jeudi 8 février - par C’est Nabum

Le bénéfice du doute

 

Ben voyons, nous allons avaler une nouvelle couleuvre…

 

Ainsi donc, nous découvrons sans grande surprise il est vrai, par le truchement d'une sombre affaire comme seule la politique aime à nous en divertir, que le bénéfice enfante parfois des doutes qui profitent à ceux qui savent tirer les marrons du feu. Au cœur de la crise agricole, non seulement nous avions compris qu'il était permis de semer le doute mais désormais nous savons que c'est pour en tirer grandement profit.

Le doute profite au point d'engranger ce qui sera soigneusement stocké dans un silo dans lequel incertitudes, questionnements, indices ou preuves attendent soigneusement leur heure pour que les cours et les actions montent. La spéculation sur le doute est un art qu'il convient de laisser aux seuls grands financiers agissant pour de petits intermédiaires dans leur quête incessante des combines, entourloupes et autres escroqueries qui finissent par rapporter gros.

Le doute peut bien germer dans l'esprit des honnêtes gens, ceci n'a pas la plus petite importance puisque seuls les juges et les voies complexes des procédures favorisent l'exonération de celui-ci au profit des gros porteurs. Son ombre plane sur la vérité au point d'en effacer les contours, d'en gommer les aspérités, afin qu'un voile pudique et fort opportun vienne troubler les esprits les moins sujets à la méfiance.

Le doute finalement de toute son opacité bienveillante finit par laver plus blanc que blanc pour blanchir celui qui n'avait pas les mains propres. Après l’opprobre de l'accusation, le venin de la suspicion, le poison de la rumeur, le bénéfice du doute est un puissant détergeant - en apparence seulement - qui efface les ombres d'un dossier opaque.

Tout ceci est bien sûr le point de vue de celui qui peut tirer une fois encore des failles et des faiblesses de l'enquête pour se prétendre blanc comme neige. La métaphore en période de réchauffement verra sans doute, tôt ou tard, fondre des enquêteurs plus zélés que ceux d'un ministère de la justice prompt à ne pas troubler les amis du pouvoir.

 

Du côté des braves gens, l'expression : « Au bénéfice du doute » a le goût amer du mensonge, de la combine et du déni de justice. Mais qu'importe notre opinion, nous ne sommes plus rien qui vaille dans ce système des canailles et des crapules qui parviennent en dépit des tempêtes à se faire réélire par un électorat désabusé. L'essentiel est sauf, il s'agit assurément de préserver les apparences, de garder la tête haute en dépit de bien des vicissitudes.

Je leur rends cependant ici la monnaie de la pièce, non point l'argent plus trébuchant que sonnant qui sait opportunément partir en fumée, mais cette comédie du financement des partis qui ne tourne jamais en tragédie pour les acteurs de cette éternelle farce. Ce bénéfice du doute pèse lourd dans les jugements des braves gens qui se moquent éperdument des arcanes d'une justice aux ordres. La tâche demeure en dépit des cris de victoire des acteurs de la farce.

Il y aura des AGIOS sur le compte de cette bande prise la main dans le sac sans qu'il y ait assez de preuves pour condamner un système qui est commun à tous les autres groupes. Le citoyen n'est pas dupe, il sait à quoi s'en tenir sur cette démocratie du fric qui ne cesse de trouver des ressources fussent-elles douteuses pour tuer tout risque de voir apparaître des rivaux. Une élection se gagne non pas avec des arguments, un dessein, des idées mais surtout avec des frais de campagne qu'il convient d'accumuler sans vergogne.

Il y a longtemps que le doute à leur propos amasse des réserves, des incertitudes, des colères et désormais la plus totale défiance. De mandature en mandature nous savons désormais que les comptes bien que faux, mensongers, malhonnêtes ne remettront jamais en cause le résultat. Ne plus leur faire crédit est la seule posture qui s'impose avec ou sans ce bénéfice hypocrite qui ne laisse planer aucun doute derrière lui.

Illustrations

Martine DINET

Jean-François FERBOS

Plantu



24 réactions


  • Gorg Gorg 8 février 13:03

    Eh oui Nabum, la justice à géométrie variable, ce n’est pas nouveau...


  • mosel 8 février 18:08

    Nous n’avons plus rien à envier de la mafia Italienne.


  • juluch juluch 8 février 20:51

    Responsable mais pas coupable (ou vice versa)


  • zygzornifle zygzornifle 9 février 08:41

    E fRance justice et politique partagent la même couche et c’est le citoyen qui ramasse les capotes et qui est est a la corvée de draps ....


  • ETTORE ETTORE 9 février 11:46

    C’est Nabum@

    « Bénéfice du doute » Eh oui, on le constate si bien .....

    Le « bénéfice » s’en vas toujours aux mêmes !!!!

    Le «  doute », lui, c’est comme le doigt, dans le fondement du peuple, à lui faire croire que sa température est bonne , parce que sinon, il comprendrait que le doigt d’honneur est permanent !


  • roby roby 9 février 11:55

    La fRance est en chute libre dans tous les domaines , la voie royale pour se faire des cou*lles en or adhérez au N.O.M ensuite pratiquez la corruption a donf avec les politiciens de tous bords.


    • C'est Nabum C’est Nabum 9 février 13:25

      @roby

      On nomme ce phénomène décadence et on s’applique pour le renforcer à laisser carte blanche à des escrocs, des canailles et des corrompus


  • sylviadandrieux 9 février 17:37

    Tant qu’il y a un bénéfice, rien n’est perdu. 


  • Eric F Eric F 10 février 16:19

    L’expression ’’au bénéfice du doute’’ semble signifier ’’zut, on n’a pas réussi à vous coincer’’. La formulation devrait plutôt être ’’pas d’élément probant de culpabilité’’.

    En tout cas dans l’affaire Baille Roux, il n’y a pas d’enrichissement personnel, comme ce fut le cas de Pénélope, qui a découvert par la presse qu’elle avait été assistante parlementaire (bon, enfin presque).


    • C'est Nabum C’est Nabum 10 février 16:35

      @Eric F

      On peut lui reconnaître ça

      Par contre son franc parlé contre Macron lui vaut un appel du Parquet

      Le bénéfice a été de courte durée


    • Eric F Eric F 10 février 18:13

      @C’est Nabum
      En fait de franc parler, le matin il sollicitait un portefeuille de ministre, et le soir n’ayant pas obtenu un poste selon ses exigences, il parlait d’incompatibilité politique.
      Le parquet n’en n’a rien à cirer, il veut lui savonner la planche smiley


    • C'est Nabum C’est Nabum 10 février 18:17

      @Eric F

      N’empêche que ce qu’il a dit n’était pas faux

      Pouvoir Jacobin et Monarchique


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