jeudi 19 avril 2012 - par Lucadeparis

Pour une démocratie réelle (III : comment l’établir ?)

Après dans les deux précédentes parties avoir caractérisé la démocratie réelle et montré l’écart avec notre système pseudo-démocratique, en fait aristocratique électoral, maintenant une oligarchie et soutenu par une crypto-ploutocratie de moins en moins masquée, il s’agit maintenant de proposer une voie afin d'établir la démocratie par un parti ayant pour but d’établir une constitution démocratique en se présentant aux diverses élections.

Pour finir, deux annexes émiettent les deux tartes à la crème antidémocratiques, prétendant qu’Hitler aurait eu une accession démocratique au pouvoir, et brandissant la peine de mort comme un épouvantail.

Nous ne pouvons guère attendre qu'un aristocrate comme à Athènes accorde plus de démocratie, ainsi l’avait fait Clisthène afin de préserver son pouvoir face à ses rivaux ; or l'oligarchie est si forte, si diverse maintenant qu'un seul de ses membres n'a pas assez de pouvoir pour agir ainsi.

Aussi parce qu’elle est plus du côté des dernières générations, l’abstention des abusés désabusés augmente, à raison, puisque suite à la compréhension que les votes sont de plus en plus des miroirs aux alouettes (Alain Garrigou, « Élections sans électeurs », Le Monde Diplomatique, juillet 2009, p. 3). Comme ce sont les jeunes qui votent de moins en moins et les vieux qui persistent (aux élections municipales de 2008 : 54% d’abstention des 18-24 ans contre 18% des 55-64 ans, soit le triple !), on peut s’attendre à un effondrement du système électoral, qui peut déboucher soit sur plus de dictature, soit au mieux sur la démocratie.

Étienne Chouard affirma : « Je ne vois pas d’autre solution que l’insurrection. » (émission sur Ici et Maintenant avec André-Jacques Holbecq, rediffusée le 13 février 2012 vers 4h), c’est-à-dire une probable violence de la foule et contre la foule, et sans que le peuple soit encore informé d’une issue de secours, et cela pourrait encore aboutir d’une façon anti-démocratique, une minorité faisant cette insurrection et une minorité de cette minorité accaparant le pouvoir politique. Or une solution pacifique est envisageable dans le cadre légal constitutionnel actuel.

Alors que le tirage au sort commence à ré-émerger afin d’assurer une représentation moins biaisée par des aspects sociologiques (par exemple éviter une surreprésentation des « gens blancs et retraités » dans le volontariat des conseils de quartier : Arthur Frayer, « La démocratie athénienne version picarde, ou comment Amiens veut réconcilier ses citoyens avec la politique », Le Monde, 27 décembre 2011, p. 10), un moyen démocratique de sortir de la pseudo-démocratie (aristocratique, oligarchique et ploutocratique) et d’instaurer la démocratie réelle serait de fonder un parti démocratique (et donc évidemment républicain) dans le but d’établir une constitution démocratique (avec parmi les résultats l’abolition des partis politiques), qui pourrait être appelé « Démocratie Réelle », et où les candidats seraient tirés au sort parmi les adhérents, engagés dans l'application de la charte démocratique du parti, qui n'aurait aucun porte-parole officiel, mais juste une liste publique des membres qui accepteraient de répondre aux médias. S'ils sont élus, ils s'efforceraient de l'appliquer et pour tous les autres thèmes débattus dans l’assemblée, ils expriment leurs opinions de citoyens, comme tout citoyen hors d’un parti.

Les partisans auraient en commun d’être démocrates, donc d’être pour un changement constitutionnel, et donc de ne pas être par exemple électoralistes, monarchistes, royalistes, etc.

Quelques propositions d’éléments d’une constitution démocratique

Une Constitution démocratique est égalitariste, et ne peut donc accorder à une collectivité, y compris l'État, des droits très supérieurs aux personnes. Ainsi, si une personne n'a le droit de tuer qu'en cas de légitime défense, il peut en être de même pour l'État, et la peine de mort pourrait ainsi être anticonstitutionnelle.

L’assemblée législative serait composée d’environ un millier de citoyens tirés au sort, libres de refuser le mandat, mais des aménagements pourraient être proposés afin de faciliter l’acceptation de la mandature (par exemple en faveur des mères).

Les mandats seraient assez brefs (un an comme proposé par Montesquieu, voire deux).

Il y aurait une séparation stricte des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire

Pour des postes exécutifs il y pourrait y avoir une démocratie par tirage au sort parmi les candidats qui s'estiment compétents pour un poste (ministre de la santé, de l'écologisme, etc.), et des décisions collégiales au conseil des ministres (pas d’hyperprésidence monarchique, mais une présidence tournante par exemple chaque semaine ou mois).

Il n’y aurait pas évidemment pas de cumul des mandats.

Il y aurait une possibilité de destitution avant terme par le peuple à son initiative, avec une majorité de par exemple deux tiers.

Une hiérarchie entre les ministères pourrait être établie par le pouvoir législatif (par exemple considérer que la santé prime sur l'industrie ou le travail).

Il n’y aurait aucune immunité pour aucun mandat (un des privilèges que se sont auto-accordés les politiciens).

Nous ne connaîtrions pas la paralysie cyclique d’action politique lors des périodes électorales, car les assemblées seraient renouvelées (lors des journées référendaires) par tiers ou quart sans campagnes électorales autopromotionnelles.

La république serait totale, car aucun lobbysme ne serait autorisé, l'influence dans des couloirs feutrés étant interdite : toute tentative d’influence des instances politiques doit être publique, à travers des communications écrites ou orales à l'assemblée législative, aux ministères, ou les médias, de la part des citoyens, scientifiques, philosophes, professionnels, spécialistes, industriels, etc.

Les citoyens seraient interdits d’exercice de mandat politique s'ils ont été corrompus, mais pourraient toujours voter (le suffrage resterait universel).

Les référendums et tirages au sort, ainsi que le paiement des mandataires (au salaire médian de la population) seraient beaucoup moins onéreux que les dizaines de millions d'euros des campagnes électorales, et économiseraient encore beaucoup plus de coûts par l'intérêt général des lois votées.

Quel suffrage dans une démocratie ?

Un suffrage universel autoriserait toute personne qui le veut à voter. En fait de "suffrage universel", nous avons un suffrage capacitaire (classiquement attribué selon l'instruction) : la discrimination âgiste (dix-huit ans en France) est une façon d'établir un critère simple de la maturité de la capacité à juger. L’exclusion des condamnés est aussi capacitaire (incapacité à bien se comporter en société). Aux États-Unis, c'est pire avec une exclusion de fait des plus pauvres (dont une majorité de pauvres dans les deux millions de prisonniers) qui confine à un suffrage censitaire, comme le montre Thierry Meyssan dans son implacable et accablante démonstration des verrouillages antidémocratiques de la politique aux États-Unis dans « Un bon show ne fait pas une démocratie » (Profil n° 630, Russie, 22 octobre 2008).

Le suffrage familial proposait une voix par membre de la famille, mais au chef de famille, ce qui était plus facile en des temps machistes d’interdiction de vote des femmes ; mais cela a l’avantage de donner plus de voix dans l’intérêt des familles et des enfants, et donc dans une politique soucieuse de l’anticipation du futur.

Dans le cadre du suffrage capacitaire, le critère de la majorité est simple, mais arbitraire : en quoi un bachelier surdoué de seize ans devrait attendre deux ans pour voter là où un illettré de dix-huit en aurait le droit ? Autant laisser à chacun la liberté de voter dès qu'il est motivé. Un devoir pourrait être exigé, comme un temps consacré à la collectivité, une formation sur la citoyenneté, ou un examen du type questionnaire à choix multiples (comme pour le code de la route).

Il est pertinent de s'interroger sur le vote obligatoire (comme en Belgique), lorsqu'on sait que ceux qui s'excluent du droit de vote sont ceux qui ont le plus intérêt à voter afin de changer la société : c’est-à-dire les pauvres (chômeurs, salariés précaires, moins diplômés) qui en souffrent plus, et les jeunes qui vont y vivre plus longtemps.

Mais plutôt que de rendre le vote obligatoire, il serait plus judicieux de proposer une rémunération du vote, au salaire minimal, selon le temps passé à voter, selon l’accessibilité du lieu de vote depuis le domicile, et aussi pour le temps éventuel consacré à la participation au dépouillement ; car ce sont des actes qui profitent à la collectivité (c’est-à-dire d’intérêt public).

Perspectives concrètes : se présenter aux élections en vigueur en démocrates

Les opposants à la démocratie, ces loups à masque d'agneau, devront sortir du bois pour s'opposer à ce qu'ils prétendent mensongèrement défendre. Et ce ne sera légalement pas facile pour eux de s’opposer aux démocrates en se prétendant démocrates, car ils ont contre eux plus de deux millénaires de philosophie.

En France, un parti politique n’est qu’une association loi 1901 qui a certains avantages (dans certains pays comme les États-Unis, cela pourrait être plus difficile). Le président et le reste du bureau (légalement, il faut être deux pour faire une association) devrait être à chaque assemblée générale annuelle tiré au sort parmi les candidats à chaque poste, et pouvoir être démis par un vote des adhérents décidé à leur initiative si ses actes ne sont pas conformes aux buts de l’association. Dans le cadre du parti, on s’attellerait à faire évoluer le projet de constitution démocratique.

Un membre de Démocratie Réelle ne serait pas autorisé à se représenter à des élections sans avoir été tiré au sort ; et il pourrait éventuellement y avoir une interdiction pour un membre ayant un mandat de faire partie du tirage au sort pour une élection suivante, afin qu’il y ait une plus grande diversité des mandataires.

Le parti démocratique pour l’abrogation des partis politiques serait, comme tous les partis, dissout lorsque son but serait atteint, c’est-à-dire lorsqu’une constitution démocratique, et donc sans partis, aura été approuvée par le peuple.

Le parti démocratique serait un entraînement concret à la démocratie et un modèle pour son instauration : ainsi, sa victoire ne serait donc guère un saut dans l’inconnu.

Les élections présidentielles sont les dernières auxquelles se présenter, d'une part car elles sont les plus monarchiques, d'autre part car elles sont les plus verrouillées par les aristo-oligarques, avec l'obligation du parrainage par cinq cents des 42.000 élus (et on constate comment un parti qui aurait entre un dixième et un cinquième des voix obtient difficilement ces parrainages). Ainsi, François Amanrich, qui aurait pu être le candidat le plus démocrate de l’élection présidentielle de 2012, après plus d’une décennie d’efforts, a encore échoué à obtenir les cinq cent parrainages après avoir prétendu les avoir obtenu : finalement onze lui auraient manqué, alors qu’en 2007, il n’en aurait obtenu que 240, ce qui indique quand même une grande progression en à peine un quinquennat, avec plus du double de parrainages.

Par contre, nous pouvons nous présenter aux élections législatives de 2012, car les dates de dépôt de candidature sont du 7 au 11 mai 2012. Même si un groupe Démocratie Réelle a été créé sur Facebook dans ce but (ainsi qu’un groupe pour ma circonscription qui peut être imité), il est plus important de ne pas se disperser, et comme le projet démocratique le plus avancé actuellement est celui du Rassemblement d’Initiative Citoyenne (centré sur le référendum d’initiative populaire) qui est en train de constituer une liste aux législatives, il serait judicieux de s’y rattacher (même si on peut penser que son dirigeant reste trop dans des projets d’aristocratie élective plutôt que de démocratie, mais sans qu’il impose de s’y adjoindre. Et même des petits scores au début permettraient d’avoir une audience médiatique conséquente, et d’éveiller les consciences sur une alternative, poussant aussi les partis aristocratiques à devancer la réalisation d’une partie de notre projet démocratique .

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Annexes à propos des lanceurs des deux tartes à la crème les plus éculées contre la démocratie (y compris ceux qui comme Amanrich sont pour plus de démocratie : « Interview de François Amanrich, porte-parole du mouvement pour la Clérocratie », par Enquête et Débat).

- Adolf Hitler "élu démocratiquement" ?

L'exemple de l'accession au pouvoir politique d'Adolf Hitler n'est pas démocratique comme l’oligarchie voudrait le faire croire : il fait partie d'un régime de partis, est financé par les ploutocrates, et est désigné par les aristocrates et oligarques alors même qu'il obtint moins de voix du peuple :

En 1920, des fonds secrets de l'armée allemande, qui voyaient dans le Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands (NSDAP) une force paramilitaire opposable à l'extrême gauche communiste, permirent à Hitler de contrôler le journal du NSDAP Völkischer Beobachter. Vers 1930, le groupe dirigé par Alfred Hugenberg, qui contrôlait plus du tiers de la presse allemande, le soutint aussi. Le NSDAP obtint 37,4% des voix en juillet 1932. Il n'en obtint plus que 33,1% (deux millions de moins) en novembre 1932, alors que le Parti Communiste avait monté de 14,6% à 16,9% (continuant sa progression : 10,6% en 1928, 14,3% en 1930). L’ex-chancelier Franz von Papen, proche des milieux conservateurs et industriels qui voulaient éviter la montée du Parti Communiste et finançaient le NSDAP, incita le président Paul von Hindenburg à nommer comme chancelier le 30 janvier 1933 Adolf Hitler, qui l'avait aussi séduit en lui faisant croire qu'il préparait la restauration de la dynastie des Hohenzollern. En juin 1934 lors de la nuit des Longs Couteaux, Hitler, en se débarrassant des chefs SA (Sections d'Assaut), rassura les industriels et financiers inquiets de la faction anticapitaliste du nazisme, et les conservateurs craignant une dérive révolutionnaire.

Ainsi Hitler est arrivé au pouvoir après que son parti ait amorcé une baisse, et outre le sien et le Parti Communiste (qui lui montait, expliquant paradoxalement et antidémocratiquement l’arrivée au pouvoir d’Hitler), il y avait 50% de voix qui allaient à des partis plus modérés et où aurait pu être choisi le chancelier comme ce fut le cas lors de l’élection précédente de juillet 1932 qui fut l’apogée électorale du parti nazi.

- La peine de mort

En France, la peine de mort semble être un repoussoir à la démocratie car son abolition a été votée alors que la majorité de la population était encore contre selon les sondages.

D’abord, la peine de mort judiciaire n’a guère été imposée démocratiquement, mais est le fait de tous les types de régimes politiques existants, donc non démocrates. Ensuite, les Français ont le 10 mai 1981 majoritairement voté pour un candidat, François Mitterrand qui avait publiquement affirmé lors de la campagne électorale sa volonté d’abolir la peine de mort, ce qui prouve que le thème n’a pas l’importance d’épouvantail que les antidémocrates veulent lui attribuer.

Ensuite, une Constitution démocratique est égalitariste, et ne peut donc accorder à une collectivité, y compris l'État, des droits très supérieurs aux personnes. Ainsi, si une personne n'a le droit de tuer qu'en cas de légitime défense, il peut en être de même pour l'État, et la peine de mort serait ainsi anticonstitutionnelle dans une démocratie.

Et même si la peine de mort n'était pas anticonstitutionnelle, en toute démocratie, les exécuteurs de la peine de mort pourraient être (comme les jurys) tirés au sort pour chaque exécution, et la plupart des citoyens, imaginant que ça pourrait être eux qui devront déclencher la guillotine pour découper ou la trappe pour pendre une personne qui criera son innocence (car il n’est malheureusement pas inconcevable qu’il y ait encore une partie de condamnés innocents), hésitera à voter pour la peine de mort. Dans une démocratie, chaque citoyen ne saurait être un Ponce Pilate qui se laverait des mains en attribuant la responsabilité de ses actes sur une autre autorité.

Enfin, les morts causées par des politiques sont surtout le fait d’oligarchies contre les peuples qui infiltrent les instances politiques et administratives, comme le complexe militaro-industriel dont le Général Dwight Eisenhower exhortait le peuple états-unien à se méfier lors de son dernier discours de président le 17 janvier 1961 (suivant son collègue militaire le Major Général Samuel Butler, auteur en 1935 de La Guerre est un Racket) ; ou comme des laboratoires pharmaceutiques meurtriers, tels Servier pour le Médiator pour ne mentionner que le plus reconnu médiatiquement, mais loin d’avoir les torts les plus graves. Ainsi, l'absence de démocratie, même sans peine de mort, tue plus que la démocratie, et qui plus est, des innocents. Comme le remarquait Étienne Chouard (conférence du 3 décembre 2011 à Genève), l’argument antidémocratique sur la peine de mort concerne la mort de quelques personnes (des dizaines), alors que l’antidémocratie actuelle tue énormément plus (des millions).



21 réactions


  • Alpo47 Alpo47 19 avril 2012 08:15

    Quel que soit le mode de suffrage, le plus important est de s’assurer que l’élu représente bien la volonté de ses électeurs. Ce qui n’est plus du tout le cas actuellement.

    Pour cela, une manière simple : mettre en place un système qui permet aux électeurs de révoquer celui qui aurait voté différemment de leur choix. Evidemment, dans des conditions précises et restrictives.
    Conséquences : fin du pouvoir des lobbies, disparition des conflits d’intérêt des élus, un grand pas vers l’honnêteté au pouvoir...

    Que du positif, non ?
    Et personne ne sera étonné qu’aucun parti ne le propose...


    • chapoutier 19 avril 2012 08:27

      certains partis le proposent et cela s’est déjà produit pendant la commune de Paris et lors de la révolution russe. c’est ainsi que le parti bolchévique s’est retrouvé majoritaire dans les soviets ( comités de quartier, ville etc etc).
      vous comprenez donc que les tenants de la démocratie bourgeoise ne veulent pas que cela puisse se reproduire.


    • Lucadeparis Lucadeparis 19 avril 2012 09:28

      C’est carrément dans l’article 27 de la Constitution de la Cinquième République française : « Tout mandat impératif est nul. », faite par et pour les oligarques afin d’être plus libres, plus puissants au détriment de la plèbe.

      Mais à partir du moment où un mandat est impératif, je ne vois même pas l’intérêt qu’il y ait à conserver l’élection (qui est érection des aristocrates). La démocratie (référendums et tirages au sort) résout radicalement cet entre deux bancal.


    • epicure 19 avril 2012 18:35

      L’élection par mandat impératif est plus démocratique que le tirage au sort :
      c’est le peuple qui décide de sa politique et non quelques individus aléatoires dont la conformité avec l’opinion du peuple n’a pas à être vérifiée et justifiée, et donc ne représentant qu’eux même.
      C’est par le mandat impératif que le terme « démocratie » prend toute sa dimension, car les élus représentent la volonté universelle de la société, et non uniquement la volonté particulière d’individus tirés au sort.
      Enfin bien sûr avec la défense des droits individuels pour protéger les individus de la dictature de la majorité, par des règles universelles, égalitaires.

      Le hasard ce n’est pas la volonté du peuple, quelqu’un tiré au sort, ne représente personne sauf sa propre personne.
      Une assemblée démocratique doit représenter la volonté du peuple, ce que ne permet pas la lotocratie.

      Sur le fond il n’y a pas de différence entre un élu sans mandat impératif, et un élu tiré au sort, ils ne sont pas liés à la volonté du peuple. Donc les deux assemblées peuvent voter contre les choix du peuple, sans que rien ne les oblige à s’y conforter. Donc aucun n’’est plus démocratique que l’autre

      Avec une assemblée basée sur le mandat impératif, non renouvelable, révocable, on change les têtes, mais pas les projets peuvent être portés par les élus suivants qui portent le même mandat. Et face aux autres pouvoir (économiques etc...) les élus peuvent se targuer de représenter le peuple. 

      Enfin d’un point de vu général, un régime lotocratique ne peut être qu’un régime des affaires courantes, car cela repose sur des pouvoirs temporaires sans lignes directrices.


  • bernard29 bernard29 19 avril 2012 11:30

    s’il y a mandat impératif, je ne vois pas à quoi sert le tirage au sort. Autant y mettre une machine.

    J’ai participé au forum de Chouard pendant près d’un an, et j’ai déjà donné toutes mes opinions sur le tirage au sort.( globalement farfelu, impossible à mettre en place, et un peu niais... ). D’ailleurs Chouard a changé d’avis. Au début c’était le tirage au sort pour tous les mandats ( faire les lois etc ) et maintenant il ne s’agit plus que pour une fonction de contrôle, et ça c’est bien. !! 


    • Lucadeparis Lucadeparis 19 avril 2012 14:40

      Malheureusement, vous ne donnez aucun argument, aucun lien, que des conclusions lapidaires.

      Ayant récemment discuté deux soirs de suite avec Etienne Chouard, en plus de tout ce que j’ai entendu de sa part, je n’ai rien entendu qui confirme ce que vous écrivez sur une telle limitation du tirage au sort. Par contre, il m’a affirmé qu’il n’était pas contre une part d’aristocratie élective sans candidat.


  • ObjectifObjectif 19 avril 2012 11:50

    Intéressante série d’article, mais dommage que vous ne parliez pas de la mise en place de la démocratie dans le pouvoir le plus actif : l’économie.

    En effet, en économie, les décisions les plus importantes pour l’avenir sont toujours les décisions d’investissement dans les projets à construire, et ces décisions se concrétisent par l’attribution des crédits, qui est aussi la création monétaire.

    Or ce pouvoir est EXCLUSIVEMENT exercé aujourd’hui par les banquiers privés, qui ont à ce jour et dans la zone € attribué 17 000 milliards d’euros.

    Or en attribuant par exemple les crédits au nucléaire ou aux raffineries au lieu des énergie renouvelables, sans sanction démocratique, on comprend mieux leur puissance quasiment sans limite.

    Or cette limite existe : elle réside dans le fait que chacun accepte aujourd’hui d’utiliser une monnaie sans faire attention à qui la crée :

    Si vous n’avez pas le droit de participer à la création monétaire, et au choix d’attribution des investissements qui en découle, alors vous vous êtes laissé déposséder.

    Ne vous plaignez pas ensuite de ne pas être écouté, ils n’ont plus besoin de vous...

    Prenez 5mn pour lire, c’est vital :

    la création monétaire équilibrée entre les citoyens, c’est votre droit de vote économique, il faut le reconquérir !


    • Lucadeparis Lucadeparis 19 avril 2012 14:50

      J’ai parlé dans mon article de la crypto-ploutocratie, des banques centrales indépendantes de la souveraineté (populaire, nationale ou étatique), etc.

      La conscience de l’arnaque de la création monétaire est l’alpha et l’oméga du choix d’être démocrate.

      Il est conséquent à une démocratie que le peuple décidera de se réapproprier la monnaie.

      Les Islandais ont voté à 93,2% pour que la dette inique ne soit pas remboursée.


    • ObjectifObjectif 19 avril 2012 15:14

      Mais vous ne citez que des textes qui parlent de la création de monnaie par l’Etat mais qui conservent la distribution de la monnaie aux citoyens par une sélection privée et centralisée des projets à financer : or le problème de fond est la création de la monnaie répartie sur tous les citoyens en parts égales.

      Chaque part de monnaie créée est comme un bulletin de vote, que chaque citoyen va décider d’investir où cela lui semble le plus important.


    • Lucadeparis Lucadeparis 19 avril 2012 16:10

      Je ne connais pas encore ce dont vous parlez, mais j’y suis très ouvert et intéressé, comme dans le cas des Systèmes d’Echanges Locaux (SEL) ou l’individu crée sa monnaie en s’endettant, dans une limite convenue et contrôlée.

      Je prendrai le temps d’étudier vos liens.


    • ObjectifObjectif 20 avril 2012 19:56

      Bonne lecture ! Contactez-moi par un commentaire sur mon article quand vous êtes prêts smiley


  • foufouille foufouille 19 avril 2012 12:37

    "Autant laisser à chacun la liberté de voter dès qu’il est motivé. Un devoir pourrait être exigé, comme un temps consacré à la collectivité, une formation sur la citoyenneté, ou un examen du type questionnaire à choix multiples (comme pour le code de la route)."

    un droit de vote reserve a certains, super democratique


    • Lucadeparis Lucadeparis 19 avril 2012 14:57

      Je contestais le droit de vote à 18 ans, arbitraire, comme celui à 21 ou à 16.

      En plus, je propose une rémunération minimale du vote, qui poussera les plus pauvres et les plus eunes, c’est-à-dire les plus abstentionnistes, à voter, et surtout parce que toute peine mérite salaire, et le vote est d’intérêt public.

      Après,, je propose trois critères possibles (un, deux ou les trois seraient choisis démocratiquement) pour remplacer l’idiot critère de l’âge : il n’y a rien d’antidémocratique là dedans. Une personne motivée pourra devenir un citoyen à 13 ans, par exemple, comme on peut devenir bachelier des années avant d’avoir 18 ans.


    • foufouille foufouille 19 avril 2012 16:09

      donc les idiots auront pas le droit de voter ?
      ou faudra bosser genre bidasse ?
      une formation a quoi ?
      l’obeissance ?


    • Lucadeparis Lucadeparis 19 avril 2012 16:34

      Mon raisonnement part de l’arbitraire de l’âge du droit de vote.

      J’y suis sans doute d’autant plus sensible que lors des élections présidentielle et législatives de 1988, il me manquait quatre mois d’âge pour avoir le droit de vote, alors que la moitié de mes condisciples en classe de terminale en avaient le droit.

      Je ne parle pas de test d’intelligence, ni d’un service national de plusieurs mois, mais par exemple juste de prouver une connaissance minimale que doit avoir un citoyen, par un petit questionnaire à choix multiples. Ce serait plutôt dans le sens d’un droit de vote étendu à des personnes plus jeunes, qu’une restriction à une population plus réduite.

      Vous pouvez soutenir un suffrage strictement universel, c’est-à-dire sans aucune condition, auquel cas un enfant de trois ans qui ne sait ni lire ni rien de la citoyenneté aurait le droit de vote.


    • foufouille foufouille 19 avril 2012 20:58

      en 88, il me manquait des mois aussi
      ton qcm, il suffit de ne pas etre d’accord avec
      « tous les citoyens sont egaux en droit »


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 19 avril 2012 15:17

    Je propose mieux , l’ élection à la roulette russe .


    6 candidats celui qui reste est élu . 
    Variantes
    • En général, il y a une seule balle, et on utilise un revolver à capacité de six balles, mais on peut aussi :
      • utiliser des armes ayant une autre capacité ;
      • placer plusieurs cartouches dans le barillet au lieu d’une seule, selon la probabilité souhaitée, ainsi au lieu de placer une seule balle dans le barillet, on peut ne laisser qu’un compartiment vide.
    • La roulette russe peut se jouer seul ou à plusieurs, éventuellement en pointant l’arme non pas sur soi mais sur un autre participant.
    • Parfois, on tourne le barillet entre chaque tentative, pour « remettre les probabilités à l’équité », ce qui n’atteint pas l’objectif fixé.
    • Parfois, ce n’est pas la tête qui est visée, mais une autre partie du corps, par exemple la main.
    • En utilisant non pas un revolver, mais un pistolet, on ne peut que perdre. En effet, dans ce type d’arme, une cartouche est automatiquement chambrée dès lors que le magasin n’est pas vide et que le chien est armé. Les Darwin Awards7, citant le Houston Chronicle8, rapportent que le 28 février 2000, à Houston, un jeune homme de dix-neuf ans, dénommé Rashaad Taylor, s’est tué en jouant à la roulette russe de cette manière, ne réalisant pas qu’il ne pouvait que perdre.
    Finalement un pistolet ça irait aussi ... smiley


  • didier66 19 avril 2012 18:22

    Comment la démocratie directe peut-elle être appliquée en France ?


    La déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui fait partie du préambule de notre Constitution, nous dit que «  La loi est l’expression de la volonté générale  » et que « les citoyens peuvent concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation ».

    L’article 3 de la constitution dit ceci : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum ».

    Tout semble être écrit pour que la démocratie fonctionne et pourtant cela ne marche pas. Pourquoi ? Simplement parce que l’outil qui permet au peuple de reprendre la parole entre 2 élections, cet outil qui ouvre le droit à concourir à la formation de la loi n’a pas été donné au peuple. Il nous faut donc, pour corriger cet « oubli », modifier à cet article 3 de notre Constitution :

    La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum d’initiative citoyenne*, en toutes matières et notamment constitutionnelle et de ratification des traités ; cet article ne peut être modifié que par voie référendaire. Si la loi organique fixant les modalités de ce référendum n’a pas été promulguée dans les six mois suivant l’adoption de cet article, des élections législatives anticipées seront organisées. »

    Commentaires sur la modification de l’article 3 :

    Le domaine constitutionnel et la ratification des traités sont bien mentionnés pour que les citoyens puissent imposer, si ils le souhaitent, un référendum par exemple après un traité comme celui de Lisbonne fortement contesté.

    Il est prévu que cet article 3 ne peut être modifié que par voie référendaire pour éviter qu’un vote des élus puisse le modifier .

    Des élections anticipées sont prévues si la loi organique précisant les modalités n’est pas voté 6 mois après l’adoption du nouvel article 3. En effet, il est prudent de le préciser puisqu’on a vu que l’article 11 de la Constitution ,voté en congrès en juillet 2008, n’était toujours pas en vigueur car la loi organique n’ a toujours pas été adoptée 4 ans après !


    Cette modification amènera à notre pays la part de démocratie directe que nous souhaitons tous. Simple et efficace, le référendum d’initiative citoyenne apportera au pays l’élan de changement dans la sérénité et le respect des opinions de chacun.

    Faisons de notre pays la 1ère République citoyenne

    www.ric-france.fr

    * L’initiative populaire est une procédure par laquelle un citoyen ou un groupe de citoyens peut obtenir par pétition l’organisation d’un référendum sur une révision constitutionnelle, une demande d’abrogation ou de création d’une loi. Cette forme de démocratie directe peut sans difficulté exister au sein d’une démocratie représentative. Elle existe notamment chez nos voisins Suisse.

    Référendum d’initiative citoyenne (ric) , qu’est ce que c’est ?

    Un ric permet à un citoyen, apportant la preuve d’un large soutien populaire, de provoquer l’organisation d’un vote de la population concernée, dont le résultat s’imposera à tous.
    Le ric doit être possible à tous les niveaux territoriaux, de la commune au niveau national.
    Le plus important pour les citoyens est de pouvoir, soit abroger tout ou partie d’une loi, soit en proposer de nouvelles. Nul doute en effet qu’avec ses 45 millions d’adultes et l’extrême diversité de ses métiers notre peuple détient, pour le faire, toutes les compétences et avec tous les niveaux d’expertise.


    • epicure 19 avril 2012 18:47

      le problème actuel c’est ce que l’auteur a mis en avant plus haut, l’interdiction du mandat impératif.
      Donc actuellement on peut être élu sur un programme, et faire ce qu’on veut une fois élu pendant le mandat.
       Un élu par exemple peut transférer la souveraineté du peuple vers des instances étrangères non élues, sans que ses électeurs ne l’aient autorisés à la faire, par exemple.
      Avec les mandats impératifs, on verrait ce que les politiques sont réellement prêts à défendre.


  • Lucadeparis Lucadeparis 24 avril 2012 12:41

    Rectificatif : vous avez une semaine de plus pour vous inscrire comme candidat aux législatives, puisque cela se fait du lundi 14 mai au vendredi 18 mai 2012 à 18h. Par contre, pensez à déposer l’accord du mandataire financier le plut tôt possible. Contactez le Rassemblement pour l’Initiative Citoyenne pour vous aider.


  • Stéphane Bernard Stéphane Bernard 19 août 2013 11:53
    Bonjour,
    Démocratie, dites-vous ?
    Je voudrais attirer votre attention sur une démarche de démocratie participative qui s’appuie sur un « contrat moral » et un programme citoyen pour les municipales 2014 : http://www.la-democratie-participative.org
    La démarche est virale, faites circuler l’information !
    Ne soyez plus des électeurs, mais des citoyens ! Reprenez le pouvoir !
    Stéphane Bernard
    Bien cordialement.

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