mercredi 20 mai 2009 - par
Les mystères de l’hôpital - III Parole de diktat
Un patient citoyen
Le patient désormais citoyen à part entière, lorsqu’il est malade change de statut que ça lui plaise ou non : il occupe une place importante dans l’hôpital de par sa maladie mais il est diminué au point de demander de l’aide.
Il est sans doute plus facilement manipulable et plus sensible à son environnement à moins qu’il ne se retranche dans un espace où personne ne peut l’atteindre, surtout si on ne l’informe pas, si on ne l’écoute pas et s’il n’est pas compris.
En entrant dans l’hôpital, généralement sur le territoire de son habitation, il ne choisit ni son médecin, ni les infirmières qui lui sont imposés.
Il se peut que le malade ne convienne pas au médecin ou à l’infirmière qui va s’occuper de lui et que le désenchantement soit réciproque.
Soins de la phase aigue de la maladie, accident de santé ou de la vie, intervention chirurgicale, il s’agit bien de soigner avant tout le corps en espérant que l’esprit suive pour entamer la phase de guérison.
Il y a tant de pathologies diverses, il est probable qu’il n’y a même jamais songé et ne connaît pas le nom de « sa » maladie. Aussi n’est-il pas à même d’intervenir dans les décisions à prendre d’urgence. Il faudra les prendre à sa place et si possible les lui expliquer puis lui laisser un temps de réflexion pour les décisions suivantes.
Un tiers décideur
Il sera alors capable d’être le tiers décideur dans l’hôpital. Sans aller demander trop haut les soins qui lui conviennent.
C’est lui qui peut réduire la facture en refusant certains examens qu’il juge inutiles, si ceux-ci sont prescrits dans un autre but que de le soigner ou si l’examen clinique peut le remplacer. Il peut aussi, à la suite de son expérience être entendu au sujet de son esprit et de l’importance de ne pas non plus tout précipiter.
C’est encore lui, bien informé qui demandera des examens moins invasifs, des traitements mieux adaptés. C’est lui qui fera progresser l’hôpital et l’assistera dans ses décisions.
Le niveau d’étude ayant considérablement augmenté, il devient un partenaire à part entière dans l’hôpital et doit revendiquer ce statut, également pour limiter les erreurs dont il est victime.
Pourquoi ne pas inclure dans le dispositif thérapeutique un accès à Internet pour qu’il puisse, lui ou sa famille, se documenter, poser les bonnes questions, poser le bon diagnostic, choisir son traitement, dans tous les cas participer aux soins.
L’hôpital ne devrait pas en être diminué, ni les professionnels se sentir devenus inutiles car ils passeront plus de temps auprès du malade et peut-être trouveront-ils un regain d’intérêt pour leur profession. Il se peut que les discussions soient âpres. Elles auront plus de sens qu’entre médecins et administration.
L’hospitalisation à domicile
Plus tôt il sera rentré chez lui, mieux ce sera si toutes les conditions sont réunies pour les soins de convalescence à domicile, beaucoup moins coûteux et dans son environnement familier.