cause de ce vote inique , qui sont les méchants, les fascistes de service, ceux qui crachent sur les principes sacro-saints de la République. On pourrait en rire quand on sait les privilèges éhontés de ces gens qui appliquent à la lettre des consignes, qui ne votent jamais en leur âme et conscience mais seulement dans le respect de la ligne gouvernementale, si le temps n’était pas à la grande prise de conscience que la Planète ne peut plus tolérer ce libéralisme défendu par toutes les crapules qui nous gouvernent.
Même dans les plus petits détails la Démocratie est bafouée. J’en veux pour preuve ce débat sur la vente ou non d’alcool dans les stades. On fait débat, on tient des positions de principe dans ce joli monde qui une fois la règle maintenue, se rendra dans les loges de ces mêmes stades pour y boire des coupes de Champagne. Et cette fois ils ne s’enrouent pas au nom de l’égalité qui n’est jamais respectée. Un détail certes mais symptomatique d’une société qui ne fonctionne plus du tout sur le respect de la devise républicaine.
Alors gentes dames et brillants messieurs, bienheureux Godillots de notre République si merveilleusement bananière, si vous n’avez pas encore compris la fièvre jaune qui ne s’est pas éteinte, il est urgent de repenser votre manière d’agir. Le ras le bol est général, le dégoût si profond que vous allez provoquer le pire. Je sais que vous instrumentalisez cette peur pour maintenir votre gouvernance au seul bénéfice des puissances de l’argent, mais gare à vous ! Vous jouez avec le feu tandis que notre Planète brûle.
Devisement leur.