mercredi 24 novembre 2010 - par Initiative Citoyenne

Les conflits d’intérêts des experts sont-ils une fatalité ?

Ce lundi 22 novembre au soir, le 1er titre du JT belge de RTL concernait les conflits d’intérêts des experts dans l’affaire du H1N1. On a ainsi pu entendre les propos du Dr Van Laethem, président du groupe scientifique « Influenza » mais néanmoins aussi consultant pour plusieurs industries pharmaceutiques dont GSK.

Pour ce spécialiste, qui a fait (ou fait encore ?) partie de la commission " Transparence" du Ministère de la Santé publique selon un site de l’UCL "La firme pharmaceutique ne sait pas fonctionner sans essayer un certain nombre de produits et sans prendre l’avis des scientifiques censés être les plus compétents dans le domaine en question. Et les scientifiques ne peuvent pas essayer ces produits et faire améliorer la santé de la population sans avoir de nouveaux produits à leur disposition et donc il y a inévitablement une intertrication entre le privé et le public qui existe dans tous les pays du monde." : 
 
 
Et voici à présent ce qu’en pense le sénateur français François Autain, aussi médecin, et ancien président d’une commission d’enquête sur le H1N1 :
 
Et il n’est pas le seul puisque d’autres médecins, belges y compris, ont déjà dénoncé le caractère particulièrement malsain de ce type de confusion des genres. Ainsi, P. Chevalier, M. Van Driel et M. Demevere avaient co-signé un article sur le sujet dans la revue d’Evidence Based Medecine Minerva, en 2007 déjà.
 
Quant aux "belles promesses" du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) qui parle de "plus de transparence" et de "règles plus strictes" à l’avenir, comment y croire encore alors que le Vif du 14 novembre 2008 nous apprenait déjà que 4 des 5 experts qui avaient fait les recommandations pour les vaccins HPV (Gardasil & Cervarix) avaient des liens avec GSK et Sanofi Pasteur ?
 
L’affaire du H1N1 a bien montré qu’entre temps, RIEN n’avait réellement changé et d’ailleurs, tout récemment encore, cet organisme a eu l’indécence d’invoquer "le droit au respect de la vie privée" pour mieux taire les informations gênantes.
 
Si le CSS n’avait pas remis au lendemain ce qu’il pouvait déjà corriger et améliorer en 2008, alors il est bien possible que ce scandale du H1N1 aurait pu être évité et que nous, Belges, aurions au moins eu une petite chance d’imiter en bon sens l’inévitable exemple polonais.



4 réactions


  • Francis, agnotologue JL 24 novembre 2010 10:27

    L’indépendance d’un expert est le gage de son incompétence : voilà le credo des industriels de la santé repris en chœur par les pouvoirs publics.«  ( »Les médicamenteurs« Arte 9/6/9)

    C’est moi qui souligne là où le bât blesse. Et cela est problématique dans tous les domaines d’intervention de l’Etat, en particulier celui de la finance.

    La fatalité dans certains domaines est trop grave pour être acceptée : à défaut d’autre alternative, il faut sortir du domaine marchand les laboratoires pharmaceutiques et les banques. 

    Le TINA libéral est du même tonneau : les pouvoirs publics ont repris à leur compte cette »expertise« du libéralisme, ce système »impensé".

    Autrement dit : les pouvoirs publics, mais avec eux, les hommes politiques sont les marionnettes d’Ubu.


    • Morpheus Morpheus 25 novembre 2010 01:35

      La santé publique étant, par définition, du recours de la population, du peuple, des citoyens, il revient donc à dire que tout ce qui concerne cette santé doit être versé dans le domaine public.

      Partant, toute découverte en matière médicinale ou pharmacopée tombe dans le domaine public et ne peux dès lors faire l’objet de droits intellectuel. De là, aucune possibilité de capitaliser ces découvertes.

      Par conséquent, une seule solution : nationaliser les entreprises pharmaceutiques et interdire toute diffusion de produits relatifs à la santé émises par des organismes privés.


  • zototo 24 novembre 2010 15:15

    Et ici sur agora, nous avons notre expert du mensonge, j’ai nommé elie (av)arié !


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 24 novembre 2010 18:32

    C’est curieux, c’est le même manque de transparence type secret défense qui règne sur la médecine, la recherche, et les ventes d’armes... ? Curieux n’est ce pas ? Il a régné dans la période h1n1 une forte odeur de destruction massive qui depuis doit se cacher pour continuer de progresser. Il est urgent de faire la lumière sur les activités de ces empoisonneurs avant qu’ils n’aient les moyens de faire une énorme bourde. C’est la séparation des pouvoirs qui garantit l’impossibilité de conflit d’intérêts flagrants comme ceux que le peuple a désormais vu de plein fouet. Qu’est ce qui a changé depuis ?

    C’est pour quand le procès ! On attend le procès !


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