mercredi 28 novembre 2007 - par Antoine Christian LABEL NGONGO

Lutte contre la violence faite aux femmes sur le continent africain

Cet article est et serait trop court pour évoquer la violence faite aux femmes sur ce continent. Néanmoins, il faut souligner les avancées qui vont dans le sens de la protection des femmes. Un décès de femme est imputable aux violences conjugales en moyenne tous les deux jours. Dans les violences conjugales, les femmes représentent un peu plus de 92 % des victimes. Dans les cas de décès masculins, environ 70 % des femmes meurtrières avaient subi des violences conjugales.

Il est vrai que cet article est et serait trop court pour évoquer la violence faite aux femmes sur ce continent. Néanmoins, il faut souligner les avancées qui vont dans le sens de la protection des femmes. Un décès de femme est imputable aux violences conjugales en moyenne tous les deux jours. Dans les violences conjugales, les femmes représentent un peu plus de 92 % des victimes. Dans les cas de décès masculins, environ 70 % des femmes meurtrières avaient subi des violences conjugales.

Dans certains pays d’Afrique de l’Est, les associations et autres ONG tentent de rallier l’opinion afin de réduire ce comportement qu’on assimilerait volontiers à un fléau.

Une militante investie dans le combat contre les violences faites aux femmes, Mme Akinyi a relaté son propre vécu avant de se lancer dans cette bataille contre la violence. Elle explique que son mari la battait régulièrement et quand elle a osé demander le divorce, ce dernier l’a mal pris et a attenté à sa vie. Elle a échappé de peu à une mort violente et a porté plainte contre ce dernier. Cette sinistre histoire s’est déroulée au Kenya. Elle aurait pu arriver n’importe où, au Maghreb, en Afrique centrale, en Afrique du Sud.

L’aventure dramatique vécu par Mme Akinyi ne s’arrête pas là, le jugement de son affaire n’a toujours pas eu lieu au moment de l’écriture de cet article. Elle a tout de même soulevé un gros problème, ainsi que l’opinion nationale de son pays. La justice est longue à traiter ses affaires de violence conjugale. Les femmes concernées étant souvent dépourvues de ressources sont amenées à avoir des avocats commis d’office, ce qui entraînent des retards dans le jugement de leur affaire.

En Afrique tout comme en Europe, de nombreuses femmes comme la militante kenyane qui subissent des brutalités et des violences, domestiques ou autres au quotidien. Elles ont des difficultés à se porter en justice, à cause des lourdeurs et du système judiciaire injuste et qui présente des dysfonctionnements latents et quand bien même l’affaire est jugée, nombreuses sont celles qui ne peuvent assumer le coût élevé des procédures.

Cette brutalité des hommes faite aux femmes a le mérite de mettre la violence au grand jour. Elle nous permet de discerner ce qu’est l’homme violent. L’homme violent est celui qui, renonçant au respect de l’humain, suit la logique de la violence. L’homme violent s’enivre de sa violence, il fait confiance à la violence. Il ne s’exprime que par elle et manque de respect à la femme. Or, cela veut dire immédiatement qu’il tourne le dos au sens de la justice, de la sagesse, d’une vie faite d’équilibre. Il est donc judicieux de créer ou de proposer des services juridiques gratuits pour les femmes. Il faut également qu’il y ait des avocats et avocates dûment formés, capables de conseiller et d’aider la victime à prendre une décision en connaissance de cause.

Des réseaux de militantes ont créé des centres d’assistance juridique gratuite dans certains pays : en Sierra Leone, en Guinée et au Libéria. La formation des avocats locaux est mise en place. Certains pays ont adopté les conventions internationales et des lois nationales pour protéger les femmes de la violence. En France, des actions sont mises en place, et des associations se battent au quotidien pour protéger, sauver, prodiguer des conseils aux femmes. Le silence dans les couples vivant ces situations est encore en vigueur. Des millions de femmes africaines, comme européennes continuent à souffrir et subir ces violences. Certaines femmes n’osent pas porter plainte contre leur époux, pour des raisons de religion, de moyens, de convictions.

L’Organisation mondiale de la santé et Amnesty international ont recensé en 2005-2006 qu’en Afrique une femme était tuée toutes les six à sept heures en moyenne. La violence conjugale était à l’origine de près de 50 % des homicides jugés. Les Nations unies ont dénoncé toutes les formes de violence faites à l’égard des femmes et ont souligné que cette violence constituait une violation de leurs droits fondamentaux reconnus sur le plan international, ainsi qu’une forme de discrimination.

L’évolution des lois

Le Fonds de développement des Nations unies pour la femme (Unifem) a constaté que seulement qu’une dizaine de pays d’Afrique subsaharienne et environ 90 pays dans le monde disposaient de lois condamnant la violence familiale en 2007. L’Afrique du Sud a adopté en 1998 sa loi sur la violence familiale, alors que le nombre de femmes parlementaires était au plus bas depuis la fin de l’apartheid en 1994. A New York, devant la Commission de la condition de la femme de l’ONU, une parlementaire kényane a décrit les obstacles auxquels se heurtent les femmes lorsqu’elles essaient de faire adopter des lois en faveur des femmes. “L’amendement de la loi sur la violence sexuelle a été présenté plusieurs fois depuis l’indépendance du pays sans jamais être adopté. Les parlementaires masculins du Kenya considèrent que cet amendement donnerait trop de pouvoir aux femmes. Le viol conjugal n’est pas reconnu dans un grand nombre de pays.



4 réactions


Réagir