jeudi 20 mars 2014 - par Michel DROUET

Municipales : les stars et les sans grades

Les états major politiques relayés par les médias dissertent savamment sur les possibilités de basculement de telle ou telle ville à droite ou à gauche à l’issue du scrutin municipal. Pas n’importe quelles villes cependant, mais celles à forte symbolique politique du fait de leur importance supposée ou réelle ou de l’édile actuellement en place qui pourrait être « congédié ». Nous sommes dans le symbole.

Le changement de couleur, voilà ce qui passionne le monde politique et médiatique, et on fait de la politique fiction basée sur les cycles électoraux avec rééquilibrage prévu après la présidentielle qui favorise automatiquement le parti d’opposition.

Pour se rassurer et préparer les discours du soir de l’élection, on se dit que les affaires qui empoisonnent actuellement la droite fera le miel de la gauche sans toutefois y croire complètement étant entendu que si l’électorat de gauche se démobilise facilement, ce n’est pas le cas à droite dont l’électorat s’accroche bec et ongle au rêve de l’homme providentiel quelles soient les turpitudes dont on l’accable.

Les politiques feignent d’ignorer la grande lassitude qui frappe l’électorat dans son ensemble et qui fait que le taux d’abstention à toutes les élections est en baisse constante que les électeurs ne sont plus dupe des débats biaisés qui mettent en avant les personnalités plutôt que les programmes.

Et lorsqu’il y a des programmes, l’électeur se sent bien esseulé lorsqu’il essaye d’en comprendre le contenu et la portée. Et puisqu’il faut bien se démarquer entre gauche et droite, on privilégiera la sécurité, la gestion privée et souvent la grande prudence vis-à-vis de l’intercommunalité à droite et à gauche la citoyenneté, les projets éducatifs et culturels et la coopération intercommunale.

Voilà pour les stars.

S’agissant des « sans grades », les communes en dessous de 10 ou 15 000 habitants les choses sont différentes, et si la couleur politique s’affiche elle n’est pas essentielle. Les résultats des élections seront toutefois repris et intégrés à ceux des grosses villes si cela arrange les partis politiques et les commentateurs.

La personnalité du Maire sortant revêt une importance plus grande dans ces communes. Plus proche, à l’écoute, présent lors des manifestations associatives, voilà les critères de choix privilégiés par la population. La prudence vis-à-vis de l’intercommunalité est très présente dans le débat et on voit arriver des listes dont le principal programme consiste à conserver la commune « dans son jus », c'est-à-dire de refuser les « dérives » de l’intercommunalité qui privent la commune de son libre arbitre, en matière d’urbanisme, notamment.

Mais le mal qui ronge les « sans grade », c’est la crise des vocations municipales. Dans les petites ou moyennes communes, on n’est pas dans la lumière et on subit au quotidien les contraintes du mandat municipal : réunionnite, chasse à la subvention, application de normes envahissantes, agressivité des administrés,…

Il y a un élément qui n’a pas ou peu été analysé dans les médias et qui fera que l’abstention dépassera largement ce qui était prévu : je veux parler des communes sans candidats (64 dans le pays) mais surtout des communes où il n’y aura qu’une seule liste, faute de combattants.

Dans mon département, 81 communes sur 353 n’auront qu’une seule liste et l’électeur aura tendance à ne pas se déplacer. A l’échelle du pays, cela fait du monde !

On commence à s’interroger sur la simplification des mille feuilles administratif : trop de communes, des intercommunalités aux découpages politiques qui ne correspondent pas aux attentes citoyennes, des départements dont la légitimité s’effrite face aux intercommunalités et des Régions trop petites.

Un jour viendra où l’on se décidera peut-être à faire quelque chose, juste pour éviter que le corps électoral se réfugie de manière définitive dans l’abstention. 



2 réactions


  • Michel DROUET Michel DROUET 20 mars 2014 17:52

    Belle démonstration : vous n’avez rien à dire mais vous l’écrivez quand même !


  • baldis30 20 mars 2014 19:09

    certes mais que penser de certaine(s) ville(s) où la même religion est de fait sur deux listes suffisamment différentes pour être quasiment aux antipodes l’une de l’autre. Qui gouverne alors dans les faits ?

    Au vu des listes dans ma ville j’ai été obligé d’en arriver à ce constat ....


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