@ jean-joseph,
Merci d’avoir pris le temps de me répondre en détail. Sincèrement, je ne comprenais pas le sens de votre propos, il est plus clair maintenant.
1) "Parlez en à toutes les personnes qui travaillent de près ou de loin avec des enfants (enseignants, travailleurs sociaux, animateurs), cette notion de Droits des enfants est omniprésente et jette un parfum de suspicion de maltraitance."
Je le ferai.
"Ainsi aujourd’hui tout professionnel est potentiellement un adulte malsain, dénué de sens pratique et déontologique."
Quant on voit les résistances de la justice (et des adultes en général) à apporter du crédit aux dénonciations de maltraitance et à la parole des enfants, on peut aussi se demander quel est le véritable poids de la suspicion dont vous parlez.
2) " Et il me semble qu’à l’origine cette fondation de l’UNICEF a pour objet de travailler dans ces dits pays, sur le terrain."
Non, l’UNICEF est une organisation internationale. Elle n’est pas censée restreindre son champ de vision et d’action aux pays du Sud. On dirait que cela vous dérange que nos pays "civilisés" soient pointés du doigt par des organismes internationaux de défense des droits de l’homme...
"En gros, quel légitimité a l’UNICEF de venir travailler en Europe alors qu’il existe de réels besoins ailleurs (au hasard, au soudan, en ouganda, en corée du nord, en chine) et qu’ici il existe suffisamment de structure pour sensibilser les acteurs de l’éducation et de l’enseignement sur ces sujets."
Intéressant. En gros, vous estimez que l’UNICEF se perd dans des pécadilles pour les gosses de riches des pays développés, ce qui nuirait à sa mission première.
Il se trouve que malgré les structures existantes, les ressources et possiblités suffisantes à en créer d’autres, le droit des enfants reste bafoué dans nos pays, au point que l’UNICEF s’en inquiète et que l’ONU le dénonce. Perturbant, je vous l’accorde. Mais il serait plus honnête de se pencher sur la question que de la balayer d’un "ce ne sont que des faits divers". La proportion d’enfants victimes de maltraitances va bien au delà de l’anecdotique.
3) "On voit bien que, par exemple, les parents laisse la crèche ou les assistante maternelle s’occuper de l’acquisition de la propreté ou de l’intégration des règles de politesse ; que les parents laissent les centres socioculturels s’occuper des loisirs et du soutien scolaire ; que certains parents confient à l’éducation nationale le soin de faire de leurs progénitures des adultes responsables et autonomes."
En discutant avec les personnes que je connais travaillant avec des enfants (enseignants, travailleurs sociaux et animateurs), c’est effectivement là que se trouve à leurs yeux la source de nombre de leur difficultés professionnelles. Je suis d’accord avec vous sur ce point. Mais encore une fois, je ne vois pas le rapport avec le droit des enfants. A moins que vous ne jugiez qu’il importe de régler cette question là avant de s’autoriser à parler du respect des enfants et de la protection de ceux qui sont violentés ou en danger. J’espère que ce n’est pas ce que vous voulez dire. Si ça ne l’est pas, je ne comprends toujours pas votre objection. L’un n’empêche pas l’autre, si ?
Enfin, vous dites :
"Cette atmosphère est profondément malsaine car elle inverse le principe de tuteur en sousentendant que le droit des enfants passe avant le droit des adultes"
S’occuper des enfants exigerait que le droit des adultes passe avant celui des enfants ? Parce qu’il y a conflit entre les deux droits ? Peut-être avez-vous des exemples parce que là je ne suis pas sûre de comprendre. Si je creuse le sens de votre phrase théorique, il en découle que le respect du droit des adultes impliquerait de voir piétiner celui des enfants, or je doute que ce soit ce que vous vouliez dire.
PS : Pour la référence à Sarkozy, désolée mais "les devoirs avant les droits" est un grand classique de sa comm’, ne vous en déplaise.
Avec un peu plus d’humour, je suis tentée d’en profiter pour lâcher une grosse connerie : probablement qu’un psy, G. Miller par exemple, qualifierait ma référence de symptôme névrotique obsessionnel témoignant de la fascination qu’exerce N. Sarkozy sur les foules, par le biais de son narcissisme pathologique.
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@ Jean-paul,
Merci aussi pour votre réponse. Pour ce qui est de la responsabilité des parents d’éduquer leurs enfants, je vous fais la même réponse qu’à jean-joseph : quel rapport avec le droit des enfants ?
"Le probleme est que les parents disent oui a tout ce que veulent leurs enfants ( nourriture ,fringues ,jeux etc...) et ces pauvres enfants ne vont pa comprendre le jour ou la societe elle va leur dire non .
J’ai l’exemple d’une mere en colere qui ne comprenait pas que sa fille de 12 ans ne puisse manger en classe et que son professeur la sortit de la classe ."
Voilà qui m’éclaire davantage : vous pensez que par "droits des enfants", les conventions internationales entendent "obligation pour les parents de dire oui à tous les caprices de leurs bambins" ?
Ce n’est pas de ça dont il s’agit ! Mais bien d’oeuvrer pour la protection des enfants et de défendre ceux qui subissent violences ou négligences.
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@ jean-joseph et Jean-paul,
Je suis vraiment surprise -et attristée- que le souci de protection des enfants en danger soit traduit comme une volonté de retirer toute autorité aux parents et cautionner ainsi l’irresponsabilité de certains.
Ce au point que la seule évocation du terme "droit des enfants" soit perçue comme une pernicieuse menace aux relans malsains :
"Disons que cette publicité pleine de bon sentiments sur les droits des enfants est à mon sens complètement décalé, voire malsaine. Elle fleure l’odeur perniceuse de la démagogie."
Il me semble que l’expression "droits des enfants" montre plutôt que jusqu’il y a peu, les enfants étaient dénués de droit.