lundi 20 août 2007 - par Gypse

Passe ton bac+5 d’abord

Alors que le baccalauréat est de plus en plus accessible, la course à l’armement des diplômes post-bac est lancée. Faudra-t-il bientôt un bac+5 pour trouver du travail ?

Un baccalauréat généralisé, quelles conséquences ?

Aujourd’hui, une très large majorité de lycéens accède au bac, avec un taux de réussite de 83,3 % .

Dans le même temps, 64 % d’une génération obtient ce diplôme.

Pour mémoire, l’objectif du ministère, fixé par Jean-Pierre Chevènement en 1985, visait 80 % d’une classe d’âge au bac. Nous n’y sommes toujours pas.

Pourtant, quelle que soit la valeur effective du baccalauréat, objet de longues polémiques (en dehors de l’orthographe, sujet pour lequel la baisse de niveau est peu contestée), la poursuite d’études supérieures semble indispensable à ceux qui veulent échapper au salaire minimum.

De plus en plus, les BTS, DUT, voire les licences se voient souvent, de fait, assimilées à l’ancien bac en termes de rémunération (voir fiche sur les métiers de l’industrie, à quelques heureuses exceptions près, les bacs+2 sont souvent proches du minimum).

Ainsi, la nouvelle frontière du diplôme rémunérateur est de plus en plus à bac+5, sachant que nous connaissons tous tel ou tel diplômé de ce niveau qui cherche désespérément du travail, et à qui on affirme qu’il est « surqualifié ».

Alors que la démocratisation de l’éducation secondaire est un fait réjouissant, autant le fait de devoir poursuivre des études souvent juste pour le principe, semble absurde.

En nous concentrant sur les études précédant le baccalauréat, nous devons d’abord nous interroger sur la finalité de l’éducation elle-même. Avant le « comment faire », interrogeons-nous sur le « pourquoi faire ».

Quelle finalité pour l’éducation primaire et secondaire ?

Ne cherchez pas sur le site du ministère de l’Education nationale la finalité de celle-ci (si vous y tenez quand même, voici le lien . Il y est question de lois, de principe, mais d’objectif, point.

Sénèque disait qu’ « il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ». C’est bien le cas de l’Etat français qui, de réforme en réforme, ne parvient pas à définir une véritable stratégie éducative pour le pays.

Les prétendues réformes sont en général une série de cautères sur une jambe de bois, dans lesquelles le débat sur les moyens prime sur la finalité.

Platon considérait dans La République que l’éducation a pour finalité le service de l’Etat.

Oserait-on en 2007, dire que l’éducation a pour finalité le service de l’Etat ? Sans doute pas, dans la mesure où l’Etat, à l’échelle de la France, regroupe plus de 64 millions d’individus aux objectifs bien dissemblables.

Dire que l’éducation a pour finalité le service de la Communauté nationale serait sans doute plus « politiquement correct », et plus satisfaisant dans le sens où les activités se situant en dehors du giron de l’Etat (entreprises, associations...) ont une place essentielle.

Favoriser l’obtention d’un travail pourrait-elle être la finalité de l’éducation ? Cela a un sens tant pour la collectivité que pour l’individu, mais cela pose ensuite la question du travail obtenu lui-même. Nous pouvons tous trouver un travail à 1 € par jour en Chine ou en Inde, sans bénéficier de la moindre éducation, pour effectuer une tâche élémentaire.

Cela n’est pas une condition suffisante dans un pays où le salaire quotidien minimum est proche de 60 €.

Bien d’autres finalités pourraient être données à l’éducation, dans une vision moins collective :

  • permettre à l’individu de donner le meilleur de lui-même ;

  • permettre à l’individu de devenir un « honnête homme »  ;

  • élargir le champ des possibles de l’individu en fonction du monde d’aujourd’hui (mondialisation...) ;

  • permettre à l’individu de trouver le bonheur.

A mon sens, une définition acceptable de la finalité de l’éducation pourrait être « de permettre à chacun d’inventer et de participer au monde post-industriel ».

Les études pré-bac : obligation et passivité

Obligation parce que l’école est obligatoire, parce que la notion de choix est très limitée, et se résume malheureusement au principe suivant : les études générales pour les meilleurs, les études techniques pour les autres.

Je me rappelle d’ailleurs d’une rencontre que j’avais eue, alors que j’étais en 3e, avec une conseillère d’orientation. Très intéressé par la gestion, je lui ai demandé ce qu’elle pensait du fait que je parte en 2nde G (pour Gestion). J’ai vu son visage se modifier, et elle a cherché les mots politiquement corrects pour me faire comprendre que cette section n’était pas pour les bons élèves, et qu’il fallait que je poursuive en seconde générale.

Parmi les « meilleurs », l’orientation se poursuit ensuite, toujours en l’absence de choix basé sur les goûts personnels : dans les grandes lignes, filière scientifique pour les meilleurs, filière économique ou littéraire pour les autres. Terrible situation qui voit des matheux s’orienter vers des filières de management, là où c’est plutôt l’intelligence émotionnelle qui caractérise les meilleurs managers !

Passivité ensuite, car il existe peu d’interaction entre professeurs et élèves. La plupart de ces derniers reçoivent passivement le cours, car on ne les encourage pas ou très peu à aller au-delà du cours.

En ce qui me concerne, c’est seulement en 4e année post-bac que j’ai compris que je devais aller au-delà du cours, en lisant beaucoup, pour obtenir de bonnes notes. La simple redite du cours ne suffisait plus, et tant mieux.

La formation continue : volontariat et activité

Contrairement à l’enseignement traditionnel, la formation continue est au contraire le modèle d’un enseignement impliquant.

C’est d’abord souvent une volonté du salarié lui-même, qui est demandeur de formation, car il sait que cela le valorise.

Ensuite, les formations elle-mêmes sont basées sur l’interactivité, le partage des expériences des uns et des autres, la résolution en commun des problèmes posés.

Encore une fois, ne caricaturons pas : la formation continue a aussi ses défauts, et il existe des cours pré-bac véritablement interactifs.

Mais dans l’ensemble, la richesse et la densité d’informations apportées dans les formations continues auxquelles j’ai participé excède largement ce que j’ai pu tirer de mes longues années de primaire et de secondaire.

Un enseignement bloqué

Histoire-géographie, mathématiques, musique, latin, anglais, dessin, technologie, sciences de la nature et de la vie, physique...

Peut-on imaginer que l’une de ces matières puisse être supprimée des programmes ? Tout est utile.

Oui, mais il y a d’autres matières utiles qui ne sont jamais enseignées, ou tellement mal : gérer un budget, maîtriser son alimentation, gérer son temps, la lecture rapide...

Devons-nous poursuivre à enseigner au XXIe siècle les matières du XIXe ?

Très clairement, l’Education nationale est devenue une zone protégée, un système qui protège les enseignants eux-mêmes plus qu’il ne rend service aux élèves. Il est difficile de supprimer une matière, ou d’en rajouter une autre, quand on a des dizaines de milliers de professeurs prêts à se mobiliser pour faire échouer tout changement.

Le meilleur exemple de ce système tout au service des enseignants est le principe de l’évaluation.

Les professeurs sont évalués par un inspecteur qui passe au mieux tous les trois ans. Ils sont prévenus à l’avance, et ne se privent pas de préparer leur classe et leurs élèves pour cette séance.

Ensuite, les inspecteurs notent les enseignants.

Une note en trois ans, et qui plus est sur un cours préparé à l’avance.

Mieux, la note elle-même. Si elle est inférieure à la note précedente de l’enseignant, l’inspecteur doit se justifier en rédigeant un rapport spécifique. Il existe des inspecteurs courageux, mais je vous laisse juge du nombre d’enseignants licenciés chaque année pour incompétence.

Ainsi, l’évaluation qualitative est d’une portée très limitée. Quant à l’évaluation quantitative, elle n’existe même pas !

Ne pourrait-on pas faire passer chaque année des tests aux élèves en début et en fin d’année pour évaluer leur progression ? Il existe bien évidemment des tests, mais il ne sont pas annuels ni utilisés pour évaluer les enseignants. Ces tests auraient bien évidemment pour vocation de leur permettre de connaître eux-mêmes leur performance, et de pouvoir s’améliorer. Il va de soi que leur usage devrait être bien cadré, car les progressions ne seront évidemment pas les mêmes dans chaque site

Le problème est que les professeurs qui obtiennent vraiment des résultats, par exemple ceux qui amènent en CP 100 % de leurs élèves à la lecture, ne se voient pas récompensés.

Quelles matières avant le bac pour le XXIe siècle ?

A mon sens, les matières qui permettent à chacun d’inventer et de participer au monde post-industriel sont les suivantes :

  • le français et la culture générale (réunis en un seul enseignement), car l’accès à tout le reste passe par là ;

  • l’activité physique et sportive, car sans elle, notre santé ne nous permettrait pas de bénéficier durablement de nos acquis ;

  • les maths, car c’est de fait une des clés (mais pas la seule) du monde d’aujourd’hui ;

  • l’anglais, car l’information partagée par l’humanité (malheureusement peut-être, mais c’est un fait) est diffusée dans cette langue ;

  • l’informatique, dans ses dimensions de recherche et d’échange de l’information, car c’est la frontière d’un nouvel illétrisme  ;

  • la communication entre les hommes, car c’est la clé pour une vie harmonieuse.

Ainsi, avec ces six matières, nous disposerions d’un véritable socle commun pour que chacun de nous invente et participe à ce monde post-industriel, dans lequel nous vivons désormais.



30 réactions


  • LE CHAT LE CHAT 20 août 2007 11:54

    @gypse

    je crois que l’OM sera champion de France avant que le mammouth ai perdu 2 cm de tour de taille ! smiley il est corriace le pachyderme , il a usé les dents de plus d’un ministre


  • Captain Cap 20 août 2007 12:25

    Avec chaque acte de naissance, un bac +5 offert !

    La voilà la solution.


  • ehryx 20 août 2007 13:27

    « la communication entre les hommes » Vas-y raconte-moi ce que tu mets là-dedans...

    Quant à la culture générale... Tu veux dire que tu associerais histoire, géographie, philosophie, sciences naturelles et sciences physiques au français ? Il y a un certain archaïsme dans l’éducation française, je te l’accorde, mais la culture générale c’est quoi ? Les sciences, et les connaissances ?

    S’il devait y avoir une évolution, ce serait d’introduire des notions de sciences humaines, sociales, et de gestion, peut-être dès le collège. Et d’éliminer la philosophie, vieux non-sens de nos lycées : pour comprendre et apprécier la philosophie, il faut posséder des fondamentaux dans à peu près toutes les sciences, notamment celles susmentionnées, jamais abordées.

    Il y a deux vrais archaïsmes dans l’école française du 21ème siècle : l’orientation quasi inexistante (nourrissant les filières poubelles, l’échec scolaire dans l’enseignement supérieur, et à moyen terme, l’inadéquation entre les diplômes distribués en France et les secteurs qui embauchent vraiment), et l’absence de préparation à la vie professionnelle (le cv et la lettre de motivation devraient être abordés avant seize ans... A moins que les études supérieures ne soient considérées comme ’obligatoires’ ?).


    • cza93 cza93 20 août 2007 14:58

      ... Et l’instruction civique ? c’est important aussi de former ses citoyens ! Dans cette rubrique j’y intégrerais bien des notions sur le développement durable, un minimum d’explications sur la biodiversité / le climat / l’eau / les pollutions ...

      Une chose qui a toujours été négligée dans notre système français, c’est de réellement réhabiliter les métiers et les filières manuels ; de promouvoir ces métiers en faisant peut-être entrer plus l’école dans le monde de l’entreprise, pour que les enfants puissent réellement choisir leur orientation scolaire et professionnelle (en visitant plus de sites d’entreprises et en réalisant plus de petits stage au cours de leur scolarité), et que les formations courtes ou tournées vers de métiers manuels ne soient plus considérées comme des orientations « poubelle » destinées aux enfants en échec scolaire !

      Il n’y a qu’à voir toutes les offres d’emploi non pourvues actuellement : elles se situent pour beaucoup sur des métiers manuels essentiels qu’on a méprisés depuis des années !


    • ehryx 20 août 2007 18:39

      100 % d’accord sur tous les points ! On manque de travailleurs manuels, mais sociologie et psychologie (les filières-poubelles types, dont je suis issu) ont 5 à 20 fois plus d’étudiants que de places dans leurs diplômes professionnels... Et je ne parle même pas des débouchés...

      Je n’aime pas le raccourci ’usine à chomeurs’, mais laisser s’engouffrer des milliers d’étudiants dans des filières où ils n’ont pas leur place, alors qu’il y a toujours un chomage massif en France et des centaines de milliers de postes non pourvus dans d’autres secteurs, ce n’est pas une réussite de notre éducation nationale smiley


    • melanie 21 août 2007 00:40

      @ ehryx :

      Dur d’ecrire votre pseudo : Une épreuve en soi ....

      Je suis fille d’enseignants - en Français - et j’ai beaucoup réflechi au système scolaire français : je suis d’accord avec vous . Sciences humaines d’abord et philosophie après et études utilitaires ... A quoi servent le latin et les études supérieures d’histoire de l’art alors que l’on sait qu’en dehors du professorat - nombre de postes archi limités - , aucun poste n’existe à la sortie.

      J’ajouterais :

      Numérus clausus arbitraire en fac de médecine alors qu’il manquera des médecins à l’avenir et abscence de numérus clausus en université pour des formations de psychologues alors que les vacations sont quasiemment inexistantes et que après la psychologie il y aura nécéssité de se réorienter pour correspondre aux exigences du marché du travail ?????

      Cessons d’utiliser les formations comme moyen supplémentaire à la baisse mécanique du chômage : Les structures de formation sont dans un bon nombre de cas - Cif, écoles de visiteurs médicaux - destinés à s’auto-entretenir alors même que les formations sont déjà obsolètes ou que le marché est déjà tari ...

      Il faudrait peut-être enfin que le système de formation corresponde au exigences du marché du travail. La passion sur des sujets « voie de garage », c’est sympa pendant les études , mais c’est la galère assurée après . J’en parle en connaissance de cause : J’ai fait des études de psychologie, dix ans de visite médicale : La visite médicale est un secteur moribond - à cause des génériques - et on continue à former des délégués médicaux en pagaille.... La psychologie ne même à rien, si ce n’est la psychologie du travail - et encore, en concurrence directe avec les formations de Gestion des Ressources humaines - .

      Résultat : Le carreau à 40 ans .

      Arrêtons ce gâchis .

      Il est vrai par ailleurs que le chômage de masse qui déséquilibre totalement la donne permet par un système de recrutement par l’exclusion une surenchère permanente sur le niveau d’études : Bac + 7 minimum maîtrisant 3 langues plus le mandarin litérraire, et world, exell, et powerpoint pour un poste de vendeur de punaises chez Trucmuche ... !!! Qui dit mieux ????


    • Gypse Gypse 27 août 2007 20:45

      @ehryx

      Pour te répondre sur ce que j’entends par « communication entre les hommes », il me semble qu’aujourd’hui, il est nécessaire de partager avec les élèves un grand nombre de notions souvent réservées aux adultes :

      - se connaître soi-même, en utilisant les apports de la psychologie, la psychanalyse ;
      - connaître les autres, par la présentation des cultures et des religions du monde, en ayant une vision plus large que la seule présentation de l’islam. Il s’agit dès lors d’ouvrir à l’hindouisme, le bouddhisme, le taoïsme, les cultures aborigènes...
      - échanger de façon pacifique, de l’affirmation de soi à l’écoute, la connaissance des bases du savoir-vivre, la compréhension de la notion d’interdépendance, qui nous fait tous grandir par la conscience de vivre en société...

      J’ajoute que l’éducation civique me semble également vouée à faire partie de cet ensemble, car le civisme, c’est bien du domaine de notre relation avec les autres. Si tu souhaites que l’on approfondisse ce débat, je te propose de répondre à ce message, nous pourrons poursuivre par courriel en direct. Je t’écrirai dans la foulée.

      Concernant la culture générale, j’associerais effectivement sans hésiter français et histoire-géo. C’est un ensemble cohérent dans le cadre d’une vision ouverte au monde qui est la mienne.

      Pour la physique, elle doit à mon sens être liée aux maths : les sciences physiques traduisent les mathématiques dans le concret.

      Les sciences naturelles posent une question plus délicate. Certains aspects sont à rapprocher de la culture générale (géographie, paléontologie) d’autres aux mathématiques (biologie).

      Pour mémoire, je te rappelle que les entrées dans les Universités Américaines sont basés sur seulement deux tests de niveau : TOEFL (Anglais) et GMAT (Maths).

      Pour le reste, comme tu le vois, je suis pleinement d’accord avec toi. Les aspects de gestion pourraient ainsi être logiquement rattachés aux maths, les sciences humaines à la culture générale.

      Concernant ta question sur l’orientation, je crois que ce socle de 6 disciplines devrait être intégralement acquis au Collège. Cela permettrait au Lycée de devenir un lieu d’approfondissement ou de découverte de nouvelles matières, permettant à un jeune de 18 ans de pouvoir, s’il le souhaite, quitter les études avec un bagage suffisant pour inventer et participer à ce monde post-industriel. Et clairement, cela impose, à la fin de la 3e, une orientation basée sur à la fois des données qualitatives et quantitatives.

      Sur l’aspect qualitatif, je crois qu’il serait temps de réhabiliter les échanges directs élèves-professeurs. Pendant toute l’année scolaire, la communication est souvent à sens unique (ça aussi, il faudra le changer). Et à la fin de l’année, il n’existe aucun cadre permettant aux élèves de prendre ne serait-ce qu’une demi-heure avec l’enseignant de leur choix pour parler d’orientation. Ils se retrouvent dans le meilleur des cas face à un conseillerd’orientation qui ne connaît pas leur histoire, leur personnalité...

      Sur l’aspect quantitatif, je confirme qu’il faut systématiser les tests de niveau. Ces tests ne doivent pas verrouiller définitivement la vie d’une personne, mais à un moment donné, ils permettent d’orienter les élèves sur des bases un tant soit peu objectives.

      Il va de soi que je considère que les cartes ne doivent pas, comme c’est malheureusement trop souvent le cas en France, être distribuées définitivement avant 20 ans, et que la formation doit être encouragée tout au long de la vie.

      A propos de l’inadéquation entre les diplômes et les secteurs qui embauchent, je pense qu’elle est d’abord liée au fait que des jeunes sortant du bac ne savent pratiquement rien faire : ils ne parlent pas anglais, maîtrisent mal les logiciels bureautiques (tout va bien sur les traitements de texte, mais les tableurs et les bases de données, c’est moins ça), n’ont pas les notions de culture générales qui permettent de ne pas renouveler les erreurs du passé, sont souvent incapables d’écrire un français correct, sont parfois malades en raison des longues heures passées devant la télé au lieu de s’aérer, et sont maladroits dans leur façon de communiquer. Il m’arrive assez souvent de recruter, et pour moi les compétences techniques ne sont pas l’essentiel, elles peuvent s’apprendre dans l’entreprise. En revanche, je préférerais que les compétences de base et les compétences comportementales soient déjà présentes.

      Enfin, je suis bien évidemment d’accord avec toi sur la formation au CV et aux lettres de motivation. Et pour leur donner un contenu, il faudrait amener les élèves à faire des stages (ou monter des projets associatifs) dès le lycée, pour pouvoir quitter les études à 18 ans.


    • Gypse Gypse 27 août 2007 20:47

      @cza93

      Absolument d’accord. Dans le découpage que je propose, l’instruction civique et la formation (non technique) à l’écologie rejoint l’ensemble français-culture générale. La question des métiers manuels est par ailleurs essentielle Je souhaite que les formations aux métiers manuels interviennent plutôt après le collège. Le socle des 6 disciplines présentées dans l’article est nécessaire pour tous.

      Nous avons effectivement besoin de bons professionnels de métiers manuels, et j’aimerais vivement que l’on réhabilite la notion de « maître ouvrier ». J’ai eu l’occasion de voir à quel point les compagnons du Tour de France, fiers de leur culture et de leur savoir-faire, méritent reconnaissance et respect. Mais on en parle bien peu, à l’heure où seules les formations générales sont encouragées.


    • Gypse Gypse 27 août 2007 20:49

      @melanie

      Oui, c’est bien triste. Certaines facs commencent à se rendre compte du gâchis (cf l’exemple de Nantes - http://www.universites-entreprises.com/spip.php?article12 ), mais c’est bien une politique nationale, voire européenne qu’il faut pour en finir avec les filières-parking.


  • Ram 20 août 2007 15:00

    Article de qualité.

    Je suis tout à fait d’accord pour dire qu’il n’y a que peu de challenge à avoir un bac (même S) de nos jours.

    Votre passage sur les conseillers d’orientation m’a bien fait rire. Venant d’une ZEP bien gratinée du 92 je me suis vu proposé un BEP fictif sans même que la conseillère n’est regardé mon dossier. Dès que je fini mon bac +6 je crois que j’ai vais aller la revoir smiley. Et au lycée c’est la même rangaine, ils ne connaissent pas les écoles, juste la fac. Ces gens n’ont jamais travaillé de leur vie dans une entreprise, pourquoi se permettent-ils de nous conseiller ?

    Et puis un bac +5 oui, mais un bac +5 dans une école. Quel est le poids d’un bac +5 provenant d’une fillière poubelle de la fac ? Une place de prof pour les chanceux... Ormis les fillières élitistes, la faculté est complètement deconnéctée du monde de l’entreprise de nos jours.

    Pour le pré-bac il est vrai que l’enseignement est un peu rébarbatif. Mais les 68ards seront bientôt à la retraite et la nouvelle génération de profs à l’air un peu plus réaliste.

    Tout cela est vraiment dommage car je trouve le système scolaire français relativement égalitaire et plein de bonnes volontées. Sans oublié que son budget est particulièrement conséquent.


    • Gypse Gypse 27 août 2007 20:50

      @Ram

      Très bien vu. Aujourd’hui, le Bac+5 a plus de valeur dans le cadre d’une Grande Ecole. Il existe toutefois de bons Mastères. Il serait temps de fusionner Grandes Ecoles et Universités, en prenant le meilleur de chacune d’entre elles (ouverture à l’entreprise et pragmatisme pour les unes, sensibilité à la recherche, richesse des fonds documentaires pour les autres).


  • Blé 20 août 2007 16:15

    Quelle école pour quelle société ? est la question que nos élites (politiques, économiques, enseignantes) ne se posent surtout pas car ils sont bien incapable de le faire.

    Former des citoyens pourquoi faire ? L’économie de marché en a t-il vraiment besoin ?

    Les classes dominantes éduquent leurs enfants dans la perspective de maintenir et de garder leurs privilèges. Un des moyens est bien de modifier pour le peuple le rôle de l’éducation national, dispenser un service minimum. Pour le reste, les entreprises privées feront l’affaire, les enfants sont de vrais vaches à lait pour elles. Ces dernières ne risques pas de remettre en cause l’ordre social établi par les puissants.

    Les techniques évoluent rapidement, il serait nécessaire d’investir dans les formations continues. Or que se passe t-il en ce moment ? L’état commence à brader tous ces centres de formation au privé. Je ne pense pas que ce sera moins cher pour l’individu, une entreprise privée fait du commerce avant tout,aussi on peut s’interroger sur la fiabilité d’une formation d’une boîte privée qui n’a de compte à rendre qu’à des actionnaires.


    • Gypse Gypse 27 août 2007 20:51

      @Blé

      Je crois qu’il ne faut pas caricaturer les entreprises qui font de la formation continue. Il y en a qui font leur travail honnêtement, et où les actionnaires n’interviennent pas du matin au soir. Cela dit, votre suggestion d’impliquer davantage l’éducation nationale dans la formation continue me semble tout à fait souhaitable.


  • libremax libremax 20 août 2007 16:56

    Bac : taux de réussite supérieur. Soit, mais j’aimerai savoir si les élèves sautent plus haut, ou si la barre est plus basse ? smiley


    • Gypse Gypse 27 août 2007 20:53

      @libremax

      En dehors de l’orthographe, où peu de gens contestent que la barre soit plus basse, je n’ai pas trouvé de référence incontestée sur le sujet. Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui, les 12 années d’études avant le bac semblent de moins en moins suffisantes pour trouver un emploi dignement rémunéré...


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 20 août 2007 16:59

    Après 75% d’une classe d’âge bachelière, puis 80%, puis 85%, je propose qu’on rende enfin le bac obligatoire, qu’on puisse enfin parler d’éducation et d’instruction (comme vous le faites).

    (après quoi, il conviendra de l’interdire purement et simplement, et on repartira sur autre chose)

    On a complètement oublié que le bac est le premier examen universitaire, et que son obtention devrait signer la capacité à suivre des études supérieures. ce qu’on a pris pendant un temps comme une garantie d’emploi, ce qui n’a rien à voir.

    Regretter que les diplômés ne trouvent pas de boulot « à leur juste valeur », c’est regretter un temps (« que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître »), celui où le bac était tellement coté que même pour les instituteurs, il n’était pas obligatoire.

    En gros, plus le bac se « dévalorisait », plus on le demandait, et plus on en rajoutait en études et en théorie (« on a fait toujours plus de la même chose », dirait Watzlawick) dans les études, alors que la masse d’emploi réputés « basiques », elle, restait en l’état, et s’avérait même plus techniques que ne le croyaient les Ministres. Allez réparer un moteur de bagnole et vous verrez ce que je veux dire.

    Si on avait fait pareil avec le permis de conduire, les camionneurs se demanderaient où est la pédale d’embrayage, et ils devraient passer des examens théoriques d’éléctrotechnique pour faire démarrer leur tracteur. A ceux que ça fait rigoler, je me rappelle que mon propre père qui a passé le permis dans les années 50, avait eu à répondre à des questions théoriques sur le moteur à explosion. Visiblement, on a eu une évolution inverse.

    Mais toujours le mythe subsiste : plus d’études = plus de sécurité d’emploi. Encore 50 ans, et on aura compris, mais en attendant...


    • ddacoudre ddacoudre 21 août 2007 00:08

      Bonjour j’ai aimé l’article sauf quand il prend les enseignant pour tête de trucs justifiants les échecs d’évolution de l’éducation nationale, c’est le coup de violon traditionnel. J’ai également apprécié le tient et j’ai bien peur qu’avec le gouvernement actuel il faille attendre même plus de 50 ans s’il réussi sa réforme des universités.

      La « transdisciplinarité » est peut-être une évidence pour les scientifiques d’aujourd’hui, certainement moins pour Mr tout le monde qui n’a le regard que vers un lien direct du savoir débouchant sur un emploi.

      Pourtant cette démarche les scientifiques ont dû apprendre à la faire, en battant en brèche l’idée selon laquelle ne peut être prises en compte que les recherches pointues compétitives dans une spécialité donnée. Encore en 1950 des scientifiques s’opposaient sur l’idée que seulement leur spécialité spécifique était la plus capable d’expliquer le monde. Cette démarche de transdisciplinarité a été qualifiée de « vision sommaire du Tout » par Murray Gell-mann (prix Nobel 1969 pour la théorie des quarks) qui a contribué à la création d’un institut pluridisciplinaire, le Santa Fe Institut , et Benoît Mandelbrot (polytechnicien qui décrivit la géométrie Fractale en 1975) exprime la même idée en se qualifiant de « pionnier par nécessité ».

      « La diversité de la vie sur Terre représente une information distillée au cours de quatre milliards d’années d’évolution biologique, et sur la relation analogue qu’entretient la diversité culturelle humaine d’Homo sapiens sapiens. Je soutiens que la diversité biologique et la diversité culturelle méritent toutes deux de grands efforts afin d’être préservées »... « Mais il n’est pas réellement possible de considérer ces questions isolément. Le réseau de relation qui lie l’humanité à elle-même comme le reste de la biosphère est aujourd’hui si complexe que tous les aspects s’affectent les uns les autres à un point extraordinaire. C’est une étude du système tout entier qu’il faut réaliser, aussi sommaire doive-t-elle être, parce qu’aucune mise bout à bout d’études partielles d’un système adaptatif complexe non linéaire ne peut donner idée du comportement du tout. Certains efforts débutent pour mener une telle étude sommaire des problèmes mondiaux, intégrant tous les aspects pertinents, qu’ils soient aussi bien environnementaux, démographiques et économiques, que sociaux, politiques, militaire et idéologiques. La vocation de l’étude n’est pas de se réduire à une simple spéculation sur le futur, mais de tenter d’identifier, parmi les multiples sentiers possibles pour l’avenir de l’espèce humaine et le reste de la biosphère, quels sont ceux qui avec une probabilité raisonnable pourraient mener à une plus grande durabilité. Durabilité est ici entendu au sens large pour inclure non seulement l’évitement d’une catastrophe environnementale, mais d’une guerre désastreuse, d’un despotisme généralisé à long terme et d’autres fléaux de cet acabit tout au tant. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage un nombre d’allusions au Santa Fe Institue, que j’ai contribué à fonder... ». Murray Gel-Mann. Le quartz et le jaguar. Édition Flammarion.

      Convaincu de devoir créer sa propre mythologie, Mandelbrot ajouta cette phrase à son entrée dans le Who’s Who : « La science irait à sa perte si (comme le sport) elle plaçait la compétition au-dessus de tout, et si elle clarifiait les règles de cette compétition en se confinant à l’intérieur de spécialités étroitement définies. Les rares savants qui ont choisi d’être nomades sont essentiels au bien être intellectuel des disciplines établies » ? Ce « nomade volontaire » qui se qualifiait de « pionnier par nécessité », quitta l’institution académique en quittant la France et en acceptant le refuge que lui offrait le Thomas J. Watson Research Center d’IBM. Gleick. La théorie sur le chaos. Éditeur Flammarion.

      Quand des hommes aussi intelligent, l’on fait, qu’est-ce donc qui empêche les plus humbles de le faire ; si ce n’est qu’ils se croient plus intelligent que ce qui le sont, et qui eux sont humbles.

      Pourtant, nous restons dans une version généraliste d’un « maximum minimal » du Tout, à cause d’un enseignement général tronqué. Certaines disciplines manquant du fait même de sa limite arbitraire, fixée dans sa durée par nos contraintes économiques, et nos pratiques culturelles. Une situation dont nous devrons tous sortir, pour entrer dans le maximum possible dans l’intérêt socio-économique de l’espèce.

      Certains s’en exclus de fait par le choix des orientations professionnelles, dans lequel l’exercice de leur profession ne nécessitera pas d’avoir une compétence pluridisciplinaire, disons la majorité d’entre-nous. Quant à l’apprentissage professionnel, s’il offre la souplesse d’un enseignement général plus lent, ce dernier est relégué à un rang subsidiaire par les acteurs eux-mêmes, et il ressort de ce processus, des professionnels qui auront à construire leur bagage de culture générale sans aide, et il en est de même pour les filières professionnelles. Des professionnels pour qui Platon est une planète (pluton) ou un militaire, De Gaule un porte-avions en panne, et que nous les laisserons aux soins « éducatifs » des mas média, parce que disons-nous, ils ont la liberté (indépendance financière que donne le revenu du travail) de rester des ignorants faute de temps à leur consacrer. D’une autre manière, nous disons, si durant leur scolarité nous n’avons pas les moyens techniques de suivre les retardataires, au moins s’ils ne deviennent pas instruits ils auront un métier.

      C’est certes une réalité cruelle, mais elle pèsera bien évidemment sur les choix qu’exige l’exercice de la citoyenneté.

      Dans une étude sur les « tendances » des français il ressort de l’analyse sur la formation (éducation permanente), qu’elle jouera un rôle essentiel, de même que la culture générale, et de dire : « Les connaissances resteront sans aucun doute importantes, mais c’est surtout la capacité de les relier entre elles et de faire une synthèse intelligible qui seront déterminantes ». Les employés et les cadres seront emmenés à chercher les informations pertinentes, à les actualiser et à les appliquer dans un contexte particulier. Dans cette optique, la Culture générale redeviendra essentielle. Les lettres pourraient alors prendre leur revanche sur les mathématiques. La sociologie, la géopolitique, la philosophie, l’art, l’histoire des civilisations ou des religions seront des outils de plus en plus nécessaires aux cadres et aux dirigeants, dont le métier pour ceux-ci est d’intégrer le présent afin d’inventer l’avenir ». Si je me félicite de cette tendance, elle ne correspond pas tout à fait à celle que je défends, et qui va au-delà des seuls actifs cadres et dirigeants. Cette tendance est exclusive, donc élitiste, confiant toujours aux dominants l’exclusivité de la connaissance, comme s’il devait toujours exister des privilèges ou des privilégiés, comme si les dirigeants étaient investis d’une fonction prédestinée de guide, voire messianique.

      Et elle présente encore les spécialités en termes de confrontation.

      Ce n’est qu’une Idée reçue que les mathématiques et la littérature s’opposent. Cette tendance des français ne tient évidemment pas compte de ceux qu’ils ignorent, que notre monde et nous y compris sommes conçus de « particules » (ondes et corpuscules en mécanique quantique). Son approche par la seule pensée philosophique n’a pas suffit à ouvrir les voies de la compréhension du fonctionnement de notre Univers et de notre Être, sans passer par une traduction mathématique qui quantifie, nous éclaire donc, mais figent les choses dans une mesure. Une mesure qu’il nous faut regarder comme une rampe de lancement. Et ainsi la pensée ayant conçu les mathématiques, il n’y a pas d’opposition entre connaissances littéraires et mathématiques. Cela évitera à des commentateurs de dire au cours d’un matche de football lors d’un tir, que le ballon s’accélère en touchant la pelouse mouillée. En effet, ce sont les mathématiques qui sont devenues le langage de la concrétisation scientifique, de l’ensemble de nos théories bâties par la pensée, et elles ont permis d’en faire la vérification et l’application. Bien que ce soit les deux, littérature et mathématique, qui associées et vulgarisées, permettent à chacun, de naviguer dans toutes les autres disciplines. La construction du raisonnement repose tout autant sur la connaissance du langage lexical qui permet le développement de la pensée abstraite, que des mathématiques qui offre la logique déductive, et séparer les deux n’est pas sans incidence sur l’appréciation de notre existence. Ceci permet à chacun d’y trouver les repères dont il a besoin. L’inverse est allé à contre sens de la nécessité de transdisciplinarité, parce qu’il est aussi nécessaire dans notre société, d’avoir des dirigeants compétents que des citoyens qui le soient tout autant. Quelques hommes célèbres ont décrit cette nécessité d’être compétent en raillant l’ignorance. C’est ainsi que Chateaubriand dans « René » disait : « on ne hait les hommes et la vie que faute de voir assez loin », et Lamartine « infini dans sa nature, borné dans ses vœux, l’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux ». Prévert, lui écrivait « il poursuivait une idée fixe, il s’étonnait de ne pas avancer ». Et comme rien n’est jamais simple je conclurai avec ce propos de Victor Hugo « l’homme qui ne médite pas vit dans l’aveuglement, l’homme qui médite vit dans l’obscurité. Nous n’avons que le choix du noir ».

      Il nous reste donc à l’éclairer.

      Il n’est pas concevable aujourd’hui de devenir de petits génies. Quand nous avons besoin de compétences « pointues », nous faisons appel à des spécialistes ou à des experts, car nous nous sommes répartis le savoir comme nous nous sommes répartis les tâches, les deux étant interdépendants. Si nous ne pouvons être experts en tout, nous pouvons accroître notre niveau général de Connaissance et de compréhension. Et c’est ce qui s’est produit avec le développement de l’instruction générale, C.E.P, et aujourd’hui l’objectif est le BAC pour tous, avec en fond, l’incompréhension populaire de trouver des techniciens de surface bachelier. Cela, en relevant que le CEPE est tombé dans l’oubli et que le BES suit la même voie, comme diplômes permettant d’accéder à des emplois. Pourtant malgré ce nous prétendons, nous perpétuons ce vieil adage Sumérien : que l’initie instruise l’initié, l’ignorant ne doit pas savoir, de telle manière que certaines disciplines ne sont accessibles qu’à certains, qu’elle que soit la sélection par laquelle cela procède, et que nous qualifions de « sélection naturelle », pour devoir nous dispenser de la démocratiser. Et il y a aujourd’hui d’impérieuses raisons socio-économiques à enclencher une vitesse supérieure, pour maîtriser notre puissance technologique, réduire la résurgence de l’intolérance, et réduire la violence croissante.

      Et pour cela il n’est pas nécessaire d’être des génies, mais bien obligé d’en savoir un peut plus, d’accéder à se savoir que se réserve l’élite pour ne pas se tromper de cible, en croyant que le bac d’aujourd’hui est un ascenseur social, alors qu’il est tout juste l’équivalant du BEPC d’après guerre,si cen’est pas moins.

      Alors, nous avons un certain choix. Le développement de la pensée « créatrice » peut se faire, par la seule observation de l’existence en fonction de nos seules aptitudes réduites à leur environnement, dans le but d’un seul intérêt immédiat, comme nos ancêtres Cro-Magnon pour les plus lointains. Ou bien par l’observation de notre existence, grâce à des structures d’un apprentissage permanent, pour enseigner tout ce que nous avons accumulé comme savoir et connaissance depuis nos illustres ancêtres durant notre existence, afin de se préparer à des événements que cette accumulation de connaissances et savoir induiront également. Actuellement, nous passons au mieux 13 années dans un enseignement de culture générale ou professionnelle, et nous restons environ 55 ans et plus à considérer que nous avons assez appris, tout en restant en permanence conditionnés à notre apprentissage empirique, ou à ceux qui en font l’effort, à l’éducation permanente. En effet, nous sommes aussi cela, un animal qui apprend en permanence, mais nous y donnons aussi un autre nom, « le vécu ».

      Faute de comprendre cela nous ne trouverons aucune raison qui justifie un apprentissage permanent tout au long de l’existence, et nous demeurerons socialement des hommes des « cavernes », même si nous sommes capables d’aller en trouver sur Mars, parce que nous transporterons ces cavernes avec nous, pour nous être abandonné. (J’utilise le terme « caverne » pour l’image erronée populaire qu’il véhicule.)

      COrdialement. Et désolé pour la longueur ;


    • ddacoudre ddacoudre 21 août 2007 00:39

      Bonjour antérieurement la notation et les contrôle étaient réalisé pour vérifier si les maîtres éduquaient bien leurs élèves, aujourd’hui les temps ont changés, mais l’enseignement reste un sujet bien compliqué. l’enseignement n’est pas seulement obtenir un diplome pour exercer un métier, même si cela passe aussi par là.

      L’éducation au travers de l’école possède également une historicité. L’école n’est pas apparue spontanément, elle a émergé du rôle éducateur de la famille, lorsque l’acquisition de savoir-faire plus complexe et de modes de relations plus élaborés ont nécessité d’avoir recours à des institutions éducatives : confréries de classes d’âge, périodes d’initiations sous la direction d’hommes spécialisés dans un lieu donné. Tout autant que la division du travail, l’éducation comme fonction différenciée commence là. C’est avec la division du travail que se développe la fonction éducative, car il est arrivé un seuil où, ni la famille, ni les groupes indifférenciés ne peuvent se transmettre directement tout le savoir-faire devenu trop complexe pour être partagé par tous.

      C’est tout d’abord une école élitiste comme résultante d’une stratification sociale.

      Dans n’importe laquelle des sociétés considérées, l’école a été d’abord conçue pour une minorité de personnes, telle l’école hellénistique pour les lettrés, écoles romaines pour Patriciens et certains plébéiens libres, écoles monastiques. En Europe, Émile Durkheim situe à l’époque carolingienne le début de la création d’un réseau d’écoles, dont leurs fonctions sont de former de futurs prêtres, et de futurs fonctionnaires. Philippe Ariès (historien français) rapporte plus tard l’existence de petites écoles, pour les moins misérables, et d’universités dont les riches avaient des chances de faire partie.

      Ce sont de ces universités que naîtront peu à peu les collèges, préfiguration de l’enseignement secondaire. D’abords parallèles à l’université, ils y préparèrent. En France, du XVI ième au XVIII ième siècles, les collèges devinrent plus prospères que les universités, et constituèrent une forme d’éducation dont nous avons directement héritée. Une stratification sociologique de l’enseignement, indépendante et séparée, se développe, et se rapproche d’un système scolaire sans qu’il soit pour autant unifié, de telle manière qu’un enfant ne passe qu’exceptionnellement d’un type d’école à l’autre.

      Mais la révolution sort l’éducation des « salons » élitiste.

      Comenius, (nom latin de Jan Amos Komensky) humaniste tchèque et évêque des frères moraves préconisa vers le milieu du XVII ième siècle une école commune à tous, garçons et filles, mais surtout enfants de toutes conditions. On y décèlera, contre toutes idées reçues, qu’ils sont capables de suivre un enseignement à des divers degrés scolaires. Ce sera le départ de la première conception d’un système scolaire. En France, la Législative puis la Convention reprendront l’idée d’école de base, et viseront l’institution d’une « instruction publique » (notamment dans le but d’unifier une langue du français). Et puis, dans l’esprit de tous, l’acquisition du français était devenue une des formes de l’égalité, et l’unification linguistique une affaire nationale. Condorcet considère « l’égalité de fait » comme la visée de l’art social qui se constitue et ne peut être atteint, selon lui, que progressivement par l’instruction. Ce n’est que plus tard au cours du XIX ième siècle, que l’école élémentaire se réalise en France, 1866 ligue de l’enseignement ; 1881-82 scolarité obligatoire et gratuité ; en 1883 obligation faite aux communes de posséder une école. Émile Durkheim quant à lui définit le rôle de l’éducation scolaire, comme destiné à « susciter et développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclame de lui la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné ». En toute hypothèse l’action de l’école comporte une socialisation morale, technique et intellectuelle, qui conduit l’enfant à devenir, en tant qu’adulte, un « honnête homme ». Il est imprégné d’une façon d’être, une façon d’être qui paraît immuable.

      Sauf que le développement de l’économie entraîne un retour vers l’élitisme pragmatique et idéologique.

      Mais l’accent mis sur la croissance économique, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, a considérablement investi le système éducatif à partir des années 1960, d’une part pour le rationaliser par des techniques de gestion et d’analyses issues de l’économie, et d’autre part pour répondre à la compétitivité des compétences professionnelles exigées par les modes de gestion et de production. Ces compétences doivent être de plus en plus affinées et élevées pour se maintenir à un niveau de performance compatible avec l’évolution des besoins du marché et être en mesure de systématiser les nouvelles technologies issues de la recherche.

      Ce n’est pas sans débat passionné (Mai 68), sans de multiples lois, sans permanence des inégalités (la démocratisation de l’éducation a seulement déplacé les inégalités vers le haut), sans erreur d’orientations (apprentissage) que le processus de rationalisation a poursuivi cet objectif de mise en adéquation de l’éducation avec l’économie qui est éminemment politique.

      Ce choix s’oppose peut être à d’autres missions plus sociologiques qui devraient fournir aux individus des repères culturels pour se mouvoir dans une évolution plus rapide que celle des siècles antérieurs de notre monde, sans que la référence de l’analyse politique soit les guignols de l’info, (ce qui ne préjuge pas de la qualité contestée ou non de cette émission). Ainsi la mission qui demeure attachée à l’éducation, quelle que soit l’anticipation à laquelle ses analystes se livrent, ne peut précéder l’événement, elle ne prépare qu’à ceux qui sont connus, elle s’ajuste à ceux qui se déroulent, et elle développe les choix qui lui sont politiquement assignés.

      Aussi les « sciences de l’éducation » sont soumises au débat de savoir si elles doivent se limiter à préparer à tel ou tel moment d’un processus d’acquisition ou si elles doivent aussi éclairer sur la philosophie de la vie. La réponse n’est pas facile. On peut considérer que c’est un domaine réservé aux individus que d’élaborer leur propre opinion, mais comme ils la tiennent aussi de l’apport du système éducatif, sans doute vaudrait-il mieux qu’ils soient instruits de ce que les sciences humaines ont permis de comprendre de la vie.

      Mais partant de là nous nous retrouvons avec le dilemme de Condorcet dans le texte qu’il présenta au début de 1792 à propos des écoles primaire : « On pourrait me reprocher d’avoir trop resserré les limites de l’instruction destinée à la généralité des citoyens ; mais (....) le petit nombre d’années que les enfants des familles pauvres peuvent donner à l’étude nous a forcé à resserrer cette première instruction dans des bornes étroites ; il sera facile de les reculer lorsque l’amélioration de l’état du peuple, la distribution plus égale des fortunes, suite nécessaire des bonnes lois (...) en auront amené le moment ».

      Si l’éducation s’est acquittée de ses missions professionnelles, il en va tout autre de la formation du citoyen aux sciences humaines, de telle manière que le système éducatif devra apporter une réponse au commerce de l’information. D’autant plus qu’il se développe par Internet et qui va être un concurrent direct en tant que système « éducatif » parallèle dont on peut nourrir de fructueuses espérances, mais qui n’est pas contrôlable et sera bien évidemment un moyen de diffusion de propagandes en tout genre.

      Et comme aujourd’hui faute d’avoir accès aux sciences politiques, les jeunes s’inspirent aussi des guignols de l’info pour affiner leur opinion politique, d’autres trouveront la leur dans les pages d’Internet, sur lequel nous trouveront certainement toutes les grandeurs de nos créations, mais aussi toute la tyrannie de notre espèce. Et dans les choix qui devront être fait, celui du commerce idéologique auquel nous avons préparé nos esprits l’emportera sur celui de la philosophie. cordialement.


    • Vilain petit canard Vilain petit canard 21 août 2007 09:55

      @ ddacoudre

      Pourquoi ne faites-vus pas un article (ou une série d’articles), plutôt que de faire deux énormes commentaires d’un commentaire ? Vos idées y gagneraient, le débat que vous lancez ne manque pas d’intérêt.....

      Tant que j’y suis, il ne faut pas oublier la presque escroquerie des Baccalauréats Professionnels, qui consiste à appeler Bac un examen à valeur professionnelle, mais qui ne donne pas accès à l’Université. Ces examens sont d’une grande utilité, car ils forment réellement à des emplois réels, mais pourquoi les appeler « baccalauréats » ? Pour faire plaisir aux grands-parents ?

      Bientôt le BEPC, après être devenu les Brevet des Collèges, s’appellera le Baccalauréat des Collèges... Et le permis de conduire sera le « Baccaclauréat Automobile »...


    • ddacoudre ddacoudre 22 août 2007 19:43

      merci, pourquoi pas un jour. sympa le bac automobile.


    • Reid RASTER Reid RASTER 24 août 2007 15:25

      Merci pour ce chouette commentaire.


    • Gypse Gypse 27 août 2007 20:56

      @ddacoudre

      Merci pour cette ouverture du champ de la réflexion.Oui à l’interdisciplinarité !


  • L'enfoiré L’enfoiré 20 août 2007 19:17

    @Gypse,

    Tu ne le sais peut-être pas mais je suis un petit belge, en haut, au milieu. smiley

    Aussi, je vais profiter de ton article pour te demander ce que représentent (en fct de la « concurrence » des autres pays) ces différents niveaux.

    Le « bac » si je ne me trompe pas représente le tempo « humanité » chez nous.

    Mais alors, le +1, +2, +3, +4, +5, c’est quoi ? Est-ce une forme d’inflation au niveau des études ?

    Peut-on sortir des études avec un diplôme en poche à tous les niveaux ?

    Chaque niveau apporte le « + » sur quel front ?

    Merci pour cet éclaircissement. Je pourrai peut-être mieux ajouté mon obole à l’article. smiley


    • Gypse Gypse 20 août 2007 20:06

      @ L’enfoiré : Il s’agit d’années : avec la réforme LMD, la licence est à Bac+3, le Master à Bac+5. A bientôt pour tes réactions.


    • L'enfoiré L’enfoiré 20 août 2007 20:33

      @gypse,

      Merci, pour la tentative d’explication.

      « réforme LMD »

      >>> Connais pas, bien sûr.

      « la licence est à Bac+3, le Master à Bac+5 »

      >>> Pourquoi compter les gradations ? Donc, il y a en fait deux seuls niveaux/

      Le +3 qui est pour nous 4 ans et qui représente la licence. Le +5 qui est pour nous souvent +6 à +9 (en médecine) qui représente le doctorat.

      Donc si je comprends, pas question d’arrêter à +1, +2, +4.

      Je suis dans le bon ?


    • Ram 20 août 2007 20:56

      @Enfoiré

      Vous avez tout à fait raison, il n’est pas judicieux d’arreter durant ces années. Mais cela ne vaut que pour la faculté. Il existe bien d’autre diplomes.

      En bac +2 : BTS, DUT, classes préparatoires (qui sont les vrais sésames pour poursuivre ses études)

      En bac +3,+4,+5 : De nombreuses écoles de commerce, d’ingenierie, de gestion...

      Il y a ensuite des formations de dernier cycle comme les masters.

      Il est donc possible d’être diplomé quelques soit le nombre d’années après le bac. Tout dépend de la formation que l’on a suivit.


    • L'enfoiré L’enfoiré 20 août 2007 21:32

      Merci, Ram.


  • Marc Bruxman 20 août 2007 20:08

    Merci pour votre article intéressant qui rejoint en partie ce que je pense.

    1 - La baisse du niveau du bac.

    La baisse de niveau du bac est une catastrophe et on a pas fini d’en voire les conséquences a long terme.

    On en est a un stade ou des étudiants pourtant bacheliers ne sont pas capable de faire une régle de trois. Or, en toute logique c’est au brevet des colléges que l’on aurait du les recaler pour cela. Peut être y auraient ils perdus une année, mais au moins ils sauraient la faire.

    Et la je ne parles meme pas de la trigonométrie, qu’il faut systématiquement faire revoir a l’université.

    Le probléme c’est que les étudiants a qui on a dit « passe ton bac sinon tu finira au RMI » se voient doter d’un bac sans en avoir de compétences. Arrivés sur le marché du travail, ils finissent par en déduire que l’école ne leur a servi a rien et souvent finissent même par ne plus engeuler leurs enfants quand ils ne foutent rien puisque l’école ne leur a pas apporté grand chose.

    2 - Des savoir et une culture générale inadaptée.

    De par un niveau insuffisant, le cours de Physique-Chime n’est plus en mesure de préparer a des études dans le domaine et les étudiants découvriront ce qu’est réelement la Physique en arrivant a l’université. C’est doublement idiot : - L’étudiant risque de découvrir seulement a l’université que la physique ne lui plait pas. Il aura certe de la culture générale mais n’aura jamais pratiqué la matière avant. Dommage si il avait su il aurait choisi autre chose et n’aurais pas perdu son temps. - La culture générale enseignée est parfois obsoléte. Tant qu’a ne pas faire les choses rigoureusement et a donner dans le « Science Et Vie » autant donner des connaissances actuelles

    3 - L’abscence de l’informatique.

    Si le bac se veut un examun sanctionnant un minimum de culture générale il est impensable : - Que les élèves ne soient pas formés a l’utilisation basique d’un ordinateur (ce qui devrait se faire dès le primaire). - Que les élèves ne soient pas formés aux bases de l’algorithmique (ce qui devrait se faire dès le collége).

    Si l’algorithmique vous parait « too much » sachez qu’il n’y a guère d’appareil utilisé dans la vie de tous les jours qui ne fasse pas appel d’une facon ou d’une autre a cette science. Les bases sont simples a apprendre et cela serait une très bonne ouverture sur le monde d’aujourd’hui.

    De plus contrairement au reste, l’enseignement en algo évaluera peu avec les années. C’est donc un savoir « pour la vie ».

    4 - L’inutilité de certains cours.

    Derriére ce titre choquant, la question est jusqu’ou faut il faire de la culture pour la culture. Ou plutot doit on viser la culture générale alors que les savoirs de base ne sont pas connus.

    A quoi bon donner un cours de littérature classique a quelqu’un qui ne sait pas faire une régle de trois ? N’y a t’il pas plus urgent a lui apprendre pour faciliter son insertion dans le monde moderne. Les cours de lettres paraissent surdimensionnés au collége et au lycée par rapport a leur utilité sociale. (Je ne parle bien sur pas ici de la lecture ou de compétences essentielles comme l’expression écrite, mais de choses telles que le commentaires composé qui sont plus du domaine du spécialiste).

    Les cours de sciences ne sont pas en reste. Je n’ai pas trop a redire contre les cours de Maths si ce n’est que le niveau est trop bas et qu’a ne plus vouloir faire faire de démonstrations aux élèves, on fait perdre toute sa saveur et son intérêt a cette matiére qui en devient du coup très chiante. Les cours de Francais en premiére et seconde gagneraient je pense a être remplacés par des cours de Philosophie et d’Economie. (Car contrairement au commentaire composé, la philo m’a toujours servi).

    Pourquoi l’Eco ? Tout simplement parce qu’il n’est pas normal que seuls les élèves d’ES aient droit a cette matière fort intéressante. Et que vue l’importance de l’économie, de la finance et des marchés financiers dans le monde moderne, il est inacceptable que l’on sorte des élèves sans qu’ils connaissent cela.

    Par contre les cours de Physique sont de plus en plus lamentable alors qu’en plus d’être nécéssaire a la compréhension du monde d’aujourd’hui le cours de Physique sait généralement intéresser les élèves quand il est bien conduit. Mais aujourd’hui on se contente d’un cours de culture générale et posant des problèmes débiles niveau primaire qui utilisent cette culture générale. (Notamment en seconde). Si l’objectif est juste de donner de la culture générale, autant remplacer ces cours par un cours d’histoire des sciences qui apprendra aux élèves comment et par quels méthodes la science évolue. (Idem pour la Bio qu’il ne faut pas oublier en ces temps ou des créationnistes tentent de semer leur venin).

    Ce cours d’histoire des sciences pourrait être anticipé dés le collége afin de laisser place au lycée a d’autres matières comme de la vraie physique ou des cours de technologie.

    5 - Ne pas mentir sur les débouchés.

    Certaines filliéres ne ménent a rien. Il est donc faux de dire aux élèves que toutes se valent car c’est leur mentir. Souvent sous prétexte qu’il faut bien remplir certaines filliéres (que ce soit avant ou après le bac) on ne dit pas aux élèves que c’est bouché et qu’ils vont réelement devoir en chier pour parvenir a en vivre. Cela sauverait beaucoup d’élèves de faire leur choix en connaissance de cause.


  • L'enfoiré L’enfoiré 20 août 2007 21:20

    @Marc et auteur,

    1 - La baisse du niveau du bac.

    >>> C’est ce que j’appelais inflation des niveaux. Cela existe partout cette tendance.

    « On en est à un stade ou des étudiants pourtant bacheliers ne sont pas capable de faire une règle de trois »

    >>> Voilà probablement « la » raison. La source de l’info.

    « trigonométrie, qu’il faut systématiquement faire revoir a l’université. »

    >>> Je suis partisan de revenir même beaucoup plus avant que la trigono. Je prêchais cela même pour la compréhension par l’analyse de la lecture.

    2 - Des savoirs et une culture générale inadaptée.

    « Physique-Chime n’est plus en mesure de préparer à des études dans le domaine et les étudiants découvriront ce qu’est réellement la Physique en arrivant a l’université. »

    >>> je ne suis même pas sûr à l’université. Le rapprochement avec la vie sur le terrain peut l’éviter. La pratique, en parallèle avec les programmes de cours.

    « L’étudiant risque de découvrir seulement a l’université que la physique ne lui plait pas. »

    >>> C’est vrai. Je n’ai pas fait ce que j’avais étudié. Pas d’orientation dans les études. Alors ça passe ou ça casse.

    Mais l’université apporte une manière de pensée (ou le devrait). Il reste pourtant des choses qui ne seront pas enseignée. Je l’ai écrit dans « La technicité n’est plus seule » (URL)

    « Tant qu’à ne pas faire les choses rigoureusement et à donner dans le »Science Et Vie« autant donner des connaissances actuelles »

    >>> Vulgarisateur, mais tellement profitable pour celui qui reste « accroché ».

    3 - L’absence de l’informatique.

    « formés à l’utilisation basique d’un ordinateur...aux bases de l’algorithmique »

    >>> ce qui se fait d’après moi dès le collège. L’intérêt existe. Depuis le plus jeune âge. Il faut s’en rendre compte. Aller plus avant se fera sur le terrain sur les terrains parallèles du travail d’informaticien. Il ne faut pas former que des informaticiens. C’est un outil. (et je parle contre mon propre intérêt).

    « l’algorithme »

    >>> Ce n’est pas de l’informatique. C’est de la science de la mise en « forme » d’un problème en général. Pour l’informatique on parle plutôt d’ordinogramme.

    4 - L’inutilité de certains cours.

    « la culture pour la culture. Ou plutôt doit on viser la culture générale alors que les savoirs de base ne sont pas connus. »

    >>> 100% d’accord pour aujourd’hui. Il faut aller vite très vite. Les programmes s’allongent.

    « un cours de littérature classique »

    >>> C’est un peu ce qui a toujours été donné aux wallons pour le néerlandais. Apprendre à répondre au téléphone, c’était autre chose.

    Le reste est trop français pour moi.

    5 - Ne pas mentir sur les débouchés.

    >>> d’accord. Les numerus clausus existent pour cela. Mais, ils devraient n’apparaître qu’au moment du choix, jamais en cours de route.


  • Isa 23 août 2007 21:53

    Tres bon article. Il y a en effet beaucoup à améliorer meme si comparé à certains de nos voisins européens, l’éducation francaise est plutot bonne (je travaille à l’etranger, dans un environnement multiculturel).

    Un point que j’aimerais soulever :

    A force de recruter, je m’apercois qu’en général, plus la personne qui postule a un niveau d’étude élévé, et moins elle est autonome, capable de prendre des responsabilités (si petites soient-elles), ou meme capable d’utiliser ce qu’elle a appris. J’en viens à préferer recruter quelqu’un qui a un plus faible niveau mais qui a eu à se débrouiller (pour financer ses études par des petits boulots par exemple). Je suis révoltée quand une personne fiere de son haut niveau d’étude me demande si 46% c’est + ou - que 10% ?!!! Et de m’expliquer « ben si, j’ai fais des maths à l’école mais là, c’est pas écrit dans ma procédure, alors je sais pas, et puis je ne suis pas chef alors je ne peux pas prendre le risque de décider... » No comment...

    Apprenons leur à utiliser leur savoir, à le transferer, à l’exploiter. Bref apprenons leur à travailler. Raz le bol de ces tetes pleines et pourtant vides de bon sens.


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