jeudi 31 mai 2018 - par

Paroles de profs sur la laïcité

Moi le réac, le méchant, l'anar de droite irrécupérable, j'ai acheté le numéro hors série de "Charlie Hebdo" sur la laïcité à l'école contenant une soixantaine de témoignages de profs (voir quelques pages de cette publication à ce lien). En le lisant dans le train de banlieue, j'ai croisé beaucoup de regards fuyants, gênés, on n'est plus tellement "Charlie" en 2018. Bien entendu on évoque sur les couverture "les" religions, on convoque une imagerie invoquant l'Inquisition, mais à 99.9 % les témoignages dans ce hors série concernent l'Islam.

A droite beaucoup refuseront de lire ce magazine parce que ce sont les "gauchistes" de "Charlie". C'est une erreur grossière car les témoignages lus montrent qu'il y a parmi toutes les personnes témoignant de nombreuses personnes de bonne volonté et lucides sur la question de l'islamisme en "cités". A un moment il faudra bien dépasser des clivages superficiels sur la question, avant que les faits ne nous l'imposent de force.

Il y a vraiment en France la droite la plus con du monde incapable de répondre aux angoisses de ces gens. Ce ne sont pas des déclarations martiales qu'ils veulent mais de la fermeté, de l'autorité dans la réaffirmation de nos valeurs et non dans une tolérance molle et bien lâche de ce qui ne devrait surtout pas être toléré. On se demande d'ailleurs si celle-ci n'est finalement pas le fruit d'un mépris certain pour les populations "issues de la diversité" impliquant qu'elles sont finalement juste assez bonnes pour une pratique religieuse exprimée en interdits simplistes, pour les conserver au calme en quelque sorte.

A gauche d'autres feront de même car "Charlie" c'est encore de la propagande "islamophobe", mot valise emprunté aux mollah iraniens qui l'ont inventé. Cette attitude provient surtout de l'idée voulant qu'il faudrait tout accorder aux plus religieux pour acheter la paix sociale et demeurer tranquilles encore quelques temps dans les quartiers de centre-ville. Ils sont aussi dans le "après nous le déluge", car ce qui se passera dans quelques années ne les concerne pas. D'autres enfin iront encore plus loin, "Charlie" "célésionistes"...

"Et quand parle-t-on plus de Gaza, hein ?"

Tout ça pour éviter de se confronter au réel, à la tragédie du communautarisme, à la sottise obscurantiste qui envahit les "banlieues". Tout ça parce que le réel contredit les belles certitudes, les bonnes intentions. De nombreuses voix ne vivant pas dans les banlieues l'expriment souvent , ils vont procéder avec l'Islam comme ils l'ont fait avec le catholicisme, l'obligeant à se laïciser par la force, par la méthode Coué.

C'est bien sûr une vue de l'esprit totalement irréaliste.

La plupart oublient ou feignent d'oublier que l'Islam interdit l'exégèse, et qu'il ignore le concept de clercs et de laïcs, que le Coran par essence induit des prescriptions obligatoires inscrites dans la seule loi que les musulmans se doivent de respecter à travers les "hadiths". Alors bien entendu, il y a des musulmans qui font attention à vivre en bonne intelligence avec les autres, qui sont paisibles. Mais ainsi que ce numéro hors série de "Charlie" l'exprime, la pratique religieuse dans sa forme radicale a explosé depuis les années 2000. C'est ce que les soixante profs interrogés dans toute la France constatent.

Ce qu'ils constatent également c'est la montée d'une confusion regrettable chez les jeunes profs, pour qui la laïcité c'est donner la même place à l'école républicaine à toutes les religions, pour qui au nom de la diversité on peut tolérer des voiles et des repas sans porc, pour qui la laïcité ce n'est plus une saine neutralité. Ils sont tout autant que les autres nourris aux réseaux sociaux, aux préjugés bien-pensants. Et d'accepter la rupture de jeûne, la séparation filles-garçons, de tolérer de fait la haine judéophobe et homophobe sévissant dans les "cités" sans parler de celle contre ce pays distillé souvent par des imams ignorants du livre saint dont ils se réclament pourtant.

Bien sûr on est libre de croire que tout va bien dans le meilleur des mondes...

Image empruntée ici




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